C'est la quatrième fois que je participe en tant que coureur aux courses du Mara-Trail de Marne-et-Gondoire. J'ai découvert cette course il y a près de 10 ans en tant que bénévole avant de participer au Marathon en solo en 2019 (3h42) puis en relais avec Geoffrey en Run & Bike en 2022 (2èmes en 2h42) et de prendre part au petit format de 12 kilomètres l'an dernier (2ème).
C'est donc la troisième fois que je participe au format Marathon et la deuxième fois en relais à 2, en Run & Bike, avec Martin cette fois. L'objectif, c'est de faire une dernière sortie longue rythmée à trois semaines du Marathon d'Amsterdam pour lequel j'ai essayé de me préparer un minimum, n'étant ni fan des prépas de courses, du travail d'allure Marathon répété et du bitume.
Comme l'an dernier, je passe le samedi après-midi au Parc de Rentilly afin de récupérer notre dossard. Cela permet d'être plus tranquilles le dimanche matin pour venir au départ de la course. Et ce sera le dossard n°2 pour nous cette année, j'ai inscrit l'équipe tôt... mais pas la première ! Une équipe qui a changé de nom puisque nous ne sommes plus chez VMA77 donc je nous ai renommés pour l'occasion les "Outsiders d'Amsterdam".
Dimanche 28 septembre 2025
Nous nous donnons rendez-vous chez Martin vers 7h30 pour finir de nous préparer avant de rejoindre le Parc de Rentilly à vélo (pour moi) et en courant (pour Martin). Il fait particulièrement froid en ce début de matinée donc je cours quelques mètres à côté du vélo de temps en temps pour me réchauffer. Nous arrivons dans l'aire de départ après un peu moins de 6 kilomètres et finissons de nous préparer avant que je ne me positionne près de la ligne de départ tandis que Martin descend en bas du Parc pour m'attendre un peu plus loin à vélo.
C'est à 9h00 que le départ est donné ! Je suis aux côtés d'un autre David, le président de mon nouveau club, Marne-et-Gondoire Athlétisme. Nous nous sommes placés en deuxième ligne, au milieu d'une majorité de relayeurs, les maratraileurs solo se plaçant généralement un peu plus loin, sauf ceux qui souhaitent figurer aux premières places.
Du départ (Rentilly) à Saint-Thibault-des-Vignes
Je fais le départ ! J'aime bien faire les débuts de courses, jauger un peu le niveau des adversaires, voir si on peut jouer devant et en plus, c'est une portion assez courte pour démarrer, idéale pour me réchauffer et que Martin ne se les gèle pas trop sur le vélo. Il attaquera ensuite la portion la plus longue (et difficile ?) du parcours !
Dans le Parc de Rentilly, ça part très vite devant puisque Mohamed semble bien décidé à l'emporter une nouvelle fois avec son frère. Personne n'essaie de suivre, il part très vite. Nous devons être raisonnables pour tenir la distance et en plus, la priorité est de travailler l'allure Marathon, même si on sait parfaitement que nous allons avoir envie de jouer le podium, surtout qu'il y a une belle adversité encore cette année.
Je sors du parc dans un groupe de 4-5 coureurs que j'ai rejoint après un départ relativement prudent mais tous suivent le chemin emprunté par le leader de la course, en plein milieu, alors que le balisage nous faisait emprunter le chemin parallèle sur la droite. Vu que je l'ai repéré en arrivant avant le départ, je décide de ne pas suivre les autres et de prendre le bon parcours, même si ça revient quasiment au même (quoique c'est même un poil plus court là où je suis).
Je retrouve Martin qui m'attendait avec son vélo et je profite du bon faux-plat descendant pour dérouler et me retrouver en deuxième position, au niveau de Jonathan (qui fait équipe avec Agnès) et avec quelques mètres d'avance sur un groupe de 3 poursuivants dans lequel figure David mais également deux potentiels adversaires pour le podium que nous découvrirons au fil de la course (puisqu'il me semble que c'est le premier relayeur d'une sérieuse équipe de 3 qui ne sont pas en Run & Bike et le partenaire de Romain).
