Initialement, nous avions prévu de courir un Trail au Festival des Templiers, avec Rachid. Or, lorsque plusieurs gars du club se sont chauffés pour participer au Marathon d'Amsterdam, à l'initiative de Madjid, Rachid a suivi le mouvement et par conséquent, je me suis aussi senti un peu obligé de suivre la dynamique, la liste des inscrits s'accroissant rapidement... Je n'avais aucune envie de courir un Marathon, encore moins de m'y préparer mais par contre, se déplacer en nombre, dans un pays étranger, avec tous ces bons camarades de course est une formidable raison de céder. On est le 7 décembre 2024 quand je prends la décision d'en être et le 9 décembre, je suis officiellement inscrit.
Le 18 décembre, je réserve le logement, une chambre d'hôtel pour deux du samedi au jeudi pour avoir le temps de bien profiter d'Amsterdam en dehors de la course et j'embarque mon frère, Nico, dans l'aventure néerlandaise, en accompagnateur, pas en coureur.
Au fil des jours et des semaines, la liste des participants s'allonge avec pas moins de 18 inscrits pour notre groupe dont une très grosse majorité de coureurs inscrits chez Vallée de la Marne Athlétisme 77. Pour certains comme moi, c'est une première sur un vrai Marathon, ayant déjà couru des Maratrails mais les objectifs y sont bien différents. D'ailleurs, mon objectif, j'ai beaucoup de mal à le fixer.
Au départ, je me dis que c'est une bonne occasion pour accompagner quelqu'un sur la course, n'ayant vraiment pas envie de faire une prépa spécifique Marathon. Finalement, plus la course approche, plus l'évidence se dégage que malgré une préparation assez minime, c'est surtout une bonne occasion de poser une marque sur la distance et d'essayer d'aller chercher un chrono correct... Je n'ai pas d'objectif précis mais finir en moins de 3 heures serait une grosse satisfaction pour moi.
Pendant l'été, j'augmente légèrement mon volume de course à pied entre mes deux sessions de vacances à la montagne où je ne peux clairement pas débuter ma "prépa Amsterdam". Le Défi de la Muzelle et le MaraTrail de l'Echappée Belle se passent très bien, j'aborde la rentrée en forme, pas forcément très motivé pour faire du travail d'allures mais j'essaie d'être sérieux dans ce que je programme.
Ainsi, début septembre, je fais une vraie sortie longue avec une partie du groupe qui prépare le Marathon avant de reprendre mon rythme habituel de courses locales tous les week-ends. Je prends le rythme de courir environ 3 footings et 2 séances sur piste en semaine, en rejoignant le club de Marne-et-Gondoire Athlétisme où je fais les séances du groupe, pas des séances adaptées pour le Marathon.
Ah oui, petite parenthèse quand même et pas des moindres... Nous devions nous rendre à Amsterdam avec une délégation VMA77, une incroyable dynamique de groupe liée au club auquel nous appartenions presque tous... Sauf qu'entre temps, la folie d'une présidente de club à l'égo et aux ambitions délirants, bien soutenue par d'autres personnes toutes aussi intéressées et inintéressantes, a fait exploser en vol toute la section demi-fond d'une association qui se voulait familiale et conviviale. A coup de refus illégitimes de ré-adhésions de certains membres de notre groupe ainsi que notre coach, de menaces et de décisions plus absurdes les unes que les autres, le bureau du club et son comité directeur ont enterré l'une des sections les plus actives et consistantes du club.
Pour en revenir à ma "préparation" du Marathon, j'aime mettre entre guillemets ce terme car je n'ai pas suivi un vrai programme d'entraînement mais pour autant, je me suis forcé à être raisonnable et j'ai essayé d'arriver au jour J avec le plus de certitudes, de motivation et de forme possibles. J'ai commencé le mois de septembre avec des séances en nature avec les ex-VMA77 avant de participer aux séances de MeGa à Lagny tout en enchaînant le Déjan'Trail de Mareuil, le 10km forestier (sur 4,7 et 10km, prévus à allure Marathon, évidemment non tenue), les 5km de la LIFA (bon, ça, c'était vraiment à part) et le MaraTrail de Marne-et-Gondoire (là, un bon test à 3 semaines d'Amsterdam, sur un parcours difficile).
