L'an dernier, je n'ai pas pu participer à la première édition de cette course à domicile. Cette fois, j'y suis bien, comme une évidence ! C'est l'ami Pascal qui m'a proposé de faire équipe ensemble sur ce Raid mêlant Canoë-Kayak et Run & Bike. En cette fin de saison, après un très beau mois de juin, je commence à me projeter sur les balades à venir dans les Alpes à partir de la mi-juillet (bénévole sur l'Ut4M puis le Défi de la Muzelle). Mais il reste encore quelques dernières petites épreuves en Seine-et-Marne !
Dimanche 29 juin 2025
Au lendemain d'un nouveau podium sur la petite distance du Trail du Bois Louis, c'est avec des ambitions plus mesurées que nous nous attaquons à une course avec pas mal d'inconnues. Principalement, notre niveau en Kayak et le niveau de nos adversaires... Pour autant, Pascal et moi sommes assez compétiteurs et espérons évidemment réaliser une belle course et aller chercher un beau classement.
La course se déroule vraiment à deux pas de chez moi donc je m'y rends tranquillement à pied avant de retrouver Pascal. J'ai récupéré nos dossards, on dépose le vélo au parc à vélos puis on part chercher gilets de sauvetage et pagaies. Suivent l'échauffement et le briefing avant de rejoindre les embarcations. Nous sommes les premiers à l'eau parmi une petite centaine d'équipes engagées. Après quelques coups de pagaie, on décide de se mettre tout à droite de la Marne dans le sens du départ, face au courant, pour nous accrocher au bateau et ne plus bouger.
Au fil des minutes, on se rend bien compte qu'on n'est pas forcément à la meilleure place avec l'ensemble de nos adversaires sur notre gauche qui nous serrent tout à droite et qui finissent par avoir l'avant de leurs kayaks devant le nôtre alors que le départ approche grandement...
Partie 1 : Canoë-Kayak (3 kilomètres)
Au moment où le départ est donné, c'est assez chaotique, j'ai l'impression de revivre le départ de la course d'hier soir sauf que cette fois, c'est beaucoup plus difficile de se faufiler car on risque de se prendre des coups de pagaie et en plus, on maîtrise vachement moins le Kayak que le simple fait de courir avec nos jambes !
Le Kayak, j'aime beaucoup ça mais en solo, dans des embarcations relativement légères, c'est vachement plus simple. Là, on est dans la configuration des Raids où la navigation au milieu de nombreux autres équipages est bien plus complexe. Il faut réussir à se coordonner, à prendre les bonnes trajectoires en évitant les autres qui dérivent comme nous...
C'est un exercice très délicat de slalom qui débute. Un peu moins de 30 minutes de "galère" à subir les mouvements de l'eau. On essaie de se synchroniser, de gagner en efficacité mais en vain, à chaque fois qu'on repart sur de bonnes bases, on finit par dévier complètement d'un côté ou de l'autre. On en bave pour atteindre la bouée (licorne) placée un peu plus d'un kilomètre plus loin, à contre-courant. On manoeuvre pas trop mal pour le virage même si on se retrouve en pleine densité dans le peloton. Puis, on lutte encore pendant 1,5 kilomètres dans l'autre sens pour atteindre la bouée placée de l'autre côté, au-delà du point de départ.
Les premiers sont déjà tellement loin devant... Ils sortent de l'eau au bout de 21 minutes alors qu'on n'est pas encore à la deuxième bouée. Derrière, une équipe mixte de kayakistes suit, les spécialistes font évidemment la différence. Mais surtout, Alex et sa binôme sont en embuscade, extrêmement bien placés et avec déjà beaucoup (trop) d'avance sur nous !
On finit par atteindre la deuxième bouée (licorne, elle aussi), on négocie à nouveau pas trop mal le virage et la relance pour finir convenablement après avoir perdu beaucoup de places sur la phase retour, j'ai l'impression. On s'en sort bien au moment de retrouver la pente par laquelle on a embarqué tout à l'heure. Pascal parvient à bien positionner notre Kayak. Je sors du bateau et récupère sa pagaie pour aller tout déposer pendant qu'il remonte un peu l'embarcation.
On slalome non sans mal au milieu des bateaux, des bénévoles et des concurrents pour atteindre le parc à vélos. Là, je récupère directement mon casque et commence à avancer en attendant que Pascal monte sur le vélo. Malheureusement, on ne me permet pas de sortir du parc à vélos sans mon binôme donc je dois l'attendre alors qu'on a du boulot pour rattraper toutes les équipes qui sont encore à notre portée vu le gros retard pris sur la première épreuve.
