Cela fait 6 ans que j'ai participé pour la première fois au Trail d'Auffargis et je n'ai pas eu l'occasion d'y revenir depuis. Une course que j'ai beaucoup apprécié mais qui vient tôt dans la saison, en même temps que d'autres épreuves et surtout, c'est assez loin de chez moi, à plus d'une heure de route.
En cette année où nous avons un objectif de Trail au mois d'octobre avec plusieurs amis du club, je recherche quelques défis pour le printemps, au milieu des nombreuses petites courses plus locales auxquelles j'ai très envie de participer. Ainsi, je mets dans mon planning Le Dernier Millésime auquel j'ai participé avec Arnaud et Alex l'an dernier... et le Trail d'Auffargis ! Plutôt partant pour la courte distance au départ (26 kilomètres), je me laisse facilement tenter par le long (46 kilomètres) quand Arnaud se joint à moi pour faire la course ensemble.
Malheureusement, c'est finalement seul que je me retrouve à courir Auffargis puisque Arnaud - blessé - n'est pas opérationnel pour la course à pied. J'hésite à basculer mon inscription sur le 26km car je me souviens en avoir bien bavé en 2018 sur le 42km mais je choisis de rester sur mon défi initial de boucler le parcours long particulièrement exigeant même si nous aurons un peu moins de dénivelé qu'il y a 6 ans pour un peu plus de distance à parcourir.
Suite à la Course de l'heure de Montereau de dimanche dernier, la semaine se passe bien avec quelques trajets vélo pour le boulot, quatre footings plus ou moins longs et deux sessions de Badminton assez intenses dont un interclub jeudi soir à Quincy-Voisins qui m'a laissé quelques traces avec une gêne sous le pied droit. Le footing du vendredi soir me rassure, ça n'a pas l'air d'être douloureux en courant.
Dimanche 17 mars 2024
Le réveil pique ce matin, sur les coups de 5h15 ! Eh oui, le départ de la course est prévu à 8h00, il y a plus d'une heure de route et j'aime être sur place une heure avant le départ pour avoir le temps de me préparer tranquillement. Il pleut déjà et cela ne s'arrêtera pas de la journée ou presque, au moins jusqu'à cet après-midi. En revanche, il fait déjà très doux puisqu'il fait plus de 10 degrés.
J'arrive sur place vers 7h, le parking de la Sablière est déjà plein, on stationne en bords de route. La motivation n'est pas au top mais je suis là donc je compte bien aller au bout maintenant, c'est le seul objectif du jour, finir la course... et en bon état bien sûr. Je suis un peu inquiet car je n'ai pas fait de dénivelé du tout cette année à l'exception de Bouffémont où j'ai pris du plaisir mais aussi bien vu mes limites actuelles pour du trail long... J'espère évidemment ne rien ressentir suite à ma douleur au pied ressentie lors du Double Hommes de la rencontre d'interclub d'il y a 3 jours. Et je ne me ménage pas beaucoup en ce moment avec de belles sorties longues avec les gars qui préparent le Marathon de Paris même si ça a été plus soft pour moi cette semaine.
Il y a 6 ans, nous avions un peu plus de dénivelé mais moins de distance à parcourir et j'avais mis 5h30 donc je ne suis pas très optimiste et vise à peu près cette durée de course, voire 5h si tout va bien. Maximum 6h, j'espère ! Je ne suis pas du tout un spécialiste de ce type de distances où je finis souvent par craquer sur la deuxième partie de course donc je décide de jouer la prudence et de partir tranquille.
Une fois mon dossard (n°97) récupéré, je retourne me préparer à la voiture où je reste le plus longtemps possible vue la météo exécrable. Je me demande clairement dans quoi je me suis embarqué, qu'est-ce que je fais là alors que j'ai tant envie de faire des courses de courtes distances ? Mais j'aime les défis !
Je retourne ensuite vers le lieu de départ où je reconnais quelques têtes dont les amis Christian, Patrick et Olivier (ces deux derniers courent le 26km) accompagnés d'amis de Patrick que j'ai déjà eu l'occasion de croiser plusieurs fois également. Puis je croise aussi deux gars qui étaient sur le même challenge que moi à Bouffémont et avec qui j'ai un peu échangé et même passé quelques kilomètres sur le NightCross avec Alexandre (qui finira 5ème de la course du jour !).