J'ai ensuite été très raisonnable en ne prenant part au Trail du Soldat de la Marne qu'en serre-file du 30km puis en ne prenant pas part aux courses des Foulées de Croissy-Beaubourg pour la première fois (j'ai du coup proposé mes services en tant que bénévole, y étant responsable des signaleurs du secteur du Vieux Croissy). Après un bon mois à environ 80 kilomètres hebdomadaires, j'ai fait deux dernières semaines très légères pour plusieurs raisons : manque de disponibilités (réunions, travail, entraînement et coaching des Benjamins/Minimes de MeGa), manque de fraîcheur (grosse fatigue accumulée, quelques petites gênes à J-6/7) et volonté d'arriver avec le plus de jus possible, l'essentiel de ce que je pouvais/voulais faire ayant été fait.
Nous y sommes. Mon record sur la distance est de 3h42 sur le Marathon nature de Marne-et-Gondoire en 2019, n'ayant jamais participé à un Marathon plat et/ou bitumé. Je ne me fixe aucun objectif réel mais j'affiche l'ambition de finir sous les 3 heures si tout se passe bien. En tout cas, je pars avec ceux qui ont cette volonté.
Nous étions 18 inscrits. Malheureusement, Bryan, Sophie puis Greg ont déclaré forfait à cause de blessures. D'autres sont dans l'incertitude mais nous sommes en tout cas bien 15 à prendre le départ : JC, Antoine P, Jérôme, Martin, Madjid, Laurent C, Laurent L, Antoine D, Arnaud, Djamel, Saïd, Guillaume, Rachid, Adrien et moi. Les deux premiers cités partent dans le premier sas, tous les autres dans le deuxième sauf Rachid (sas 3) et Adrien (sas 4). Nous arrivons tous sur place le vendredi ou le samedi, une majorité d'entre nous logeant dans le même hôtel, l'Ibis Budget au Sud d'Amsterdam.
Samedi 18 octobre 2025
Avec Nico, nous prenons la route peu après 8h00, avec sa voiture puisque j'ai des soucis avec la mienne, bloquée au garage depuis un mois et demi à cause d'un défaut moteur. La route se passe bien malgré quelques ralentissements en Belgique. Nous arrivons sur place peu après 15h00 et je n'ai même pas eu besoin de conduire, merci Nico !
Nous sommes prévenus qu'il y a beaucoup d'attente au retrait des dossards donc je profite de la présence d'Antoine P au salon du Marathon pour lui demander s'il peut récupérer mon dossard, ce qu'il fait volontiers, merci beaucoup à lui. Gros gain de temps et d'énergie pour le coup. Je récupère donc mon dossard et mon tee-shirt le soir à l'hôtel.
C'est cool, l'ambiance est détendue, on retrouve pleins de têtes connues puisque nous avons beaucoup d'accompagnateurs avec nous, familles et amis. Une bonne partie du groupe se retrouve le soir à un restaurant tout proche de l'hôtel pour y déguster de bonnes spaghettis à la bolognaise pour ma part. Et la tarte au citron meringuée en dessert, même pas peur. Quand certains sont à la malto depuis plusieurs jours ou ont préparé leur gatosport pour le petit-dej d'avant-course, je suis de mon côté prudent mais comme toujours, dans l'improvisation et avec l'intention de me faire plaisir avant tout sans pour autant faire n'importe quoi.
On ne rentre pas trop tard à l'hôtel et je dors relativement bien, tout est OK. Les gênes ressenties en début de semaine (au poignet, pas embêtant pour le Marathon mais douloureuse et surtout au mollet gauche) ont totalement disparu, les feux sont au vert.
