Les Virées de FunRun, un rendez-vous incontournable pour moi ! Et pourtant, chaque année, je ne peux pas profiter au maximum de l'événement car il tombe toujours en même temps que pleins d'autres choses... Alors cette fois, je décide de m'aligner sur le 10 kilomètres semi-nocturne même si je n'ai pas la certitude d'être dispo... Je ferai tout pour l'être ! Le soucis, c'est que nous avons le même jour le premier tour des interclubs en athlétisme. Bonne nouvelle, initialement prévus à Conflans-Sainte-Honorine, ils auront finalement lieu à Noisy-le-Grand, ouf. En revanche, je suis aligné sur le 3000m steeple qui est prévu pour 19h donc le timing est serré puisque le 10km part à 20h30 à Saint-Thibault ! Cela passe s'il n'y a pas trop de retard...
Et malgré ces deux courses du samedi, j'ai quand même bien envie de pouvoir enfin participer au Run & Bike puisque je n'ai jamais pu le faire à part en tant que serre-file, lors de la première édition, en 2018, ce qui n'a rien à voir même si c'était une super expérience. D'ailleurs, n'ayant également pas pu participer à celui d'Armentières auquel j'étais pourtant inscrit une année avant que mon partenaire ne soit forfait, je n'ai disputé que celui d'Ozoir, à 4 reprises par contre, avec 4 partenaires différents ! Alors quand Laurent me dit que ça le tente, bingo, on y va !
Samedi 27 avril
J'arrive déjà bien fatigué à Saint-Thibault ce samedi soir, du coup. En revanche, j'arrive bien dans les temps, avant 20h, nickel ! Je n'ai de toute façon nullement l'envie de m'échauffer, plutôt envie de me reposer mais aussi l'envie de courir cette course que j'affectionne et que j'ai courue les deux années précédentes. En 2022, j'ai terminé au pied du podium, 4ème mais 1er senior hors podium scratch du coup. L'an dernier, après avoir gagné le 5km, j'ai terminé 2ème du 10, de superbes souvenirs ! Aujourd'hui, il y aura beaucoup plus de partants donc mes ambitions sont limitées vu mon état de forme mais j'ai envie de jouer.
Une fois mon dossard récupéré, je retrouve Alice qui vient de faire un beau podium sur le 5km après avoir couru le 800m aux interclubs un peu plus tôt... Promis, je n'y suis pour rien si elle a enchaîné les deux ! Puis je retrouve Pascal qui était censé faire le 10 mais qui a finalement opté pour le 5 par prudence, une semaine après l'Ekiden. Du coup, il l'a gagné, évidemment. On papote un peu, j'essaie de m'organiser pour savoir comment me vêtir mais je suis tout sauf efficace, vraiment fatigué. Je retourne me changer à la voiture en choisissant de courir en chaussures route pour suivre les conseils de Pascal tout en demandant au passage à l'ami Erwann, speaker de la course, ce qu'il en pense !
Une fois prêt, la frontale sur le front, le dossard épinglé au tee-shirt et les chaussures route Brooks aux pieds, je me rends vers le départ tranquillement et - marcheurs compris - nous sommes plus de 200 ! Je guette autour de moi, je vois quelques profils de coureurs qui pourraient bien jouer devant mais je ne connais personne. Pascal pense que je peux jouer le podium, j'en doute sincèrement. Puis, arrive un athlète du Racing Multi Athlon, aucun doute, le futur vainqueur, déjà une place de prise. On rend hommage à l'ami Manu qui nous a malheureusement quitté cette année, son sourire nous manquera assurément.
La course
Autant le Steeple a été lancé avec un peu de retard tout à l'heure, autant là, on part en avance puisque le décompte est fait à 20h28 ! A peine une heure entre mes deux courses, c'est sûrement un peu juste mais je suis joueur !
