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Mes expériences sportives

Mes expériences sportives

Courses à pied, tournois de Badminton & récits en tous genres


[14/04/2024] Le Dernier Millésime

Publié par David Gueudet sur 15 Avril 2024, 21:05pm

Catégories : #COURSE À PIED

Parmi les découvertes de l'an dernier, il y a cette course dont c'était la première édition, pas à côté de chez nous mais un concept très sympa sur un parcours exigeant : le Dernier Millésime ! Une course disputée avec Alex et Arnaud et dont nous avons fini 7èmes (à l'exception d'Arnaud, contraint à l'abandon sur blessure). J'ai souvenir d'une super ambiance, d'une épreuve intimiste mais très bien organisée, de bénévoles aux petits soins et d'un beau défi quand même, au sortir de deux jours intenses en tournoi de Badminton.

Cette année, j'y retourne donc avec plaisir ! Malheureusement, mes deux camarades de 2023 sont forfaits (Alex pour des soi-disant vacances à Tahiti et Arnaud, à nouveau blessé !) et les autres gars du club sortent du Marathon de Paris, ne sont pas dispos ou sont un peu frileux face à une épreuve de ce type ! Il faut dire que cette année, la météo n'arrange pas les choses puisqu'il a beaucoup plu les semaines qui précèdent l'épreuve donc le terrain s'annonce encore plus difficile que l'an dernier.

Et en plus, les barrières horaires seront beaucoup moins larges ! L'an dernier, nous avions 1h10 pour finir le premier tour, seulement 1h05 cette année. Nous avions 1h05 pour le deuxième tour, seulement 1h cette année. Nous avions 1h pour le troisième tour et avoir le droit de courir le dernier contre seulement 55 minutes cette année ! Et alors que nous devions finir en moins de 58 minutes le dernier tour pour être considérés comme finishers, nous devons le boucler en moins de 50 minutes cette année ! Le challenge est réel !

Du coup, je me rends seul à Barzy-sur-Marne ce dimanche matin... Après un réveil avant 06h, je fais à peine moins d'1h30 de route pour arriver sur place, à quelques kilomètres de Château-Thierry. La course est organisée par un membre du club de Triathlon local bien accompagné par quelques bénévoles dont en particulier sa famille et les producteurs de champagne Faÿ Michel qui nous reçoivent dans leur domaine. Après un accueil bien sympathique, je récupère mon dossard (le numéro 13 !). Nous sommes près de 50 engagés cette année, presque le double de l'an dernier (28). A priori, 42 individuels et 3 équipes sont présents. Le briefing nous est fait à 8h30 pour un départ de course à 8h50.

J'attends le dernier moment pour retirer mon coupe-vent car il fait plutôt beau ce matin même si c'est plus couvert que les jours précédents. Il fait un peu frais au départ mais les conditions sont idéales. Je suis donc en simple tee-shirt et short avec une casquette sur la tête, mes chaussures de trail aux pieds (j'ai amené mes chaussures route et les Evadict Race Light mais j'ai opté pour ces dernières car le terrain est annoncé encore gras par endroits et c'était un peu limite l'an dernier en chaussures route).

[14/04/2024] Le Dernier Millésime
[14/04/2024] Le Dernier Millésime

Tour n°1 (BH : 1h05)

C'est parti pour la première boucle ! Je m'élance en première position sur ce parcours de 8,6 kilomètres et 300 mètres de dénivelé positif, exactement le même que l'an dernier à l'exception d'une toute petite modification en fin de parcours qui n'affecte pas la distance et le dénivelé. Nous avons beaucoup de temps pour faire ce premier tour donc tout le monde part tranquille, ce qui est aussi mon sentiment mais je creuse rapidement un petit écart sur les poursuivants, il n'y a qu'un coureur qui semble pas loin de suivre le rythme.

Allez, je déroule tranquillement dans la première descente, ça m'échauffe et avoir le vélo ouvreur devant moi me motive. Premier virage, la portion en Bords de Marne, la partie la plus humide du parcours, dans l'herbe avec quelques flaques. Au bout, on remonte gentiment sur la gauche avec le passage le plus limite pour moi sur cette boucle, un endroit où il y a des pierres et des trous au sol, il faut rester lucide ici. Je monte à mon rythme toute la partie herbeuse en évitant les zones plus boueuses puis on reprend à gauche sur un petit chemin tout plat, un des rares endroits vraiment plats du tracé. Nouvelle remontée dans l'herbe sur la droite, l'herbe est haute pour l'instant, les passages de tous les concurrents l'aplatiront par la suite. Au bout, on traverse la route et on attaque toute la partie sur les coteaux.