Dimanche 19 octobre 2025
Au réveil, la forme n'est pas éblouissante mais tout va bien. Je me lève peu après 7h00, je mange une tartine au miel et une tartine à la pâte à tartiner avec un thé, du classique, sans excès. On retrouve une partie du groupe avant de finir de nous préparer et de nous retrouver dans le hall de l'hôtel vers 7h50. Le départ de la course est prévu à 9h03, les transports pour rejoindre la zone sont très pratiques, le timing est impeccable.
Au niveau vestimentaire, pour cette découverte du Marathon, j'ai acheté pour la première fois des chaussures à plaque carbone. Ce n'était pas spécialement ma volonté mais parmi les paires de chaussures disponibles à Decathlon, c'est cette paire de Kiprun KD900 x.2 qui m'a le plus convaincue. J'ai fait mes 4 dernières séances de course à pied avec, je ne l'adore pas mais elle me convient bien et devrait normalement faire l'affaire. J'enfile mes chaussettes Rywan que j'ai eu au MaraTrail de l'Echappée Belle, elles me semblent une valeur plutôt sûre pour ne pas avoir d'ampoules et d'une hauteur adaptée vu les conditions de course (pas très chaud mais pas froid non plus).
Mon short est également un vêtement dont je dispose depuis peu mais que j'ai eu l'occasion de tester, un achat de Martin à la base sauf qu'il était un peu juste pour lui. Impeccable pour moi avec des poches très adaptées pour pouvoir y mettre une petite flask de 150mL remplie d'eau (en secours, ayant prévu de m'hydrater aux ravitos) et 7 gels Authentic Nutrition arôme pêche (oups, là aussi c'est grâce à Martin, merci d'avoir géré ça !). Et le tee-shirt, ben, c'est assez symbolique mais je porte le maillot VMA77 au design conçu par Martin, qu'il avait fait faire avant les problèmes avec le bureau du club. Le maillot officiel du club ne nous convenait pas du tout, Martin nous a proposé cette alternative, parfaite. Du coup, nous sommes une partie du groupe à le porter aujourd'hui, comme un symbole, en souvenir du bon vieux temps chez VMA77 et en même temps, bien remontés face à ce qui s'est passé.
Pour rejoindre le départ, j'enfile mon tee-shirt manches longues Kikouroù et mon sweat VMA77 par-dessus. Nous prenons le tramway à deux pas de l'hôtel, direction Zuid où nous descendons pour faire les 1,4 kilomètres restants en trottinant tranquille après avoir rejoint une autre partie du groupe. Nous sommes presque au complet. Je retire mon sweat pour cet échauffement léger puis Nico me rejoint pile poil avant mon entrée dans le sas, je peux donc lui laisser le TS manches longues, parfait ! Nous faisons une photo de groupe, il ne manque que Rachid et Adrien qui partent quelques minutes après nous dans les sas suivants.
Antoine et JC rejoignent ensuite le premier sas tandis que nous sommes 11 à entrer dans le sas 2. Nous faisons tous partie de ceux qui partent hors du stade (ce qui concerne la moitié des inscrits), les autres concurrents partant depuis le stade où nous arriverons en fin de course. Parmi les 11 membres du groupe partant dans le sas jaune, nous formons 2 groupes puisque Martin, Jérôme, Madjid et Laurent C devraient courir ensemble une bonne partie de la course tandis que je serai plutôt à priori avec Djamel, Arnaud, Antoine D, Laurent L, Guillaume et Saïd.
Dernier pipi, dernières petites gammes et il est temps de profiter de l'ambiance et de se préparer à partir pour ces fameux 42,195 kilomètres plats et bitumés... Quel plaisir, tout ce que je n'aime pas. Mais aujourd'hui, je suis bien décidé à profiter le plus possible !