Après le virage à droite qui me permet de gagner un peu de temps sur mes poursuivants, Jonathan me rejoint et je me mets dans sa foulée pendant quelques centaines de mètres, alors que nous rejoignons justement Agnès qui avait pris un peu d'avance à vélo et nous parle de l'attitude très stratégique du binôme de tête. On papote un peu puis je me concentre car je suis quand même parti assez fort, bien plus vite qu'à l'allure Marathon et il y a un sacré morceau à faire, quand même.
Après avoir longé l'Etang de la Loy, on file en direction de Gouvernes pour ensuite monter vers Saint-Thibault. Je me sens bien, je laisse quelques longueurs d'avance à Jonathan qui va quand même un peu trop vite pour moi en ce début de course mais j'attaque la bosse avec du rythme et de la motivation. De la détermination, même, content que nous soyons déjà à la lutte aux avant-postes avec un peu d'avance sur de belles équipes que je sais dangereuses pour nos espoirs de podium.
C'est donc très vite que nous arrivons au premier ravitaillement, où je bifurque à droite mais je le zappe évidemment, après si peu de temps de course. Je rejoins Martin qui a dû passer à gauche et je lui indique donc que c'est ici que nous faisons notre premier changement, ce qui semble le surprendre un peu.
De Saint-Thibault à Carnetin (km 11)
C'est parti pour une loooongue portion du parcours que je connais globalement bien, dans un secteur que j'ai souvent eu l'occasion de parcourir, à proximité de là où j'habite depuis plus de 5 ans maintenant. On descend fort en direction de la zone industrielle située entre St-Thibault et Lagny. Martin attaque bien son relais et nous revenons assez vite sur Jonathan et Agnès qui ont fait leur changement un peu plus tard que nous. En bas, c'est donc Agnès qui court et même si Martin n'a pas encore complètement attaqué, il la dépasse et la distance assez rapidement.
Cependant, un peu plus loin, nous nous faisons reprendre par le duo de MéGa David-Pierre puisque c'est Pierre qui a pris le relais et fait l'effort pour recoller et même nous passer devant. On échange quelques mots, c'est très convivial et nous serons pendant de nombreux kilomètres des adversaires mais dans le plaisir de se confronter et même d'avancer ensemble. Un autre coureur est pas loin de nous, en chasse.
Pierre avance vraiment bien et je sens que Martin est en proie à un dilemme. Soit il reste très raisonnable et laisse gentiment filer pour gérer la course et maintenir une allure proche de celle visée sur le Marathon dans 3 semaines. Soit il joue la lutte pour le podium et s'accroche au duo qui vient de nous chiper la deuxième place. Je comprends assez vite que Martin sera joueur aujourd'hui et assez vite, il revient dans le jeu et recollant à Pierre et David alors que j'étais intercalé entre ce binôme et mon coéquipier.
On est à deux pas de chez moi, près de la Gare de Lagny-Thorigny donc je sais parfaitement ce qui nous attend. Après un début de tracé très très roulant pour Martin, on va attaquer une longue portion très difficile, rude à pied comme à vélo ! On file vers Pomponne où nous attend une première courte montée bien raide que je décide d'attaquer fort sur le vélo pour la faire passer rapidement ! Mais elle fait mal... Martin est repassé devant Pierre lorsque ce dernier a commencé à partir vers la gauche alors qu'il fallait aller tout droit. Et dans la montée, il prend quelques longueurs d'avance.
Alors que j'essaie de récupérer sur le vélo, on prend un passage très étroit où je laisse passer Pierre mais aussi le fameux concurrent de l'équipe de 3 qui nous chassait depuis le départ. J'essaie de ne pas le gêner dans un passage assez délicat à prendre à vélo. On continue de monter pendant un bon moment avec une alternance entre des chemins usants à vélo avec de belles pentes et quelques passages sur route plus agréables. En tout cas, je ne me repose pas beaucoup avant mon prochain relais à pied !
On prend quand même une belle descente bien roulante avant de retrouver les parcours d'Entre Dhuis et Marne, entre Pomponne et Carnetin. On passe la montée des Autruches en direction de la Dhuis et c'est peu dire que j'en bave sur le vélo sur des chemins qui secouent et avec de belles bosses. Je respire fort, j'ai le cardio qui monte haut, trop haut. Martin est très très solide mais du coup, il est dur à suivre ! Cependant, cela nous permet de prendre un peu d'avance sur les deux équipes qui nous poursuivent.