Je me positionne près de la ligne de départ en compagnie du pote d'Alexandre qui part ensuite se mettre en première ligne, ce que je ne fais pas. J'hésite entre tenter de partir relativement devant au risque d'exploser complètement ensuite mais en étant joueur en début de course ou tenter une gestion de course vraiment au feeling, progressive. J'opte finalement sans hésiter pour la deuxième option. Un autre coureur vient me saluer - Thomas - on s'est déjà côtoyés sur une course par le passé mais on ne sait plus trop où... Je reconnais également Bruno à mes côtés, que j'ai déjà aussi croisé plusieurs fois par le passé. Cela fait très longtemps que je n'ai pas revu toutes ces connaissances du Trail des Yvelines.
Du départ au premier ravitaillement
A 7h59, le départ de la course est donné, dès le feu vert donné par l'organisation. Je pars vraiment très tranquillement, dans le paquet et autour de moi, ça n'avance pas beaucoup. Je décide donc de remonter un peu quand même car je veux bien être prudent mais ça va être sacrément long à ce rythme là. En bas de la première montée du parcours, après un petit passage sur la route et alors que nous pénétrons dans la forêt, je reconnais l'ami Philippe que je salue ! On papote quelques instants, je prends des nouvelles puis on se souhaite une bonne course et je m'échappe. Je n'ai pas pour habitude de courir les montées mais je ne vais pas marcher au bout de 300 mètres de course donc je prends un bon rythme tout en retenue.
Je double pas mal de monde sur ce début de course, je suis vraiment parti très loin dans le peloton de plus de 250 coureurs. Je suis relativement efficace en montée pour l'instant puisque je les cours sur ce début de course donc mes "qualités" de relanceur et de descendeur me permettent de bien remonter et de me repositionner convenablement, davantage à ma place, plutôt aux environs du top 20, à priori.
Une fois un peu plus entré dans ma course, je me sens vraiment bien. Je rattrape le pote d'Alexandre que j'ai rencontré au challenge du MaxiCross de Bouffémont au moment où on aborde une zone particulièrement grasse, un vrai champ de boue bien collant et usant. On a parcouru à peine 4 kilomètres et ça y est, on a les pieds trempés et pleins de boue. Ce n'est que la deuxième fois que je porte mes nouvelles chaussures de Trail, toujours des Race Ultra mais oranges cette fois. J'ai anticipé en les portant sur une sortie en amont pour ne pas les mettre pour la première fois aujourd'hui et ainsi éviter des ampoules.
Pour le reste de la tenue, j'ai ressorti la casquette Kikouroù, je porte un tee-shirt à manches longues sous mon tee-shirt à manches courtes, un buff mais que je finirai par retirer plus tard dans la course tant il fait doux et un short bien sûr. J'ai rempli ma poche à eau avec plus d'un litre vues les conditions et pour ne pas revivre le calvaire de Bouffémont où j'ai manqué d'eau et de solide pendant la course, j'ai pris des compotes, des pâtes de fruit, des pâtes d'amande et de la mangue séchée ! J'en consommerai une bonne partie pendant la course, occasionnellement mais plutôt efficacement.
On finit donc par s'extraire de cette portion bien boueuse où je double du monde, mettant de l'énergie et de l'engagement dans la boue pour ne pas glisser. Mes appuis ne sont pas parfaits, je patauge un peu mais je n'hésite pas et j'y vais gaiement, ce qui me fait gagner du temps par rapport aux autres.
C'est ensuite que je finis par rattraper et doubler Bruno dans une descente, là où je prends vraiment le dessus sur pas mal de concurrents, plus à l'aise et confiant qu'eux. Trop ? Pas forcément puisque je ne tomberai pas une seule fois aujourd'hui. En revanche, dès que ça monte, je me mets à marcher désormais, sauf quand ça se court bien. Et à chaque fois que la pente se dresse devant moi, Bruno se rapproche jusqu'à ce qu'il me rattrape en haut d'une bosse. J'échange quelques mots avec lui, on discute sur la relance puis je profite de cette portion favorable pour prendre un peu d'avance.