La course
Le départ est donné pile à l'heure, à 9h00 ! Le premier sas s'élance et vient notre tour. Nous partons même une petite minute plus tôt que prévu puisque le flux est continu, à 9h02. Le quatuor des plus rapides de notre groupe sas 2 part juste avant nous puis les autres suivent. Je fais partie de ceux qui partent avec 3 ou 4 petites secondes de décalage du fait du rétrécissement généré au niveau de l'arche de départ pour fluidifier le début de course.
Rapidement, avec Antoine et Guillaume, nous revenons sur Arnaud, Djamel et Laurent partis devant nous. Saïd ne nous suit pas. Pas très en forme, il a décidé de faire sa course. Nous apercevrons pendant plusieurs minutes le groupe de Jérôme avant qu'il ne s'éloigne irrémédiablement.
Les premières foulées sont très agréables, la route est assez large, l'ambiance au top, notre petit groupe de 6 se forme sans difficulté et le tracé n'est pas monotone puisque nous avons quelques virages à négocier mais plutôt faciles. La première difficulté de la course intervient cependant assez vite quand, au bout de quelques centaines de mètres, nous rejoignons la vague qui s'est élancée depuis le stade et là, ce sont de très nombreux coureurs moins rapides que nous que nous rattrapons.
Pendant plusieurs kilomètres, notre course est animée par des dépassements de groupes à réaliser, parfois assez délicats. Nous slalomons de droite à gauche et de gauche à droite de la chaussée pendant de nombreuses minutes. Cela ne me perturbe pas et ne me dérange pas particulièrement, je suis en jambes, ça me permet de ne pas m'ennuyer dès le début de course, ce n'est pas que du négatif. Cependant, c'est quand même assez prenant, ça nous demande davantage d'attention et d'énergie pour avoir les trajectoires les plus adaptées, prendre les bonnes décisions, se faufiler sans gêner entre les concurrents et conserver la même allure. Ce n'est pas évident mais ça fait partie de la course et je ne le vis pas mal du tout, contrairement à d'autres habitués à des marathons avec moins de densité où il n'y a pas ce "problème".
Les kilomètres défilent incroyablement bien en ce début de course, nous sommes parfaitement dans le bon rythme, un poil trop rapide peut-être. J'avais l'ambition de ne pas regarder la montre pendant la course mais pour éviter de m'emballer ou de m'endormir, je préfère quand même jeter un oeil à notre allure instantanée assez régulièrement, sans que ça ne devienne une obsession. Après plusieurs kilomètres à suivre Laurent L, je me fixe Arnaud et Djamel comme objectifs, eux qui sont quelques mètres devant nous. Je reviens progressivement, au train. Nous ne parvenons pas à rester groupés avec toute cette foule de coureurs autour de nous mais tout le monde suit le rythme, c'est cool.
Je prends le soin de me repositionner le plus souvent possible sur la droite de la chaussée puisque nous avons eu la consigne que nos accompagnateurs seraient normalement positionnés à droite. Durant toute la course, nous avons plusieurs points clés où nous croisons les différentes familles et amis du groupe mais il n'est pas simple de les voir et de les saluer tant il y a de spectateurs au bord du parcours. Nicolas a une flask de 250mL d'eau avec lui au cas où j'en ai besoin mais heureusement, je n'en aurai pas l'utilité et ça m'arrange bien car je le vois au passage vers le 6ème kilomètre mais ensuite, je ne le vois plus jusqu'à l'arrivée malgré sa présence à plusieurs endroits.
Je me sens si bien que sans m'emballer, je prends le "lead" du groupe à un moment donné, profitant de super sensations. Djamel m'alerte à un moment sur le fait que je vais un peu vite mais ils me recollent rapidement et je gère l'allure. Nous sommes globalement très réguliers sur tout ce début de course. Passage au kilomètre 5 en 20 minutes et 48 secondes (4'09/km de moyenne mais avec beaucoup de slalom). J'ai réussi à boire un peu d'eau au ravito en chopant un gobelet que j'écrase pour faire comme un goulot et boire plus facilement.