Comme prévu, Wasim du RMA s'envole en tête de course, ça, c'est fait. Derrière, je remonte quelques coureurs qui semblent partir vite avant de me rendre compte que je m'emballe un peu vue l'allure. C'était chouette l'an dernier quand nous étions partis à 4'/km, ce qui m'avait permis de me mettre bien dans la course après mon 5km. Là, c'est bien différent. Du coup, quand Dorian démarre en chasse derrière le premier, je décide de rester sage, de ne pas le suivre mais d'essayer de revenir très progressivement pour amortir l'effort, si j'en suis capable.
Après les premières centaines de mètres en faux-plat montant, on se retrouve sur un chemin plus étroit mais plus plat aussi et je déroule pas mal. Je pars clairement trop vite mais les sensations sont bonnes. Je me dis que les autres concurrents sont peut-être en train de se griller à essayer de suivre le rythme donc je maintiens en me disant que je pourrai calmer le jeu ensuite et au pire, s'ils sont plus forts, c'est pas grave, il n'y a pas d'enjeu. En revanche, étant actuellement troisième pas très loin derrière le deuxième, j'ai quand même bien envie de tenter le coup, de jouer le podium le plus longtemps possible.
Après ce premier kilomètre vraiment rapide, la hiérarchie de la course n'est pas claire du tout car tout le monde n'est pas tout à fait à sa place. Je m'en rends compte sur la vidéo prise par Pascal après la traversée de la route qui nous emmène en direction des champs puisque le premier s'est déjà envolé mais derrière, je ne suis pas très loin derrière le deuxième et le resterai pendant un bon moment et derrière moi, il y a 6 coureurs qui ne sont pas bien loin et c'est même l'actuel 9ème qui va faire une grosse remontée par la suite.
La première difficulté de la course, c'est cette montée pas très violente en direction des champs. Je m'y sens plutôt bien mais je pense que j'y mets un peu trop d'énergie, je pense que la même montée en fin de parcours me ferait bien mal. Je ne m'affole pas pour autant, je ne cherche pas à revenir sur Dorian en espérant qu'il craque plus tard car je sais que le parcours est sélectif et que tout est possible. L'an dernier, Pascal était parti devant avant que le futur premier et moi ne le reprenions et le lâchions dans une montée à la mi-course.
Je sens quand même que je prends beaucoup de plaisir mais que ma fraîcheur est bien limitée. J'aurais plus facilement pu jouer sur un 5km que sur un 10. Mais j'aime ce format, ce parcours où on ne s'ennuie pas une seule seconde, tout sauf monotone, plein de relances.
Alors que je commence à calmer le jeu en sentant bien que je ne vais pas revenir rapidement sur le deuxième, c'est le quatrième qui me revient dessus et il avance fort, surtout quand ça monte. Lorsque Fabien me passe, je m'accroche, surtout qu'on retrouve assez vite une portion descendante. Là, il me dit gentiment que si je veux passer, que je n'hésite pas à lui dire car il est moins à l'aise quand c'est glissant. Quand il me le dit, il avance encore très bien donc je reste tranquillement derrière mais dans la portion suivante, je sens que je peux être plus efficace donc je le double en le remerciant de me favoriser le dépassement, c'est très fair-play !
Du coup, je dévale bien dans la descente et je creuse l'écart, ça me remotive bien ! Je serre les dents quand ça remonte pour éviter que mes poursuivants ne reviennent car je commence à avoir très envie de jouer cette troisième place jusqu'au bout mais je sais que ça va être très compliqué. Joueur, je pense que je manœuvre très bien puisque personne ne semble me reprendre du temps.
Si bien qu'un peu plus loin, alors que je fais l'effort de relancer dès que possible et de perdre le moins de temps possible en montée, Pascal m'annonce que le deuxième n'est que 20 secondes devant ! Je ne suis pas loin et cette perspective m'évite de trop penser à ceux qui me suivent pour me focaliser sur ce qui peut se passer devant... sauf qu'en réalité, c'est bien l'arrière qui me préoccupe davantage. C'est peut-être une erreur mais je continue de me concentrer sur le fait que ça risque de revenir de l'arrière, ce qui m'oblige à ne rien lâcher pour autant.