C'est donc parti pour la première vraie grosse difficulté du parcours, une des trois côtes au milieu des vignes. Celle-ci est probablement la plus longue en distance et elle est très raide par endroits. Je décide de tester mon état de forme et la potentielle concurrence du jour en la courant intégralement, ce que j'aimerais être capable de faire en fin de course mais en vain... Je grimpe donc à toutes petites foulées tant c'est raide et j'entends que le fameux concurrent qui me suit me revient dessus malgré tout, voilà quelqu'un qui va être bien plus à l'aise que moi en montée et donc forcément un redoutable adversaire vu que je suis une quiche en montée et que je n'ai quasiment pas fait de D+ cette année.

J'arrive en haut plutôt satisfait de ma montée mais le cardio est probablement déjà bien haut... En tout cas, je ne suis plus en totale aisance respiratoire ! Mais je récupère rapidement sur le "plat" qui suit. Des portions plutôt roulantes où on peut courir mais avec pas mal de flaques d'eau et surtout beaucoup d'ornières car les engins agricoles ont laissé de sacrées traces ces derniers temps avec la pluie qui a rendu ces zones boueuses... A présent, elles sont sèches mais bien accidentées du coup.

On attaque la première descente, la plus technique avec d'abord un passage assez raide dans l'herbe puis un petit talus pas évident à passer et une deuxième portion très pentue entre herbe et cailloux. On est en début de course, j'aime les descentes et j'aime quand c'est technique mais ça tape déjà bien dans les muscles et les articulations, ça promet. Cependant, c'est là que je creuse l'écart sur Gaëtan qui était revenu sur moi en haut de la première montée. On arrive d'ailleurs dans la deuxième après un léger faux-plat montant sur la droite !

Cette fois, on commence à grimper en virage, je cours sur tout le début de la côte avant de finir par marcher, pour m'économiser, parce que c'est déjà dur mais aussi pour voir ce que ça donne au niveau chronométrique si je ne cours pas tout du long car ce sera forcément le cas sur les tours suivants. Je pensais que Gaëtan me reprendrait dans cette montée mais mon rythme de marche doit être correct, j'arrive au sommet avec encore un peu d'avance. Je relance bien sur toute la portion en faux-plat montant qui suit, sur un terrain un peu moins dur. On arrive ensuite à la cabane de chasse où on bascule vers la plus grosse descente du parcours.

C'est d'abord très léger, en sous-bois, dans une zone encore bien grasse par endroits avec beaucoup de flaques d'eau. Puis on descend plus sèchement pour remonter légèrement sur la droite avant d'attaquer la vraie longue descente très roulante qui nous ramène tout en bas, vers les maisons. Là, c'est du chemin caillouteux tout du long, ça se court bien mais ça sollicite bien les quadriceps et les genoux ! C'est dans cette descente qu'Arnaud s'est blessé l'an dernier ! Vers le milieu de la descente, on passe un croisement par lequel on reviendra en fin de boucle. Une fois tout en bas, on arrive dans un passage usant du parcours car il faut remonter puis relancer puis remonter puis relancer avant d'attaquer la troisième côte, celle qui fait le plus mal physiquement et surtout moralement.

En ce début de course, j'arrive plutôt lancé dans la montée donc je cours la partie basse avant de me mettre à marcher. Je ne m'affole pas quand vers le haut, je me fais doubler par Gaëtan, très régulier en montée. C'est un gars du coin qui s'entraîne sur ce type de bosses donc je vais avoir du mal à rivaliser... Allez, j'arrive en haut, tant bien que mal, elle pique déjà au premier tour cette montée mais ça passe bien. Je relance sur le haut avec un passage en crête bien sympa où la vue est vraiment cool. Je reviens sans trop de mal sur Gaëtan, à un rythme bien trop rapide pour moi vu tout ce qu'il nous reste à parcourir mais je me sens bien, j'en profite. Je prends des repères.