Pendant toute la course, je vais attendre le fameux moment où Bruno va me déposer car je vais craquer alors qu'il est bien meilleur que moi en montée... mais ça n'arrivera finalement jamais, il restera toujours pas loin derrière mais ne reviendra pas. Je réussis à prendre le large sur les relances et surtout dans les descentes. Il faut croire que les séances de prépa Marathon payent ! Je ne prépare pas de Marathon mais j'accompagne les gars du club sur leurs séances, ce qui me fait bosser la caisse avec du volume et de la vitesse. Du coup, je suis très à l'aise pour courir à plus de 12km/h sur toutes les portions favorables et il y en a quand même pas mal.
Au final, durant toute la course, seuls deux coureurs me dépassent. Un premier gars en orange qui est parti vraiment prudemment mais va ensuite effectuer une sacrée remontée pour terminer 4ème il me semble ! Puis un autre coureur de son club, un peu moins rapide, qui me double une première fois, que je vais repasser au ravitaillement mais qui me redoublera ensuite et finira assez loin devant.
D'ailleurs, peu de temps avant le ravitaillement, une personne annonce notre classement quand nous passons à son niveau. Je n'entends pas bien mais je pense qu'elle m'a annoncée 18ème à ce moment-là. Tout va bien, je me sens encore en pleine forme et prêt à essayer de remonter quelques places, je suis motivé ! Par contre, une petite inquiétude quand même sur ma capacité à tenir jusqu'au bout, je ressens une sorte de pointe sous le talon gauche à un moment donné, je ne sais plus trop à quel moment de la course... La douleur s'estompe rapidement mais c'est une alerte que je prends bien en compte, tout comme le moment où sur des appuis un peu instables, je ressens la gêne au pied droit mais elle disparaît très rapidement, ouf.
J'arrive au premier ravitaillement, après 17,7 kilomètres en 1h30 environ, de mémoire. Je fais un arrêt très bref, je prends un peu de saucisson et je repars immédiatement, déterminé à perdre le moins de temps possible. J'ai assez d'eau et de sucré sur moi, je voulais juste manger un peu de salé, c'est chose faite.
Du 1er au 2ème ravitaillement
A peine repartis du ravitaillement où les bénévoles nous encouragent volontiers, nous attaquons une sacrée montée, une des grimpettes où il n'est pas humain de courir. Je ne m'affole pas, je gère tranquillement même si plusieurs concurrents se rapprochent mais il n'y a que le gars en orange qui m'avait dépassé et que j'ai doublé au ravito qui me reviendra dessus, je parviendrai à distancer les autres sur les relances qui suivent.
Mon état d'esprit est assez simple à ce moment, je profite au maximum de mes bonnes sensations tant que je n'explose pas car je sais pertinemment qu'il y a un moment où je vais accuser le coup, pourvu que ce soit le plus tard possible pour que je subisse le moins possible la course. Je suis déjà très content de mon premier tiers de course, et même un peu plus. Je regarde très peu les kilomètres parcourus et le temps de course, je suis focalisé sur ma progression. Je ne subis pas non plus la pluie ni le terrain extrêmement humide et boueux, j'apprécie bien le parcours, je gère les montées qui sont clairement mon point faible et j'en ai parfaitement conscience mais je reprends une bonne allure sur le plat et je dévale sagement les descentes.
Je continue de gentiment grignoter quelques places au classement, sans accélérer, sans chercher à revenir particulièrement sur ceux qui me devancent. Certains payent surement leurs efforts de début de course, partis trop vite ou fatigués. Pour moi, tout va bien, je poursuis mon petit bonhomme de chemin et je remonte. Je n'ai pas de grands souvenirs de toute cette partie là où je suis dans mes pensées, concentré sur ma course, à envisager la suite, positive (remontée au classement) ou négative (craquage, fin difficile...). Je me remémore mes courses précédentes et je pense à bien m'hydrater et m'alimenter pour ne pas connaître de coup de mou comme une fringale.