Après une belle descente et une longue portion où je relance fort, je passe les escaliers qui mènent vers un lac à un très bon rythme. Cette difficulté me fait penser aux passages de barrières que je faisais à peine 2h avant... L'an dernier, on arrivait d'en face donc on avait fait le choix de prendre dans l'herbe à droite. Cette fois, on arrive latéralement et le bénévole nous invite clairement à prendre les marches qui ont été refaites. C'est dur mais ça passe !
Allez, je serre bien fort les dents, je m'accroche à cette belle troisième place, je relance dès que possible, je donne tout dans la grosse montée suivante que j'appréhendais car je savais très bien qu'elle finirait par arriver ! Mais je sais bien que j'y suis beaucoup moins efficace que mes poursuivants. Je donne le tout pour le tout mais je plafonne et il reste encore bien trop de distance à parcourir et je connais bien la fin qui risque de ne pas être favorable pour moi, pas assez technique.
Hop, le passage dans l'herbe, sans réfléchir, je bombarde - enfin, j'ai le sentiment de bombarder en tout cas - je file dans la descente et en bas, je me rends bien compte des écarts... bien trop minimes vis-à-vis de mon poursuivant direct - Fabien - mais aussi d'un autre coureur qui a l'air de bien finir. On le voit bien en plus car il a allumé sa frontale.
Encore une longue portion bien roulante, ça m'arrange, je résiste bien quand ça se court vite mais je connais parfaitement la suite, on traverse la fameuse route qui nous mène vers la dernière montée du parcours, celle où la course se joue à chaque fois... J'y ai parfois gagné des places sur le podium... Cette fois, je la perds et je m'y attendais. Je ne peux pas lutter, je manque clairement de jus. Peut-être qu'avec un peu plus de force mentale, j'aurais pu m'accrocher. Mais je connaissais trop les dernières centaines de mètres pour avoir envie de m'y battre avec la fatigue que j'ai ce soir. J'ai pris plaisir à jouer, j'ai fait un bel effort toute la course mais c'est comme ça, il y aura bien d'autres courses, dès demain, d'ailleurs !
En plus, je suis encore virtuellement sur le podium, comme en 2022, 4ème donc 1er senior hors podium scratch... Sauf que ça devient vraiment dur et que malgré une descente bien négociée, je me fais reprendre dans la zone herbeuse suivante par le cinquième. Je tiens bon pendant quelques dizaines de mètres mais malheureusement, il me rattrape au moment où on arrive au niveau de l'Etang de la Loy. Je sais que c'est la fin de course, il reste à peine plus d'un kilomètre mais il finit vraiment fort et moi, je suis cuit. J'ai probablement encore des réserves mais à ce moment-là, je n'ai pas envie de puiser dedans.
Je garde un bon rythme jusqu'au bout mais je relâche un peu sur les dernières centaines de mètres et ça me fait du bien en réalité. J'ai joué pendant 9 kilomètres, c'était vraiment cool, je pense que j'avais ma place sur le podium puisque le deuxième fait un moins bon temps que mon chrono de l'an dernier alors que j'avais couru le 5 avant mais non, aujourd'hui, c'était un peu trop. C'est déjà une belle course de réalisée en passant une majeure partie du temps en tant que lièvre chassé par ses concurrents, un point de mire qui les a bien aidés, d'après leurs propres dires.
Je finis donc 5ème sur 130 arrivants en 41 minutes et 43 secondes à seulement 1'10 de Dorian, 44" de Fabien et 36" de Guillaume, il ne m'a pas manqué grand chose mais c'est ainsi, je ne fais pas podium ce coup-ci, pour la première fois sur une course des Virées à laquelle je participe, du coup. A charge de revanche...
Ensuite, c'est comme d'habitude l'occasion de bavarder avec les autres concurrents, de manger tranquillement dans le gymnase avec la Pasta Salad Party qui est proposée en parallèle d'un concert et des remises de récompenses. Une organisation toujours hyper sympa, un vrai bonheur... Mais il est ensuite temps de partir pour dormir un peu avant la prochaine course...