Une fois côte à côte, on se met à discuter et ce jusqu'à la fin de la boucle. On est en promenade mais en réalité, on avance vraiment pas mal et je m'en doute sans en avoir pourtant le ressenti physique mais je suis en train de m'entamer gentiment pour la suite même si je suis très à l'aise. On finit le tour plutôt relâchés, en un tout petit peu moins de 45 minutes (45'01 officiellement pour moi, le temps que Murielle pointe le QR code du dossard de Gaëtan avant le mien). On a 20 minutes de marge et surtout, malgré un terrain plus difficile que l'an dernier, je mets 5 bonnes minutes à mon meilleur temps au tour. C'est que la forme est bonne quand même !

On a le temps de bien se ravitailler (et à vrai dire de bien se refroidir aussi, ayant hésité à enfiler mon coupe-vent pendant la pause). De l'eau, surtout et un peu de banane. Une clémentine aussi. On bavarde tranquillement, le troisième arrive en 50 minutes, c'est un gars qui le fait en relais à 2. Suivent tous les autres concurrents dont certains flirtent déjà avec les barrières horaires. Il y en a même à priori 3 qui n'ont pas réussi à terminer à temps pour repartir sur le deuxième tour. Gaëtan et moi finissons avec près de 8 minutes d'avance sur le troisième individuel, les autres concurrents choisissant la stratégie de partir doucement pour garder de l'énergie pour la suite quand nous avons plutôt fait le choix de partir à une allure proche de celle que nous allons essayer de tenir sur la suite même si Gaëtan parviendra à grappiller du temps à chaque tour pour améliorer son chrono tout du long alors que je sais que je vais calmer le jeu de mon côté.

[14/04/2024] Le Dernier Millésime
[14/04/2024] Le Dernier Millésime

Tour n°2 (BH : 1h00)

Personne ne s'affole vraiment quand le chrono du premier tour se termine, l'organisateur annonce un départ dans 4 secondes sur la ligne alors que nous sommes encore dans l'aire d'arrivée donc nous partons tranquillement en direction du départ et certains décident de s'élancer puisque le temps s'est écoulé... Du coup, il semble que le chrono du deuxième tour ait été lancé quelques secondes après notre départ, ce qui ne change pas énormément la donne. Je me lance vers la 4 ou 5ème position du groupe et remonte les premiers pour revenir aux avant-postes avant que Gaëtan ne revienne à son tour, lui qui a pris le départ quelques secondes après nous du coup.

Je ne fais pas de folies dans ce deuxième tour, je n'essaie même pas de suivre Gaëtan dès la portion herbeuse en Bords de Marne. Je me fais en revanche bien la réflexion de faire attention à l'endroit où il y a les pierres qui bougent, ce qui ne m'empêche pas de me faire une toute petite frayeur en manquant un appui (le pied se logeant entre deux pierres) mais pas de bobo, tout va bien. Il faut juste rester bien vigilant ici !

Gaëtan s'éloigne doucement, je me tâte et je fais le choix de ne pas essayer de revenir, je sais qu'il va prendre de l'avance dans la montée, ce serait inutile de revenir en descente et sur le plat, je suis sur les deux tours où je suis censé être en économie, en gestion pour être en forme sur le dernier. La théorie, je l'ai. Je fais l'effort de ne pas m'emballer. Cependant, sans trop m'en rendre compte, je vais continuer d'aller trop vite en permanence. L'an prochain, il faudra vraiment que j'arrive à aller doucement sur les premiers tours ! 

Une nouvelle fois, même si je marche quasiment dès le début de la première montée, j'ai fait le trou sur les poursuivants donc je me retrouve à nouveau esseulé, ce qui me convient bien pour ma gestion de mon rythme mais ce qui me prouve aussi que je vais trop vite. Seul Gaëtan me devance mais il est vraiment très costaud et régulier.

Je ne force pas dans la descente mais elle me casse quand même bien comme à chaque tour, je gère tranquillement la deuxième montée puis la descente qui suit et je subis bien comme il faut la troisième montée qui est tellement dure à encaisser ! Je relance bien sur la fin de parcours, personne ne me revient dessus, tout va bien. J'ai l'impression d'avoir été bien moins vite mais en fait, il n'y a probablement que dans la première montée que j'ai vraiment perdu du temps par rapport au premier tour.

Je finis en 46'14, seulement une grosse minute de plus. Gaëtan a mis près d'une minute de moins de son côté tandis qu'un concurrent individuel pointe le bout de son nez... Christophe, 3ème en 46'53 après un premier tour en plus d'une heure ! Il me demande si je pense pouvoir tenir le moins de 50 minutes sur le dernier tour car lui se sent déjà un peu limite... Je réponds que oui, à condition de bien gérer le troisième en marchant toutes les montées pour garder de l'énergie et essayer de courir dans les côtes de la quatrième boucle... Ah oui, j'en ai de l'espoir !