Je passe la mi-course (que j'ai identifiée comme le kilomètre 22,5 car il me semble avoir entendu par le speaker au micro juste avant le départ qu'il n'y a pas 46 kilomètres mais 45 à cause d'un léger changement de parcours du fait d'arbres encombrants les chemins) en un peu plus de 2 heures. Je me dis que j'ai quand même bien carburé jusque-là et que je vais essayer de limiter la casse sur la deuxième moitié de course même si ce sera forcément plus long avec la fatigue et l'accumulation des efforts effectués. Les montées deviennent particulièrement difficiles, le parcours est vraiment gras et exigeant, c'est physique et parfois bien technique avec des arbres à enjamber, des énormes flaques d'eau ou mares de boue à traverser, quelques singles bien sympas mais usants...
Je me souviens de ce kilomètre 27 particulièrement long où on approche des deux tiers de course, bientôt les 30 kilomètres... oui, sauf que ça grimpe et même si j'ai déjà fait beaucoup de distance, il en reste quand même encore pas mal aussi !
C'est un peu plus loin, au 31ème kilomètre, que je croise l'ami Soffian qui fait partie de l'ASR Trail 78 qui organise la course. Il m'encourage et m'annonce que je suis 13ème de la course. Il doit être surpris de me voir à cette position, c'est sûr que ça change de ma 150ème place en 2018 et ce n'est clairement pas mon terrain de jeu habituel ! Soffian me dit aussi qu'il y a des coureurs pas loin devant alors que je suis bien seul depuis un moment et que je n'ai aperçu personne depuis longtemps donc ça me booste encore plus pour me rapprocher du top 10 si possible !
Si bien que peu après, étonnamment bien en jambes dans une montée bitumée, je me surprends à la courir tout du long, à petites foulées mais plus efficace que les concurrents que j'ai enfin en ligne de mire. Alors, j'en double 3 mais il y en a un qui ne fait pas la course. En revanche, il y a Thomas qui semble accuser le coup et que j'encourage et un autre gars dont je ne vérifie pas le dossard mais je suis quasiment certain qu'il était bien en course lui aussi. Et j'ai un autre coureur en ligne de mire, supposément le 10ème de la course du coup, oh que ça me motive d'essayer d'aller le chercher, il n'en fallait pas beaucoup plus pour me donner une motivation de fin de course !
Cependant, j'arrive au ravitaillement après presque 34 kilomètres et le gars que j'avais en point de mire n'est pas là, il ne s'est pas arrêté ou a fait un arrêt vraiment express ! Moi, je me sens super bien, j'ai vraiment bien géré ma course jusque-là mais je profite du ravito pour faire une petite pause qui fait du bien à un peu plus de 10 kilomètres de l'arrivée. Pour moi, il en reste quasiment 12 alors qu'en réalité, il n'en reste "que" 11. Je papote avec les bénévoles bien sympathiques tout en prenant un peu de saucisson, de fromage et un verre de coca. Ils me trouvent encore bien frais et pas particulièrement sale. Je leur dis que je suis bien étonné d'être encore autant en forme, on rigole un peu (une bénévole me dit que je vais enfin pouvoir lâcher les chevaux pour les 10 derniers kilomètres !) et je repars alors que Thomas arrive à son tour au ravitaillement.
Du ravito 2 à l'arrivée
Je suis très motivé, encore bien en jambes et vraiment au top moralement quand je repars du ravitaillement, bien décidé à essayer d'aller chercher le 10ème de la course... qui est en fait le 11ème car ce que je ne sais pas, c'est que je suis en fait 12ème à ce moment-là. J'étais surement 14ème quand j'ai croisé Soffian en réalité. Mais peu importe, ça me donne une motivation pour ne rien lâcher alors que j'aurais pu bâcler un peu la fin de course avec la fatigue et la satisfaction d'être très en avance sur mes objectifs chronométriques d'avant-course. Quand je n'ai rien à jouer et que je sais que je vais terminer la course, il m'arrive de bien subir les derniers kilomètres car je n'ai plus d'ambition et pas spécialement d'envie, un peu comme à l'Eco Trail ou la SaintéLyon mais aujourd'hui est un bon jour, je veux pousser encore un maximum !