Dimanche 28 avril
La nuit a été courte mais le réveil ne pique pas trop, vers 7h... On a prévu de se retrouver sur place vers 8h30 avec Laurent pour avoir le temps de s'entraîner un peu avant le départ de la course prévu à 10h. C'est la première fois que nous faisons un Run & Bike ensemble, on utilise le vélo de Laurent car le mien est en réparation et mon coéquipier n'a fait des Run & Bike qu'à l'occasion de Raids, pas sur une épreuve pure typée Run & Bike.
Au retrait des dossards, je retrouve directement Agnès et Jonathan qui sont parmi les favoris puisque ce sont de vrais habitués de ce type d'épreuves, tout le temps (ou presque ?) sur les podiums. Laurent me rejoint juste après, impeccable ! On récupère nos dossards, on pose les affaires à la voiture et c'est parti pour un repérage de la première partie de la boucle.
Laurent n'a pas l'air très confiant à l'idée que ça monte beaucoup. C'est vrai que le parcours est particulièrement exigeant. Lui est en reprise post Marathon avec une prépa perturbée par une blessure tandis que moi, j'ai fait deux courses la veille et pas vraiment en footing...
On se relaie tranquillement en Run & Bike sur les 4 premiers kilomètres du parcours avec les deux premiers kilomètres montant jusqu'en haut du Parc de Rentilly puis la redescente progressive. On ne repère pas la deuxième partie de la boucle car ça ferait trop. On retourne ensuite finir de se préparer à la voiture. Les conditions ne sont pas très agréables puisqu'il y a du vent, de la bruine et il ne fait donc pas très chaud. On décide donc de laisser quelques affaires à la consigne au dernier moment.
Pour la tenue, je décide de courir avec un short de course à pied, pas de rembourrage pour le vélo, ça devrait le faire sans. Je garde un buff pour ne pas attraper froid, un simple tee-shirt noir en haut, Laurent ayant aussi un tee-shirt noir, c'est nickel. Et aux pieds, je fais le choix des chaussures de Trail aujourd'hui, pour éviter de trop glisser sur les cales du vélo, surtout !
Juste avant le départ, le briefing est fait, tout est clair, il n'y a plus qu'à ! Laurent part avec le vélo se placer au parc à vélos... Je crois qu'en 5 Run & Bike, j'ai toujours effectué le départ en tant que coureur ! Nous sommes une trentaine d'équipes au départ puisque les deux courses de la matinée s'élancent en même temps, le 8 comme le 16 kilomètres.
La course
Et c'est parti et qu'est-ce que ça part hyper vite, je ne m'attendais pas à ça ! J'ai pourtant l'habitude, à Ozoir mais où la densité est beaucoup plus importante donc le start est hyper important pour bien se positionner et ne pas se retrouver trop loin derrière. Du coup, je me retrouve relativement loin de la tête de course d'entrée de jeu, presque trop prudent. Dès les premiers mètres, ça a failli tomber juste à côté de moi puis j'ai bien patiné sur le sol détrempé donc j'ai choisi de courir dans l'herbe mais je commence à bien remonter quelques places et plus on s'approche de nos coéquipiers, mieux ça va. Je retrouve le bitume, double encore quelques concurrents puis retrouve Laurent. Je chope le vélo et il part en courant.
On attaque la partie la plus délicate de la course, celle où il faut se faire sa place. On est en plein dans le trafic avec des équipes partout autour de nous. Certains partent clairement beaucoup trop vite. Avec ces deux premiers kilomètres en montée, on ne s'affole pas mais on est quand même embarqués dans la dynamique collective, c'est presque du sprint donc c'est déjà très usant, sacrée entrée en matière.
On arrive dans le Parc de Rentilly où le peloton commence à s'étirer davantage. On a déjà repris pas mal de places grâce à des premières transitions réussies puisque Laurent et moi parvenons à monter sur le vélo sans avoir besoin de l'arrêter donc on perd très peu de temps sur les changements, c'est top. C'est dans la montée sur la droite du parc que ça se durcit car on est encore vraiment très entourés donc nos relais sont un peu trop longs mais ça vaut mieux que de se foirer sur une transition en étant gênés par une autre équipe.