Je consomme mon premier gel au dixième kilomètre, n'en ressentant pas spécialement le besoin mais m'efforçant à en prendre un au moins tous les 10 kilomètres pour éviter une fringale. Comme souvent, je le consomme tranquillement en plusieurs temps mais je m'en mets un peu sur les mains donc quand je chope de l'eau au ravitaillement, j'en bois une ou deux petites gorgées et j'utilise le reste pour ne pas avoir les mains trop collantes. C'est tout bête mais psychologiquement, ça a son importance.
Passage au kilomètre 10 en 41 minutes et 25 secondes (4'07/km de moyenne sur ce tronçon, c'est juste parfait). Après encore près de quatre kilomètres en ville, nous abordons désormais la longue portion le long de l'Amstel, celle que j'appréhende le plus, surtout s'il y a du vent. Mais pour l'instant, tout se déroule parfaitement, mon état d'esprit est au top du top. Je peux même le dire, je passe un bon moment à courir sur le bitume d'Amsterdam.
On continue de naviguer entre les groupes mais cette fois, ce sont plutôt des concurrents qui ont fait le début de course au même rythme que nous et qui calent un peu ou ralentissent plus ou moins volontairement. Parfaitement dans notre course, nous gérons vraiment bien toute cette portion où on s'éloigne du centre-ville le long de l'Amstel pendant un peu plus de 5 kilomètres. Passage au kilomètre 15 en 1 heure 02 minutes et 01 seconde (à nouveau 4'07/km de moyenne sur les 5 derniers kilomètres).
Le vent est légèrement défavorable sur toute cette portion mais on ne le ressent pas tant que ça et surtout, on s'abrite volontairement à l'arrière ou au coeur de différents groupes au fil de notre remontée d'un peloton qui s'est vachement étiré même si cela reste très compact. Je fais souvent l'effort aux côtés de Laurent L dans un premier temps avant de poursuivre de nombreux kilomètres avec Guillaume. Nous voyons passer la tête de course de l'autre côté du fleuve et profitons d'une ambiance toujours aussi sympa malgré l'éloignement du centre-ville avec même par moments quelques groupes musicaux ou un spectacle de Flyboard.
Je consomme mon deuxième gel de la course et je crois que c'est à ce ravitaillement là que je peine à choper un gobelet à bout de bras et dans lequel il n'y a quasiment plus d'eau.
On arrive au bout de ce long aller-retour sur la même dynamique que le début de course même si je fais part à Antoine du fait que je me sens encore super bien mais je commence à sentir que ça va devenir moins agréable. C'est notre dernier échange puisque malheureusement, Antoine décroche définitivement de notre groupe au moment de passer sur l'autre rive.
C'est d'ailleurs là la plus grosse difficulté du parcours, le passage d'un pont assez long mais au dénivelé très relatif pour autant. J'échange désormais avec Guillaume tandis que devant, Arnaud a pris un peu d'avance, suivi de près par Djamel et Laurent. Passage au kilomètre 20 en 1 heure 22 minutes et 40 secondes (toujours 4'07/km de moyenne sur les 5km !).
C'est un premier moment clé de la course, le premier instant où je subis un peu plus le rythme. D'une aisance totale, je passe en concentration maximale pour maintenir l'allure. Avec Guillaume, on va passer plusieurs kilomètres déterminants ensemble à se motiver inconsciemment. Nous arrivons à la mi-course, il reste encore beaucoup à faire. Le premier semi a été parfait, exactement à l'allure cible du début de course pour avoir de la marge sur le sub 3h. 1 heure 27 minutes et 15 secondes. C'est simple, je n'ai jamais couru 21,1 kilomètres aussi vite à l'exception du semi-marathon de Boulogne l'an dernier. 4'10/km de moyenne entre le km20 et le passage à la mi-course.