Il finit vraiment fort son relais tandis que notre poursuivant va passer le témoin à la deuxième relayeuse de leur équipe. Il aura fait les 11 premiers kilomètres et fera les 2 derniers ! Sa coéquipière attaque elle un relais de près de 15 kilomètres. On retrouve enfin le plateau de la Dhuis mais on arrive si vite au ravitaillement de Carnetin que je n'ai toujours pas récupéré et je laisse donc le vélo à Martin pour attaquer un relais difficile de 6 bons kilomètres alors que mon cardio est déjà très haut au moment de reprendre la course à pied !
De Carnetin à Chalifert (km 17)
Mon début de relais est plutôt favorable et la portion que j'attaque l'est même plutôt dans son ensemble sauf que je peine vraiment à me remettre des efforts faits sur le vélo, ce qui me fait pas mal douter. Je décide de rester focalisé sur mon rythme, de ne pas me griller mais de m'accrocher au maximum car je sens qu'on peut faire quelque chose de vraiment bien aujourd'hui mais je suis dans le dur beaucoup trop tôt par rapport à ce qui nous attend encore.
Je connais très bien les chemins que nous empruntons et Martin se charge de commenter la progression de ceux qui chassent derrière moi donc je n'ai jamais besoin de me retourner. C'est là que j'apprends et me rends compte que c'est effectivement une fille qui a pris le relais du gars de l'équipe de 3 et qu'elle avance vraiment bien puisqu'elle stabilise l'écart d'après ce que me dit Martin alors que j'ai le sentiment de ne pas faire semblant, malgré la "souffrance" respiratoire.
C'est à ce moment que David recolle sur notre poursuivante et la distance même. Il fait un gros relais et me revient assez rapidement dessus. Cela me met un petit coup derrière la tête mais en même temps, ça me motive, d'autant que David n'a pas l'ambition de me larguer mais cherche plutôt à ce qu'on court ensemble. Il m'encourage et me motive à le suivre. Après être resté dans sa foulée sur le haut, je lui laisse quelques longueurs d'avance dans la descente mais en restant à distance très raisonnable. Je suis toujours à la peine au niveau du cardio mais par contre, les jambes sont plutôt correctes.
Dans la partie plus à découvert un peu plus loin, je fais bien l'effort pour maintenir l'écart et ne pas laisser partir David, je m'accroche et serre les dents car ce n'est pas le moment de lâcher. Derrière, notre poursuivante n'est vraiment pas loin et par contre, il n'y a plus personne derrière, nous sommes vraiment 3 équipes détachées pour jouer les 2 et 3èmes places du podium. Ce ne sont donc vraiment pas des efforts vains car il y a un beau résultat à aller chercher dans cette course difficile mais au scénario et conditions vraiment sympas.
Je gère plutôt bien la fin de la descente et toute la partie roulante sur le bitume avant d'attaquer la seule difficulté de ma portion, la montée vers l'ancienne voie ferrée. Je tiens bien sur toute la partie en chemin où je reviens presque sur les talons de David et j'indique à Martin qu'il faut bien se mettre sur la droite ensuite sur le pont pour bénéficier d'un revêtement plus favorable que les gros cailloux du milieu et ça lui fait du bien.
On file ensuite vers le ravitaillement qui arrive un poil plus tôt que ce qui était prévu (la portion était indiquée comme longue de 6,5 kilomètres pour atteindre le ravito km17,5 mais c'est finalement un peu avant et ça m'arrange). Cependant, je réagis un peu tard que nous venons de passer un ravitaillement (au milieu d'étranges créatures très encourageantes car, même si nous jouons la compétition aux avant-postes, ce MaraTrail est avant tout un événement fun et festif !) et j'indique au dernier moment à Martin qu'on doit changer nos rôles. Du coup, il freine un peu fort et chute à vélo, heureusement sans gravité, uniquement légèrement touché au pouce droit. Je récupère le vélo sans problème et Martin s'élance pour une section bien plus courte et favorable que sa précédente.
De Chalifert à Montévrain (km 20,5)
C'est donc dans le Tunnel de Chalifert que Martin attaque son deuxième relais, au milieu des décorations lumineuses et des flammes. C'est une partie roulante du parcours avec un peu de plat sur les hauteurs puis une descente très technique mais avant ça, il y a quand même une sacrée bosse à passer ! Tandis que nous avons fait un passage de relais assez chaotique, Pierre et David n'ont eux pas encore fait le changement donc c'est David qui se coltine cette nouvelle difficulté donc Martin le rattrape rapidement et lui met une petite mine.