On n'a aucune idée de notre classement à la sortie de l'eau mais j'ai bien l'impression qu'il y avait beaucoup plus d'équipes devant que derrière nous... En tout cas, on a environ 8 minutes de retard sur les premiers puisque nous sommes sortis au bout de 29 minutes environ, il me semble.
Partie 2 : Run & Bike (13 kilomètres)
C'est parti et c'est peu dire qu'on fonce sans réfléchir sur la partie qui nous correspond le mieux, le Run & Bike ! On utilise le vélo du fils de Pascal car je pense que ça aurait été compliqué d'utiliser le mien vu que Pascal est plus petit que moi et que j'ai plutôt un grand vélo. Je prends le premier relais à pied et on s'était mis d'accord qu'on se relaierait le plus régulièrement possible sans avoir besoin de communiquer. C'est celui qui est sur le vélo qui décide et qui le transmet dès qu'il estime avoir suffisamment récupéré.
Les transitions sont assez différentes entre Pascal et moi. En gros, dès que Pascal descend par la droite du vélo, je fais l'effort pour venir à gauche et choper la selle le plus vite possible, je grimpe sur le vélo sans (trop) ralentir et je remets généralement une dent pour repasser rapidement devant Pascal et récupérer davantage une fois que je suis devant lui. De mon côté, je descends à gauche du vélo donc Pascal le récupère par la droite. Il met un peu plus de temps pour me rattraper car il prend un peu plus de temps pour monter sur le vélo, ayant monter la selle en ma faveur et moulinant davantage pour recoller. Du coup, c'est souvent peu après m'avoir dépassé qu'il me laisse le vélo pour que nos relais soient à peu près de la même longueur. Le fait est que je n'ai jamais regardé la montre ni à pied ni à vélo pour savoir si c'était bien le cas...
Très vite, on double énormément d'équipes qui sont sorties de leurs Kayaks juste avant nous. Vu notre niveau en Run & Bike, nous ne sommes clairement pas à notre place car nous en avons déjà fait tous les deux et nous sommes tous deux coureurs donc nous avons beaucoup d'équipes avec moins d'expérience en course à pied à dépasser.
Même s'il y a du monde entre les gens qui se promènent et les équipes à doubler, la cohabitation se fait plutôt bien et globalement, tout le monde fait l'effort pour nous laisser la place pour passer. On parvient donc à remonter de nombreuses places dès les premiers hectomètres, même si le chemin n'est pas hyper large en bords de Marne. Ensuite, on rejoint la route où les croisements avec les voitures sont assez rares donc il y a davantage de place.
Le parcours est très roulant donc on part vraiment à un rythme rapide, peut-être un peu trop vite, comme souvent sur Run & Bike. Au bout de quelques kilomètres, on commence à accuser le coup et subir un peu plus. Il fait chaud, il est difficile de récupérer au niveau respiratoire. On continue de doubler en permanence sur toute la phase "aller". Cependant, c'est de moins en moins dense. Heureusement car il y a quelques passages bien plus étroits à négocier où nous reprenons tout de même certaines équipes que l'on parvient à doubler sans trop de difficulté.
On dépasse la passerelle de Chessy (au milieu des Sculptures de la Dhuys) et on file direction Chalifert. Il y a un ravitaillement au bout avant de quitter les Bords de Marne, j'en profite pour prendre un gobelet d'eau mais à la vitesse à laquelle je cours (environ 17km/h), je ne suis pas en capacité de le boire donc je m'arrose et j'essaie vainement d'en verser les dernières gouttes dans ma bouche.
On remonte ensuite sur l'ancienne voie ferrée pour passer de l'autre côté de la Marne mais heureusement, on n'emprunte pas la grosse montée qui serpente mais un chemin plus direct, un peu plus loin. Je le passe à vélo, obligé de poser pied à terre car il faut serpenter entre des obstacles. Je reconnais bien l'endroit donc dès que je laisse le vélo à Pascal, je me décale sur la gauche pour éviter de passer sur les gros cailloux et emprunter le petit trottoir plus favorable.
On continue de bien avancer même si ça devient de plus en plus dur. La fatigue se fait ressentir mais heureusement, on a encore quelques équipes en ligne de mire. On a déjà doublés quelques binômes de FunRun et on dépasse à présent une équipe mixte dans laquelle figure Pierre, un athlète de MEGA, qui nous encourage. On ne le sait pas mais on a dépassé tellement d'équipes qu'on se retrouve désormais dans le top 10 donc il n'y a plus beaucoup de monde à aller chercher. On double juste après un autre binôme, masculin cette fois, avant de ne plus voir personne devant.