Passée la mi-course, l'épreuve prend un tournant, ce n'est vraiment plus pareil. Arnaud n'est plus vraiment en ligne de mire, il prend le large. Devant nous, Laurent et Djamel maintiennent le rythme au coeur d'un beau paquet. Guillaume et moi courrons côte à côte et j'ai bien envie de recoller au groupe de devant qui nous a distancé sans raison particulière. Nous profitons d'un vent légèrement favorable, 3/4 dos je dirais. C'est le moment de la course où je ressens le plus la fraîcheur, j'ai presque froid, un peu peur de m'endormir et j'en fais part à Guillaume.
Quelques instants plus tard, c'est tout l'inverse, il n'y a plus du tout de vent, j'ai bien chaud d'un coup et nous avons une très courte apparition de quelques rayons de soleil, les seuls de la journée. Sans trop nous en rendre compte, il semble que nous accélérons un peu avec Guillaume pour remonter les coureurs qui se font détacher du groupe de devant. Nous avons toujours Djamel et Laurent en ligne de mire sauf que nous allons mettre de nombreux kilomètres à leur revenir dessus.
Nous finissons de parcourir les derniers hectomètres au bord de l'Amstel avant de revenir dans la ville pour les 17 derniers kilomètres. Passage au kilomètre 25 en 1 heure 43 minutes et 02 secondes (4'02/km de moyenne depuis le passage au semi-marathon, la portion la plus rapide de notre course).
Nous arrivons dans une sorte de grande zone industrielle où il y a beaucoup moins de monde entre deux zones très chargées en spectateurs, le calme avant la grosse ambiance de toute la fin de course. C'est à ce moment que nous rejoignons Djamel et Laurent. C'est aussi juste après que nous croisons pour la dernière fois les accompagnateurs postés au bord de la route dont Romain qui nous accompagne sur quelques centaines de mètres en prenant photos et vidéos avant d'attendre Antoine qui se trouve un peu plus loin derrière.
Nous restons bien groupés pendant plusieurs kilomètres, notre collectif étant passé de 6 coureurs à 4 mais après autant de bornes, c'est déjà beaucoup. Je prends mon troisième gel même si je commence à en avoir moins envie mais je sens qu'il est nécessaire. Je sens que je commence à être un peu plus juste, je parviens sans problème à maintenir le rythme mais je n'ai plus envie de me "forcer" à accrocher les autres. On arrive au kilomètre 30 après 2 heures 03 minutes et 38 secondes (soit un deuxième 15km un poil plus rapide que le premier ! Et 4'07/km entre le 25ème et le 30ème, toujours aussi réguliers).
Là, je rentre vraiment dans l'inconnue. Le fameux Mur du 30ème sur Marathon, vais-je me le prendre ? Il ne reste "plus que" 12 kilomètres mais ils peuvent être très très longs si l'allure tenue jusque-là était trop ambitieuse. Je vais vite le savoir.
Pendant 3 kilomètres, je suis encore très bien, je prends même presque du plaisir à être capable de maintenir encore et toujours ce même tempo. 33 kilomètres presque parfaits, je ne m'attendais pas à ce que ça tienne aussi bien. Les ravitaillements sont de plus en plus rapprochés, je continue d'attraper un peu d'eau à chaque fois pour bien m'hydrater. Gestion impeccable jusqu'ici. En revanche, avec Laurent, nous avons laissé filer Djamel et Guillaume qui ne sont pas loin devant mais nous ne sommes plus avec eux et nous ne les reverrons plus. Et je vais même assez vite me retrouver tout seul puisque Laurent craque et ralentit vers le 32ème kilomètre.