Après ces deux premiers kilomètres éprouvants et mouvementés, la situation se clarifie dans le début de la descente où nous faisons l'effort pour nous dégager de la masse. C'est déjà difficile alors que ce n'est que le début de course mais c'est un très bon démarrage de notre part puisque nous avons enfin plus de libertés dans nos changements. En effet, je suis surpris de remarquer que nous sommes désormais deuxièmes, très loin derrière Jonathan et Agnès qui se sont envolés devant et de peu devant de solides équipes que nous risquons d'affronter pendant toute la course mais on prend quelques mètres d'avance.
Toute la descente en plusieurs temps du Parc de Rentilly se passe vraiment très bien, nous négocions bien les transitions malgré quelques choix moyens (je crois que Laurent pense que je veux qu'on fasse les changements avant les virages alors que j'avais une préférence pour les faire après mais ça ne change pas grand chose). En revanche, on a perdu la pédale plate fixée à la cale droite donc on va avoir moins d'accroche pour la suite mais on peut faire sans, tant pis.
Sur le bas du parc, après le virage à gauche pour retourner vers la grille d'entrée, je me rends bien compte de la situation. La Team Outdoor est injouable devant et derrière nous il y a une équipe de Val d'Europe et une équipe de SB Triathlon suivis de Pascal et son fils qui sont engagés sur le 8km tout comme Mickael et son équipier du PAAC. Nous avons donc concrètement deux équipes adverses et c'est le début d'une sacrée bagarre qui va commencer alors que nous allons rapidement définitivement nous défaire des autres équipes.
On attaque désormais la partie que nous n'avons pas repéré avec Laurent mais que je connais bien pour autant. On déroule bien dans le long faux-plat descendant qui suit même si j'entends bien à la respiration de Laurent qu'il est déjà dans le dur. Il faut dire que les premiers relais ont été vraiment pas évidents et en montée, ce n'est pas beaucoup plus facile à vélo qu'en course, surtout au milieu du trafic.
On s'applique à prendre des relais réguliers pour récupérer un maximum sur le vélo. Heureusement, nos transitions nous permettent de revenir très rapidement sur le coureur à chaque fois donc on ne puise pas trop d'énergie pour ça. On attaque la deuxième grosse difficulté du parcours, la montée sur le chemin le long de la route, celle qui m'a été fatale sur le 10km hier soir. Cette fois, on la gère bien et on semble maintenir l'écart voire le creuser légèrement vis-à-vis de nos poursuivants.
Dans ce passage, les transitions ne sont pas évidentes car il y a quelques portions assez raides donc on attend que ça s'aplanisse pour transmettre le vélo. La descente qui suit est un peu technique, c'est Laurent qui la négocie sur le vélo, ça m'arrange un peu pour le coup. On déroule ensuite sur toute la partie herbeuse en faux-plat descendant et je profite bien plus de toute cette portion que j'ai parcourue hier mais avec bien moins d'énergie.
En revanche, quand on arrive au niveau de l'Etang de la Loy, on ne file pas vers l'arrivée comme sur les courses à pied. Non, cette fois, on fait le tour complet de l'étang. On slalome donc entre les arbres, un tracé que j'affectionne particulièrement car là encore, on ne peut pas s'ennuyer, ce sont des relances permanentes et pour autant, ça se court bien. Je passe pas loin d'une gamelle un peu plus loin lorsque je passe un peu trop sur la droite d'une passerelle en bois, à vélo. On le sait, c'est ce qu'il y a de plus piégeux. Il y a une succession de 5 ou 6 petits ponts boisés très humides où la chute peut très vite arriver.
En plus, une équipe nous met la pression derrière puisque les deux coureurs de Val d'Europe reviennent fort. J'avais repéré cette équipe composée par Olivier et Julien, deux bons athlètes qui ont un niveau assez proche du nôtre. La lutte promet d'être belle. On leur tient tête encore un bon moment mais ils finissent par recoller et c'est à ce moment que Laurent se rate dans un virage boueux, à pied et fait une belle chute, les deux genoux cognant bien le sol !