Cependant, ce sont surtout Pierre et moi qui sommes en difficulté ici puisque c'est vraiment très raide et pas praticable à vélo... enfin, pas dans mon état en tout cas. Du coup, on se tape toute la bosse à pied et devoir pousser le vélo, c'est encore plus fatigant. On se fait ainsi déposer par la fille de l'équipe de 3 qui avance encore sacrément bien. Je fais l'effort pour atteindre le "sommet" le plus vite possible et surtout me remettre en selle sur la route et ça fait du bien, on peut enfin récupérer. Je dépasse celle qui nous a largués auparavant dans la côte puis je rejoins David et je mets un peu de temps pour rattraper Martin qui cavale fort et a décidé de faire des écarts sur cette partie !
J'arrive même un peu fort dans la descente particulièrement technique qui nous amène vers les Bords de Marne. Je la connais mais j'ai plutôt l'habitude de la monter en courant même si je l'ai déjà descendue sur le Marathon en solo en 2019 et nul doute que je l'apprécie davantage à pied qu'en étant sur les freins à vélo. Cependant, je la préfère aussi en descente à vélo plutôt qu'en montée puisque je me l'étais tapée en 2022 alors que j'avais la possibilité de l'éviter... D'ailleurs, une fois en bas, alors que je viens de rejoindre Martin après ce passage engagé, on croise Romain qui a eu la bonne idée d'éviter toute cette partie délicate du parcours pour garder des forces étant donné que c'est son coéquipier qui a fait tout le début de course et qu'il attaquera bientôt sa portion de 22 kilomètres.
Derrière, il n'y a plus personne, Martin a fait le ménage ! Il continue sur sa lancée sur le Chemin de Halage où il envoie fort tout en semblant d'une sacrée facilité ! Au moins, je sais que lui, il est frais. Même s'il s'emploie également, il est bien plus en forme que moi. On file jusqu'aux statues, je récupère beaucoup mieux que depuis le début de course sur une portion bien plus roulante et favorable. Cela tombe bien car en bas de Montévrain, après un superbe relais de Martin, c'est "déjà" à mon tour de reprendre la course puisqu'on passe un nouveau ravitaillement. Martin est presque déçu que ça s'arrête déjà pour lui mais ça tombe plutôt bien, ça permet qu'il garde un maximum d'énergie tandis que de mon côté, j'ai enfin pu récupérer un peu et j'ai envie de faire un peu de plat avant d'attaquer une interminable montée.
De Montévrain à Chanteloup-en-Brie (km 25,5)
Je déroule plutôt bien sur toute la portion plate et bitumée où Martin peut faire un point sur la situation. Grâce à son très gros relais, nous avons plusieurs centaines de mètres d'avance sur nos poursuivants. Je maintiens relativement bien l'écart sur la partie roulante mais on attaque rapidement la longue montée des Bords de Marne jusqu'au Bois de Chigny.
J'ai honnêtement l'impression de faire une belle montée, en gestion, sans trop puiser dans mes ressources mais au mental, en serrant les dents pour maintenir un rythme correct malgré la pente et la longueur de l'ascension. On arrive assez vite au niveau de la traversée de l'Avenue Thibaud de Champagne pour attaquer le Chemin de la Bergame et son interminable faux-plat montant.
Derrière, Pierre revient très fort et comble rapidement l'écart qui nous sépare. Je limite bien la casse mais heureusement que Martin a fait une belle différence car je suis loin de rivaliser avec Pierre sur cette longue portion où il a l'avantage d'être le chasseur tandis que je n'aime pas être dans cette position du chassé.
Je ne m'emploie clairement pas à 100%, j'en garde pour la suite car il reste encore beaucoup de kilomètres et si je me grille dans cette montée, je n'aurai plus de jus pour mes prochains relais et je serai même à la peine sur le vélo. Et en même temps, je ne suis pas sûr que j'irais beaucoup plus vite si je mettais davantage d'énergie.