Mais il fallait bien que ça arrive, le coup de bambou pointe le bout de son nez et de manière assez soudaine ! Alors que depuis quelques centaines de mètres, je sens que les jambes deviennent de plus en plus lourdes, je ne sais pas si c'est un léger faux-plat montant ou juste un coup de mou brutal mais subitement, je ne suis plus en mesure de courir à moins de 4'10/km. On est au 34ème kilomètre, j'attaque donc 9 kilomètres de souffrance, 9 loooongs kilomètres à tenir du mieux possible pour finir ce Marathon dans l'objectif qui ne doit plus m'échapper, celui des moins de 3 heures. Je ne peux pas avoir fait 33 kilomètres aussi bons pour exploser et "tout gâcher".
Je m'étais dit qu'en cas de défaillance, je serais à l'écoute de mon corps et je ne forcerais pas pour ne surtout pas me dégoûter, subir et même éventuellement me blesser. Bon, là, la défaillance arrive mais ce n'est pas de la douleur, je suis juste dans le dur. Je ne vais donc pas pouvoir éviter le fait de subir si je veux finir dans un chrono correct et être fier de moi. Je suis très content de ce que j'ai fait jusque-là mais ce n'est pas suffisant. J'accepte de ralentir, je n'ai pas vraiment le choix mais il n'est pas question que je marche et je vais tout faire pour ne pas me retrouver à plus de 5'/km. Tant que j'y arrive, le sub 3h restera plus qu'un espoir, il sera concret.
A partir du 34ème kilomètre, je passe donc grosso modo sur du 4'30/km de moyenne. Je passe le kilomètre 35 en 2 heures 24 minutes et 59 secondes, il me reste donc 35 minutes tout pile pour finir les 7,195 kilomètres restants. Le calcul est vite fait, il ne faut surtout pas que je descende à 5'/km. 4'18/km de moyenne entre le km31 et le km35 mais ça comprend 2 kilomètres encore à l'allure du début de course et 2 kilomètres plus lents, le début du craquage... plus ou moins maîtrisé.
Désormais, j'ai le compte à rebours dans la tête. Les kilomètres continuent de plutôt bien défiler mais évidemment, ça passe moins vite que depuis le départ. Déjà, parce que je vais moins vite mais aussi parce que ça devient vraiment dur, je subis la course à présent. Je serais bien incapable de décrire le parcours tant je vais fermer les yeux et grimacer pendant encore 7 bornes. Mais quel bonheur de se faire porter par la foule, d'entendre très régulièrement des "come on David", des "you can do it David". Avoir son prénom en gros sur le dossard et être davantage isolé présentent l'avantage énorme de bénéficier de ce soutien absolument génial. Je souffre mais je kiffe, c'est tellement paradoxal. Je ne peux qu'aller au bout. Je n'en peux plus mais je ne ralentis plus, ça ne peut que tenir, c'est grisant !
En revanche, je me fais doubler par des wagons de coureurs, tous ceux qui parviennent à maintenir le rythme quand j'ai nettement ralenti, passant de 4'07/km de moyenne à quasi 4'30/km de moyenne. Mais cela se calme progressivement au fil des kilomètres quand tous ceux qui m'entourent se retrouvent dans le même état que moi, sans parler de ceux qui s'arrêtent car ils n'en peuvent plus ou qui crampent. Mes jambes sont de plus en plus chargées mais pour l'instant, j'avance !
J'ai pris un quatrième et dernier gel vers le kilomètre 35, je n'en ai plus aucune envie mais il faut que je garde un maximum d'énergie. Je tente même un gobelet d'"energy drink" à un ravitaillement mais le goût ne me plaît pas donc je continue de me contenter de choper de l'eau et encore, maintenant, je passe vraiment en mode finisher, je fais tout pour ne pas perdre de temps aux ravitos.
Les yeux fermés mais les oreilles grandes ouvertes pour écouter les encouragements des spectateurs, c'est ainsi que je file vers le kilomètre 40 que je franchis au bout de 2 heures 47 minutes et 26 secondes, ça commence sacrément à sentir bon l'écurie ! 4'29/km de moyenne sur les 5 derniers kilomètres, je limite vraiment la casse.