Il est désormais temps d'attaquer le retour, les 5 derniers kilomètres puisque nous rejoignons à nouveau la passerelle (mais côté Dampmart cette fois) en passant par la Dhuis. La descente fait du bien, à grandes enjambées puis, je récupère le vélo. Pascal manque de peu de partir sur la gauche, rattrapé à temps par les bénévoles. C'est vrai que c'est un secteur que je connais parfaitement mais c'est bien moins le cas de ceux qui n'habitent pas ici.
On retrouve les Bords de Marne pour une dernière portion où toutes les barrières ont été retirées, c'est cool. En revanche, on fait vraiment cavalier seul donc on avance toujours plutôt bien mais sans motivation particulière, on se bat un peu avec nous-même. Cependant, c'est en croisant un bénévole à vélo que l'on apprend qu'on est à priori remontés à la 6ème place ! Incroyable vu comme on revient de loin, je n'imaginais pas qu'on pouvait être si bien classés. Et il semble dire que les autres ne sont pas très loin devant, ça booste !
Bon, pour autant, on n'aperçoit que vaguement des personnes au loin et vu qu'il n'y a pas que les concurrents de la course qui circulent en courant ou à vélo ici, il est difficile de distinguer nos véritables adversaires. Par contre, un peu plus loin, alors qu'on attaque vraiment la dernière partie de la course après une courte section bitumée, on croise pour la deuxième fois de la course les amis du TCT (Chris, Stéphane et Jean-Marie). Ils nous encouragent et Chris me dit qu'Alex est à peine 30 secondes devant ! Il n'en faut pas beaucoup plus pour me motiver !
Je motive aussi Pascal en lui disant que si on réduit encore un peu nos relais, on va pouvoir les reprendre ! Et très rapidement, on les aperçoit et je vois qu'on grignote vite beaucoup sur eux même quand c'est Alex qui court, il doit être cuit ! D'ailleurs, ils font un changement, ce qui nous permet de revenir encore plus vite même si sa partenaire se défend bien ! Ils sont carrément en tête parmi les équipes mixtes ! Bon, ça ne nous empêche pas de revenir et évidemment, dès que je recolle, après avoir prévenu Alex quelques instants plus tard en lui disant qu'il avait chaud aux fesses... Alex reprend la course pour se caler dans ma foulée. Et il m'encourage ! Comme l'impression d'avoir vécu cette scène dimanche dernier, déjà, sur Tourn'ensemble !
Il y a encore une équipe à aller chercher devant, un binôme masculin, ça anime notre fin de course ! On revient très fort sur eux, d'abord sur mon relais où je distance Alex et où Pascal met plus de temps pour me rattraper... car il a fait tomber ses clés de voiture ! Puis, sur le relais de Pascal, pendant que je récupère. On les dépasse et on fait la transition juste après, si bien que le gars qui se remet à courir fait l'effort pour nous repasser devant mais je ne lui laisse aucune chance en remettant une accélération dès que je me remets également à courir.
On finit par les distancer avec un dernier relais de Pascal et là, je connais par coeur donc je cours la portion finale en finissant fort avec la courte montée sur le pont, si bien que je dois nettement ralentir une fois sorti du pont afin d'attendre Pascal qui ne m'a pas rattrapé afin qu'on franchisse bien ensemble la ligne d'arrivée ! Nous terminons 4èmes sur 92 équipes classées après une sacrée remontée ! 1 heure 12 minutes et 18 secondes pour boucler l'ensemble des deux épreuves. Nous avons repris du temps à tout le monde sur le Run & Bike pour "échouer" à 4 minutes des vainqueurs et à peine à 40 secondes du podium.
D'après mes calculs, nous avons été à un peu plus de 6km/h de moyenne sur le Kayak (29 minutes) puis environ 18km/h de moyenne sur le Run & Bike (43 minutes).
Nous finissons rincés mais sacrément surpris par ce classement final assez peu imaginable quand nous sommes sortis de l'eau. Nous avons fait une très belle course sur le Run & Bike, malheureusement insuffisante pour monter sur le podium. On retrouve ensuite Alex et sa binôme qui finissent 1ers mixtes devant Romain et sa binôme et Pierre et sa binôme. VMA77, VEMA et MEGA représentés sur le podium !
J'en profite ensuite pour passer chez moi afin de me changer et d'être sec pour revenir ensuite vers l'aire d'arrivée. C'est dans la cour d'une école à deux pas de là que sont installées tables et chaises, à l'ombre, pour se poser, assister aux podiums et ensuite profiter d'un repas de fin de course. Des conditions idéales et une superbe organisation qui donnent envie de revenir plus forts l'an prochain !