On rejoint ensuite la longue Avenue de Conches au beau milieu du Bois de Chigny. C'est plus roulant, je peux davantage m'accrocher à Pierre qui m'a rattrapé et dépassé. Ouf, me voilà enfin dans une position plus agréable, à avoir en point de mire celui que je dois accrocher. Je tiens bon jusqu'à la sortie du bois et jusqu'à ce qu'on rejoigne le ravitaillement de Chanteloup. Je ne sais pas la distance exacte que j'ai parcourue sur cette portion, 5 kilomètres ou peut-être un peu moins mais que ce fût long ! J'ai eu l'impression que ça n'a fait que monter et au final, on reste au contact des deuxièmes et devant les quatrièmes avec une petite marge, c'est pas si mal vu que Martin a des jambes de feu !
Et en plus, ça fait 2 ou 3 kilomètres que je courais avec des lacets défaits, sans vraiment d'incidence mais du coup, je profite de récupérer le vélo pour refaire les lacets de ma chaussure gauche avant de repartir sur la route, en descente !
De Chanteloup à Bussy-Saint-Georges (km 29,5)
C'est dans la descente de la Route du Moulin Bourcier que je vois notre poursuivante sortir du Bois de Chigny et filer vers le ravito où elle passe le relais au troisième coureur de leur équipe, celui qui va faire les 15 kilomètres avant le dernier ravitaillement. On a une belle petite avance mais il ne va pas falloir flancher. Je rattrape rapidement David et Martin qui arrivent ensemble au niveau du Haras, en direction de Conches-sur-Gondoire.
Ensuite, dans le début de la montée, j'ai le sentiment que David fait l'effort pour essayer de tenir Martin mais dans la deuxième partie, après la traversée de la route, Martin en remet un coup alors que nous dépassons un groupe de marcheurs. Martin creuse vite l'écart et profite du replat du Chemin des Epinettes pour accélérer encore davantage.
On rejoint ensuite le Chemin du Bouleau Carreau pour filer vers Bussy. C'est vraiment une portion idéale pour Martin car il a fait la différence dans la montée et maintenant, il déroule sur le plat et il est vraiment très à l'aise. Il a parcouru une petite portion entre Chalifert et Montévrain et il sait que ce nouveau relais n'est pas très long donc il envoie sans calculs...
Sauf que cette super dynamique, elle va être stoppée net quelques instants plus tard, alors que la course se déroule idéalement depuis le début avec une belle adversité, une belle lutte face à nos adversaires et là, la course est gâchée d'un coup... De la rubalise a été cassée, probablement par des passants et le balisage a été faussé puisque nous suivons logiquement la flèche, dirigée vers la droite, qui ne nous mène vers rien... Et là, nous ne savons plus du tout où nous devons aller... A priori, il nous suffisait en fait d'aller tout droit sauf que rien ne nous indiquait cela.
Du coup, on tourne pendant 4 ou 5 minutes, faisant un petit kilomètre de rab à essayer de retrouver notre chemin à cause de ce petit manque de balisage supplémentaire et surtout de ces mauvaises indications, probablement l'oeuvre d'un passant... Je regarde vers la gauche, rien puis je ne retrouve plus Martin, parti vers la droite. La situation est énervante, je m'agace, je retrouve Martin, des gens nous donnent des indications bancales mais on décide de revenir sur le parcours tandis que les deux équipes qui nous poursuivaient nous ont rejoint et tournent aussi en rond. Et pendant ce temps-là, Romain déboule avec son coéquipier et alors qu'ils occupaient une 5ème place assez lointaine, ils s'emparent subitement de la deuxième place sans que nous n'ayons pu rivaliser "à la régulière" même s'ils n'y sont pour rien.
On repart donc derrière eux, après une sacrée perte de temps et d'influx nerveux. Au bout de la ligne droite, on retrouve bien des bénévoles signaleurs à qui on indique le problème et on a du mal à se remettre dans la course. J'essaie de savoir notre position tandis que Martin s'emploie et court à moins de 3'40/km, maintenant l'écart avec Romain...
Finalement, nous sommes 3èmes, nous avons perdu une place mais restons devant les deux équipes qui nous poursuivaient jusqu'alors dans la lutte pour la 2ème place et désormais seulement pour la 3ème place... Et j'ai tout sauf envie d'une énième 4ème place, j'en ai trop fait ces derniers temps ! On en finit de la traversée de Bussy, on essaie de se remettre dans la course après ces péripéties peu agréables. On passe au niveau du ravitaillement pour que j'attaque mon avant-dernier relais.