Tous les concurrents qui iront au bout de l'aventure en finissent entre 49 minutes et 53 minutes sur ce tour. Les autres abandonneront ou échoueront dans la boucle suivante. En tout cas, nous sommes une trentaine au départ du troisième tour, un beau peloton encore, c'est cool ! La mi-course est passée, on attaque le plus dur désormais.

[14/04/2024] Le Dernier Millésime

Tour n°3 (BH : 55 minutes)

La sélection va commencer à bien se faire avec cette barrière horaire bien moins accessible que les précédentes. Autant finir la boucle en moins d'une heure est à la portée de pas mal de coureurs, autant faire le tour en moins de 55 minutes avec déjà plus de 17 kilomètres et 600 mètres de dénivelé positif dans les pattes, c'est déjà bien plus costaud, surtout vu l'état du terrain.

Ce tour, je le gère exactement comme le précédent. Les montées sont de plus en plus dures mais j'ai mes repères sur le parcours, je commence à savoir un peu plus par où passer sur le plat et dans les descentes donc tout se passe plutôt bien. La fatigue commence gentiment à se faire ressentir mais je suis sur une très bonne dynamique, en forme, très content d'être là et prêt à tout donner jusqu'au bout pour être finisher et à la meilleure place possible.

L'an dernier, nous avions souvent fini les tours vers la troisième place avant de nous faire déposer par plusieurs concurrents dans le dernier tour. J'ambitionne d'exister un peu plus sur la quatrième boucle cette fois-ci même si j'ai bien conscience que je suis déjà par mal entamé. Même si j'ai fait de belles courses à Bouffémont et Auffargis, je suis quand même bien plus habitué aux distances courtes et au plat cette année. J'ai de la caisse mais je n'ai pas travailler les côtes, on est ici sur un terrain vraiment très différent de ce que j'ai l'habitude de fouler. Mais j'aime ça !

Allez, non sans mal mais la première montée passe, juste devant le relayeur de l'équipe qui domine la course mais qui fait lui seulement son premier tour. Je prends quelques longueurs d'avance sur la relance avec un objectif indirect de rester devant lui et de finir tous les tours devant la première équipe. Je ne me le fixe pas vraiment comme ça pendant la course mais c'est quand même ce dont j'ai envie.

Oh que la descente me fait mal, j'ai l'impression de ne pas maîtriser mon corps et que ce sont les ornières qui décident où je vais, c'est rude. Allez, la deuxième montée que je subis pas mal aussi mais la relance en haut reste plutôt pas mal, je gère bien les trajectoires au niveau des flaques d'eau pour ne pas perdre trop d'énergie dans la boue et ne pas risquer de chuter. Je serre les dents mais la longue descente suivante se passe pas mal, ce sont les toutes petites remontées qui paraissent anodines mais qui me font de plus en plus mal au fil des tours car il faut y mettre un peu plus d'énergie à chaque fois.

En plus, j'aperçois que le premier relayeur et que Christophe sont pas loin derrière moi. Ultime côte de ce troisième tour, je sue bien comme il faut, je remercie comme à chaque tour les deux jeunes bénévoles présents ici mais c'est de plus en plus dur. Je retarde légèrement la relance et je me sens beaucoup moins facile ici qu'aux premiers tours. Cependant, comme Christophe fait l'effort pour me revenir dessus, ça me motive à garder le rythme voire à relancer un peu. D'un côté, je me dis qu'il est peut-être en train de se griller à vouloir me rattraper car j'entends son souffle et il a l'air dans le dur mais en même temps, je veux rester devant lui pour garder le dessus moralement et attaquer le dernier tour avec la motivation de garder ma deuxième place.

Du coup, je maintiens l'allure dans la partie descendante puis j'en remets un peu dans le léger faux-plat montant qui nous ramène au croisement. On bascule ensuite dans la petite portion un peu plus technique où on a une première descente courte mais raide puis un passage plus accidenté avant un virage assez piégeux. Suit une relance pas évidente car le terrain est assez chaotique, tout comme sur toute la fin de parcours qui était beaucoup plus roulante l'an dernier. Cette fois, on a pleins de flaques d'eau, de grosses ornières qui nous obligent à passer sur les côtés avec quelques passages instables ou boueux. C'est usant. Je m'efforce de prendre les meilleures trajectoires possibles et de ne pas ralentir pour rester devant Christophe et en même temps essayer de l'emmener aussi sur la bonne trace. C'est à la fois un adversaire mais aussi simplement un partenaire de course qui me motive à garder le rythme.