Un peu plus de 2 bornes à parcourir en 10 minutes, c'est jouable pour passer large sous les 3h, je serre les dents, de moins en moins lucide, percuté par moments par des coureurs aux trajectoires approximatives. Ne surtout pas tomber, ne surtout pas cramper, aller jusqu'au bout, c'est maintenant tout ce qui m'importe. Le moindre coup d'arrêt pourrait être fatal pour atteindre l'objectif qui me tend pourtant les bras !
Je m'y perds un peu dans les panneaux sur cette fin de course, je ne sais pas trop si la flamme rouge est vraiment à 1 kilomètre de l'arrivée, j'ai l'impression qu'il reste un peu plus mais en tout cas, il ne reste plus grand chose. Il y a énormément de monde, c'est vraiment le final. On approche du stade, j'aperçois Coralie et Lauriane. Ce sont les derniers hectomètres, j'ai les jambes tellement lourdes mais c'est la fin, j'entre dans le stade où j'aperçois JC et Antoine qui m'encouragent. L'ambiance est folle, je savoure sans essayer d'accélérer malgré le fait que beaucoup me dépassent, je n'en ai plus rien à faire. Je franchis l'arche d'arrivée avec beaucoup de soulagement et de satisfaction, peinant à lever les bras.
2 heures 57 minutes et 18 secondes. Clap de fin d'une course incroyable. Une sacrée expérience, une superbe aventure. 4'30/km de moyenne sur la dernière portion, je n'ai jamais couru plus lentement, ça fait plaisir. J'ai aimé. J'ai adoré l'ambiance, ce soutien populaire énorme, j'ai aimé le parcours, j'ai aimé la dynamique de groupe. A l'arrivée, je suis cuit, au bord des crampes, le moindre geste parasite est interdit, il ne faut surtout pas que je plie les jambes et j'ai soif. Je dois être bien pâle, le visage recouvert du sel que j'ai perdu pendant l'effort, tout comme mon maillot.
Je retrouve avec grand plaisir tous les autres et que les performances de chacun sont belles ! RP en 2h30'05 pour l'inimitable JC malgré une préparation compliquée et des douleurs, 2h35'47 pour Antoine P, RP explosé après une sacrée prépa, tellement mérité ! Une pluie de RP en moins de 3 heures pour tous les poursuivants également : 2h46'37 pour Madjid, 2h46'38 pour Laurent C, 2h46'43 pour Jérôme, 2h48'31 pour Martin, 2h54'21 pour Arnaud (!!), 2h54'28 pour Djamel, 2h56'26 pour Guillaume ! Parmi les 10 premiers de notre groupe, c'est simple, 10 RP et je ferme la marche...
Seuls 5 gars de notre groupe finissent derrière moi. Laurent L ne passe pourtant pas loin du tout d'un RP aussi en terminant en 2h58'51. Malgré une arrivée en plus de 3h, RP pour Antoine D en 3h00'52 et pour Saïd en 3h02'15. Adrien explose aussi son RP en 3h21'44 et Rachid est notre dernier finisher malgré un temps très honorable de 3h24'43. Quel résultat d'ensemble ! On débriefe dans la joie et la bonne humeur sans trop traîner pour autant car il ne fait pas chaud. Personnellement, j'ai un peu froid et surtout soif. Nous retrouvons nos accompagnateurs grâce à qui nous pouvons nous changer/couvrir avant de filer vers le Tramway pour rentrer à l'hôtel nous doucher avant d'aller manger.
Que de bons moments de partage, quel WE magique avec ce groupe vraiment génial. Vivement les prochains... Même si pour l'instant, je n'ai nullement envie de refaire un Marathon. Mais je serai très volontiers partant en tant qu'accompagnateur ou sur d'autres types de courses, évidemment !
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