De Bussy à Ferrières-en-Brie (km 34,5)
C'est une portion très plate du parcours mais avec une partie assez casse-pattes, dans l'herbe, sur des chemins qui n'en sont pas vraiment, sur un sol très irrégulier. En courant, ça va, ce n'est pas très roulant mais j'aime bien, je pense que j'y perds de l'énergie mais j'y limite plus la casse que sur du bitume. En revanche, pour Martin qui vient de faire un gros relais bien pesant (rythme soutenu et problèmes rencontrés), c'est dur et loin d'être de tout repos, à vélo sur ce genre de terrain.
Je serre vraiment les dents pour faire un relais correct et rester dans la course. Cela devient vraiment dur mais l'allure reste très correcte. Cependant, derrière, la pression est bien là puisque le relayeur de l'équipe de 3 court fort et Pierre aussi. Je me donne alors que nous approchons de la fin de course, on est dans une phase déterminante de ce MaraTrail.
On arrive ensuite dans la forêt de Ferrières et on est désormais complètement perdus vis-à-vis de la durée de nos relais. Je ne sais pas du tout combien de kilomètres j'ai à parcourir. Ce que je sais en revanche, c'est qu'on a un kilomètre de rab suite à nos mésaventures donc je sais qu'on ne finira pas à 42,2 kilomètres mais bien à 43 et des brouettes !
Je m'emploie mais je ne peux pas empêcher le retour de notre poursuivant le plus proche qui me rattrape et m'encourage au passage. Je m'accroche mais je sens que je ne vais pas pouvoir le tenir longtemps... Avec ce qui nous est arrivé à Bussy, notre place perdue et le fait que les relais ne se fassent pas vraiment au niveau des ravitaillements où les vélos ne peuvent pas aller (une déviation est quasiment systématiquement mise en place), Martin m'a prévenu plusieurs fois qu'il est prêt à prendre un relais à tout moment, étant encore très frais contrairement à moi.
J'ai envie de jouer le beau jeu et de faire les changements après les ravitos comme à chaque fois depuis le début de la course mais je finis par craquer, ressentant le besoin de récupérer. Je le regrette un peu maintenant car je sais que j'aurais pu pousser jusqu'au ravito en limitant bien la casse et je n'ai aucun doute sur le fait que Martin serait ensuite revenu et repassé devant. Cependant, sur le coup, je suis vraiment dans le dur et à quelques centaines de mètres du ravitaillement, je passe le relais à Martin en reprenant le vélo.
Cela ne plaît pas à notre adversaire que Martin rejoint immédiatement car il estime que si on fait des changements hors ravitos, ils ne peuvent pas rivaliser avec nous. Je le comprends sur le principe mais comme on a respecté cela depuis le début et qu'on a subi le soucis rencontré à Bussy, on se trouve assez légitimes de le faire, surtout que rien ne l'interdit dans le règlement. On imagine bien que les premiers font leurs changements hors ravitos et on a quand même la difficulté de faire le parcours intégral à deux en le faisant en Run & Bike, ce qui est assez peu comparable à ce que l'équipe de 3 fait en étant un de plus et en n'ayant "que" 15 kilomètres à peine à faire chacun, sans sections à vélo, même si leur course est remarquable depuis le début, d'autant qu'il s'agit d'une équipe mixte.
David vient à notre hauteur tandis que Pierre est un peu plus loin derrière, ils n'ont plus d'eau donc nous le dépannons d'un peu de boisson isotonique puisque nous avons deux gourdes. J'ai quasiment bu l'intégralité de la mienne alors que Martin en a encore un peu.
On arrive assez vite au fameux ravitaillement jusqu'au niveau duquel j'aurais "dû" aller et Martin continue évidemment jusqu'au ravito suivant puisque nous ne changeons rien à notre nombre de relais, Martin a juste fait un peu plus de distance de course que prévu et moi l'inverse. Cela donne environ 22km pour Martin et 21 pour moi, au final.