Les derniers virages semblent de plus en plus éloignés. D'ailleurs, c'est là qu'il y a la petite modification par rapport au parcours de 2023 car à un endroit, on tourne à droite pour reprendre sur la gauche ensuite et rejoindre le tracé de l'an dernier alors qu'on allait tout droit ici mais il me semble avoir compris que le chemin a vraiment été défoncé par les engins agricoles donc le traceur a préféré nous faire passer par cet autre chemin. Rajouter deux virages au lieu d'une ligne droite avec une courbe au bout me convient parfaitement, ça rythme davantage la fin de parcours qui est le passage le plus monotone du tracé.

J'accélère un peu sur les dernières dizaines de mètres en déroulant, ce qui fait que je distance légèrement Christophe qui doit relâcher son effort mais aussi peut-être accuser un peu le coup après ce tour finalement assez rapide encore une fois : 46'57 ! Encore beaucoup plus rapide que l'an dernier, on avait mis plus de 5 minutes de plus à ce moment de la course avant un dernier tour en un peu plus de 50 minutes. L'objectif majeur du jour, c'est de faire mieux en passant le quatrième tour en moins de 50 minutes pour être finisher mais pour ça, il ne faut pas que j'explose car je commence à être très juste.

Nous ne sommes que 9 individuels et 2 équipes à partir sur le dernier tour, tous les solos suivant Gaëtan, Christophe et moi ayant fini le troisième tour entre 50 et 52 minutes. Il va falloir qu'ils aillent plus vite pour rentrer dans les délais.

[14/04/2024] Le Dernier Millésime

Tour n°4 (BH : 50 minutes)

Cette barrière horaire, elle ne m'a pas rendu confiant en amont de la course par rapport à ma capacité à réussir ! J'ai mes souvenirs et mes temps de l'an dernier qui me prouvent que c'est tout sauf une tâche aisée. Pour autant, cette année, j'ai terminé tous mes tours en moins de 47 minutes donc je suis assez large et après le premier tour, je n'avais aucun doute sur le fait que je sois capable de gérer mon allure pour passer une dernière fois sous les 50 minutes vu que j'étais vraiment facile en moins de 45 minutes.

Cependant, je suis cuit à présent. Plus de 26 kilomètres et 900 mètres de dénivelé positif au compteur, ça commence à faire pas mal. J'ai chaud, la gestion de l'alimentation et de l'hydratation ne sont pas évidentes, je n'ai sûrement pas assez bu et mangé mais j'ai du mal à me jauger, je pars pour un effort assez long mais que je suis capable de tenir avec mes réserves.

Le compte à rebours est vite lancé, plus le temps de réfléchir, c'est parti ! Gaëtan prend les devants et part encore plus vite que les tours précédents, il va essayer d'améliorer son chrono et vise de se rapprocher des 40/41 minutes vu que le record de l'an dernier est de 38 minutes (par le vainqueur Jason lors du dernier tour). Je suis mais à distance, je sais parfaitement que je ne pourrai pas l'accompagner, ma seule chance de finir devant étant qu'il craque complètement ou qu'il se blesse, ce que je ne lui souhaite pas.

Derrière moi, je comprends très vite qu'il y a 3 adversaires pour le podium mais seulement deux individuels : Christophe bien sûr et Clément que l'on n'a pas vu depuis le début de la course avec une gestion très différente de la nôtre mais qui me suit de près désormais. Il a l'air solide en montée, ça s'annonce compliqué !

Je suis devant sur toute la partie herbeuse, je débouche en tête sur la route mais il me passe rapidement devant dans le début de la première grosse montée. Je sens vite mes limites, je plafonne énormément. J'avais l'ambition de courir toute la montée si possible mais c'est absolument inenvisageable, je suis HS. Je cours le plus longtemps possible à plus petites enjambées qu'au premier tour mais Clément prend de l'avance. Je décide donc de renoncer et de marcher. Cependant, dans la partie la plus raide, Clément se met également à marcher et je remarque que je grignote de mètres en mètres. 