Heureusement, Laurent se relève rapidement mais le choc est douloureux sur le coup, il peine à relancer. Je lui passe le vélo dès que possible et prend ainsi un long relais. Val d'Europe est passé devant et nos autres poursuivants - Norbert et David - se rapprochent dangereusement. Ouf, ça a l'air d'aller pour Laurent, on reprend les relais !
C'est dans la montée à droite du Parc de Rentilly que les choses se compliquent à nouveau, comme au premier tour, puisque c'est là que nous perdons la troisième place en nous faisant progressivement doubler par le duo en chasse. Bon, maintenant, il faut s'accrocher ! On perd quelques longueurs dans la montée, on vit un moment difficile dans cette course puisqu'on a perdu 2 places coup sur coup et on ne parvient pas à les tenir.
Cependant, comme au premier tour, la descente nous relance pas mal ! Non seulement on grignote pas mal de notre écart sur les actuels troisièmes mais en plus, on revient bien sur les gars de Val d'Europe également. Rien n'est joué et la lutte va être belle jusqu'au bout ! On est quand même au rupteur avec Laurent mais on est efficace et alors que nos concurrents auraient pensé nous voir abdiquer, on va bien continuer de les mettre sous pression !
On négocie très bien la fin dans le Parc de Rentilly même si je commence à bien accuser le coup mais on a relancé fort depuis deux kilomètres, on va plus vite qu'au premier tour désormais ! A la sortie du parc, on retrouve l'ami JC qui est venu courir sur les traces de la course ! Il se cale derrière nous et nous encourage, ça fait plaisir de l'avoir comme supporter ! Le trou est clairement fait sur l'arrière, personne ne devrait revenir, sauf incident, donc maintenant, nous sommes focalisés sur les places de devant et l'objectif d'aller chercher les deux équipes qui nous précédent, on ne lâche rien !
Après une très belle relance dans le faux-plat descendant, on attaque la montée avec un bel élan et là, Laurent met une grosse pression à Norbert et David lorsque je récupère le vélo ! On leur passe devant mais le dépassement n'est pas évident dans cette montée assez étroite. On y parvient, non sans mal. Comme au premier tour, c'est Laurent qui récupère le vélo pour la descente la plus technique du parcours et j'en profite pour bien avoiner en course et prendre un maximum d'avance sur nos poursuivants car je sens que c'est maintenant qu'on peut faire la différence. Il ne faut pas les garder avec nous, il faut faire le trou immédiatement.
On est très solides sur toute la partie autour de l'Etang de la Loy où on parvient à gagner mètre après mètre sur nos adversaires et on revient même très fort sur les coureurs de Val d'Europe. Je fais un gros relais au passage des longues passerelles en bois puis Laurent relance très fort, on finit tous les deux très bien malgré la difficulté de l'effort ! Je vérifie si le danger existe toujours derrière mais je suis assez confiant. En revanche, il nous reste très peu de distance pour reprendre le duo de Val d'Europe !
Aïe aïe aïe, on avait les ressources pour aller la chercher cette deuxième place mais même si nous sommes très efficaces en fin de course avec des relais beaucoup plus courts et plus rapides, c'est un poil trop tard. On sait que pour les dépasser, il faut que je fasse le finish mais ça ne se goupille pas très bien puisque j'aurais dû laisser le vélo à Laurent un peu plus tôt mais ce n'était pas évident avec le dernier virage à gérer. J'ai le jus pour rattraper Olivier et Julien mais Laurent ne peut pas me suivre dans l'herbe à vélo donc je suis obligé de l'attendre et on échoue sur les talons des deuxièmes, à une très belle troisième place au scratch, deuxième équipe masculine !
A l'arrivée, on se congratule avec les deux équipes avec lesquelles on a livré une belle bataille de près d'une heure, ça a sacrément animé notre course et malgré la chute de Laurent, on a su réagir et tenir bon pour reprendre une place dans le final et rattraper Val d'Europe. 59 minutes et 51 secondes pour un peu plus de 16 kilomètres, ça fait une super moyenne sur ce parcours difficile mais vraiment génial ! De quoi clore parfaitement le week-end avec un beau podium partagé avec Laurent !