De Ferrières à Bussy (km 40)
Après ce léger accrochage verbal avec le coureur de l'équipe de 3 avec qui je décide d'échanger un peu calmement pour nous justifier et avec qui nous aurons le loisir de bien échanger très amicalement après l'arrivée, Martin décide de prouver que de toute manière, nous la méritons cette troisième place et il fait un relais monstrueux. Si bien que nous avons failli revenir sur Romain et son coéquipier qui sont au final ceux qui ont vraiment profité de la situation sans le vouloir !
Martin traverse Ferrières à grandes enjambées puis il longe les Etangs de la Taffarette sans baisser de rythme, déterminé, impressionnant. Il fonce en direction de la Rue de la Brosse comme si c'était son premier relais de la course et il creuse très vite des écarts déterminants. On arrive vite en bas de la montée de Collégien et j'essaie de récupérer au maximum pour faire un bon dernier relais, ne sachant plus du tout la distance qu'il fait mais il me semblait bien qu'il serait relativement court.
Martin avale la bosse de Collégien, on traverse la route au bout et après quelques centaines de mètres sur le chemin, alors qu'il pourrait nous suffire d'emprunter la piste cyclable qui mène directement vers le haut du Parc de Rentilly, il faut bien qu'on fasse la distance du Marathon donc il nous reste une belle descente vers le bas de Bussy. Martin fournit un dernier effort pour conclure son dernier relais assez stratosphérique tandis que je profite bien de la descente pour relâcher les jambes et étirer le dos avant ma fin de course !
De Bussy à l'arrivée (Rentilly)
C'est mon relais le plus court de la course et malgré la fatigue, c'est celui qui est le mieux passé au niveau du ressenti, ayant désormais une belle marge d'avance sur nos poursuivants et ayant pu bien récupérer. Je commençais même à avoir froid sur le bas de la Vallée de la Brosse en étant sur le vélo ! L'avantage, c'est que je me remets vite dans le bain et je chauffe vite en attaquant direct par une grosse montée que je connais bien, ayant surtout l'habitude de la descente sur les Foulées de Bussy (ou même le 12km du Trail de Marne-et-Gondoire l'an dernier) !
Il est hors de question que je laisse des concurrents revenir sur cette fin de course, ayant trop souvent été rattrapé pendant la course tandis que Martin creusait les écarts. J'aime les fins de course, j'ai généralement un bon finish et surtout un bon mental pour finir les épreuves en équipe donc je sais que je vais tenir bon et finir relativement fort malgré une course vraiment difficile pour moi. Je tiens bon sur toute la première partie de la montée, je relance bien sur le plat et Martin me rassure en me disant qu'il ne voit plus personne à l'horizon.
Dans la dernière portion de montée bien raide, Martin me dit même que je peux relâcher, que je n'ai pas besoin de m'employer à fond mais il n'est pas question que je ne me donne pas sur la fin, je veux finir du mieux que je peux et conclure le gros boulot qu'il a fait sur ses derniers relais. Je ne lâche rien et je donne tout jusqu'au bout de la montée, je profite de la fin en faux-plat montant pour remettre un peu de vitesse et attaquer la toute fin de course à bonnes enjambées. On traverse la route pour rentrer dans le parc par le haut et redescendre jusqu'à l'arche d'arrivée ! Ouf, on a réussi à la préserver cette place sur le podium et ça n'a pas été simple, loin de là. Une très belle adversité, des péripéties mais une superbe course malgré tout. A l'arrivée, le sentiment est un peu mitigé avec ce qu'il s'est passé mais au final, c'était un très beau moment de sport et de partage, une sacrée sortie longue à 3 semaines d'Amsterdam.
Nous finissons 3ème équipe sur 40 en 2 heures 50 minutes et 37 secondes. On termine à 8 minutes des premiers et à un peu plus de 2 minutes seulement de Romain et Thomas. L'équipe mixte à 3 finit à un poil moins de 2 minutes de nous tandis que David et Pierre ont perdu un peu de terrain en fin de course et finissent à plus de 5 minutes du podium avec une première partie de course très disputée. Arrivent ensuite les premiers individuels, très solides sur ce parcours vraiment exigeant.
Et la journée est loin d'être finie puisque je reviens à Rentilly l'après-midi pour encourager les jeunes que je coache depuis le début de saison chez Marne-et-Gondoire Athlétisme avant la fameuse cérémonie de récompenses qui clôt la journée. Encore de superbes moments passés dans le cadre de ce MaraTrail où on reviendra probablement avec l'ambition de faire encore mieux...
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