J'ai calculé un retard de 10 secondes au moment où j'ai constaté que je revenais gentiment et je parviens à recoller à la fin de la montée en ayant été plus rapide sur mon rythme de marche, quasiment à quatre pattes, les mains sur les cuisses et complètement penché en avant. La lutte entre nous a commencé ! Gaëtan s'est envolé devant, nous ne le reverrons plus.

Du coup, sur ma bonne dynamique, je relance avant Clément sur le haut de la montée pour reprendre les devants. Je remets du rythme sur la portion plate même si je suis un peu à bout de souffle alors que j'entends mon poursuivant vraiment pas loin derrière. Je jette mes dernières forces dans la bataille pour essayer de prendre le dessus psychologiquement et le pousser à renoncer à la deuxième place mais je me sens quand même très juste et il reste beaucoup trop à parcourir dont les deux montées que je redoute forcément ainsi que le "plat" final qui sera très dur à gérer.

J'envoie tout dans la descente où je suis plus à l'aise et où je fais clairement le trou. Là, je ne plaisante pas, je suis cuit mais je serre les dents et je fais la différence. Je plafonne malheureusement dans le faux-plat qui mène vers la deuxième montée où j'ai le sentiment que Clément est plus efficace. Cependant, ça tient, j'attaque la deuxième côte en deuxième place et ne perd à priori pas de terrain. J'ai aperçu en bas que le premier relayeur et que Christophe ne sont pas définitivement hors du coup donc j'ai tout intérêt à en remettre encore un maximum pour au moins m'assurer le podium.

Allez, je me force à relancer au même endroit que d'habitude même si je n'en peux plus, j'ai l'impression de courir au ralenti mais c'est forcément plus rapide que si je marchais. Le faux-plat montant qui mène jusqu'à la cabane me semble beaucoup plus long que d'habitude, je passe à l'arrache la portion humide en sous-bois puis je relance au maximum dans la longue descente que j'avale à grandes enjambées malgré la fatigue. Ouh que les petites remontées sont vraiment très dures désormais, je profite des encouragements des bénévoles et accompagnateurs présents et qui font un bien fou mais voilà que se dresse devant moi l'horrible troisième côte du parcours, plus raide que jamais à mes yeux !

En plus, j'y arrive sans vitesse donc je bute littéralement dessus, contraint de marcher dès le bas alors que j'aurais aimé arriver dedans avec davantage d'élan. Je donne tout mais je n'avance plus beaucoup, Clément me reprend avec facilité, on s'encourage mutuellement, j'essaie de limiter la casse pour espérer revenir sur la relance mais en vain, il est plus frais que moi et je suis un peu fracassé de partout. J'adore cette course mais là, vivement qu'elle se termine !

C'est dans la portion un peu plus technique vers le bas de la descente que je me rends compte qu'il n'y a vraiment plus personne derrière moi. Je vais quand même aller au bout de l'effort pour ne pas risquer de perdre bêtement une place mais je peux me relâcher un peu et profiter malgré la douleur, le podium est joué ! Les écarts sont conséquents désormais. J'aperçois toujours Clément qui finira moins d'une minute devant moi mais je n'ai ni le courage ni l'énergie d'essayer d'aller le chercher, c'est trop tard et il finit fort. Gaëtan en termine en 42 minutes, Clément en moins de 45 (notre temps du premier tour) et moi en 45'53 ! Mission accomplie !

Les derniers hectomètres ont été vraiment durs, au mental uniquement, mais quel plaisir de recevoir les derniers encouragements en fin de parcours et les applaudissements à l'arrivée ! C'est vraiment une très chouette course dans un cadre génial et rendue très exigeante par les BH resserrées et l'état du terrain. Je suis fier de finir sur le podium d'une épreuve de ce type. Nous ne sommes que 3 individuels à finir en moins de 50 minutes contre 11 finishers l'an dernier (avec les BH bien plus larges) ! Le premier relayeur en termine en 48'50 puis la deuxième équipe en 50 minutes tout pile tandis que Christophe a craqué et finit en 50'36, tout proche de l'objectif. Bastien et Stevan finissent également, 6 finishers individuels des 4 boucles + deux équipes. 3 solos ont abandonné pendant le quatrième tour.

Fin d'une très belle aventure, en espérant en être pour la troisième l'an prochain ! Merci aux organisateurs et aux bénévoles, je repars avec quelques belles courbatures mais aussi une bouteille de champagne (offerte à tous ceux qui finissent au moins une fois la boucle !) et quelques gadgets (un sac, un bonnet de natation, un shampoing et un tee-shirt) !

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