Malgré un arrêt que j'estime assez long au ravitaillement, je reviens plutôt rapidement sur le coureur que je poursuis et l'ai à nouveau en ligne de mire. Dans une portion bien technique, je grignote pas mal de temps, il ne semble pas à l'aise dans la boue. En revanche, il relance quand même assez fort sur le plat même si j'ai le sentiment d'aller un poil plus vite et de grignoter encore quelques mètres, très progressivement. C'est en montée que je ne rivalise pas. Il continue de les courir quand je les marche de mon côté donc il reprend de l'avance à chaque fois. C'est frustrant car je me rapproche sur les relances mais c'est statu-quo pendant pas mal de kilomètres donc je baisse un peu les bras car je sens que je commence à être un peu limite en énergie et il reste mine de rien quelques kilomètres à parcourir !
L'écart est stabilisé car je suis à la peine dans les montées. Il reste 7 kilomètres à parcourir quand nous revenons au niveau de la bifurcation entre le 26 et le 46km, ce qui signifie qu'on se retrouve à nouveau sur le parcours commun aux 2 courses mais en ayant parcouru 19 kilomètres de plus que ceux que nous allons rattraper et qui ne se sont élancés que 30 minutes après nous donc ce sont vraiment les derniers de la courte distance.
Je me fais la remarque que lorsque je suis passé par-là il y a 19 kilomètres, je me sentais vraiment super bien et depuis, tout s'est bien passé donc ça aurait été très dommage de ne faire que 26 kilomètres aujourd'hui, malgré la pluie continue qui nous tombe dessus depuis le début de la course. Heureusement, ce ne sont pas de grosses averses, c'est une pluie fine ininterrompue.
Je calme le jeu, je ne cherche pas à revenir à tout prix sur le coureur devant moi et je commence à dépasser des concurrents du 26. Je les encourage au passage car ce sont souvent des coureurs qui ne sont pas habitués à des efforts aussi longs ou à des parcours aussi exigeants.
Au final, c'est en arrivant dans une descente très boueuse et un peu technique que je reviens comme un bulldozer sur le 11ème et que je le dépose. J'ai mis de nombreux kilomètres à le rattraper mais là, en l'espace d'une descente, je prends le large. Je suis vraiment super à l'aise dans les descentes boueuses et caillouteuses. Je continue ensuite à passer comme un bourrin dans la boue et c'est assez satisfaisant même si ça me fatigue aussi beaucoup mais la fin de course approche grandement désormais. On passe quelques ruisseaux, les montées sont raides, le parcours final est tout sauf facile et je vais à peine plus vite que les concurrents du 26 que je rattrape quand ça grimpe mais il faut dire que je commence à accuser le coup après plus de 40 kilomètres et 1200 mètres de dénivelé positif.
Alors que je me sens encore super bien après 40 kilomètres de course, les 2-3 dernières bornes vont être nettement plus difficiles, le coup de mou arrive mais tellement tard que ce n'est pas grave du tout d'autant que mes poursuivants sont probablement dans le même état si ce n'est pire. En tout cas, les rares fois où je me retourne, je ne vois vraiment personne qui revienne même quand je peine en montée. Je continue de doubler pas mal de monde de la courte distance et je serre les dents pour rallier l'arrivée.
Je passe le Marathon en à peine plus de 4 heures, sur un tel terrain et dans de telles conditions, c'est une sacrée surprise pour moi. Depuis quelques kilomètres, je me suis fixé l'objectif de finir en moins de 4h30, j'avais de la marge et malgré une toute fin de course vraiment plus rude, j'y parviens sans difficultés. On arrive en haut de la dernière grosse bosse du parcours puis il reste quelques légères remontées avant une descente qui nous mène vers la route où nous sommes entrés dans la forêt en début de course et où je suis garé donc je reconnais bien l'endroit et me dis que c'est vraiment la toute fin.
Les bénévoles qui nous font traverser me le confirment rapidement en m'annonçant qu'il ne reste plus que 500 mètres, ouf ! Bon, par contre, il reste du sable à passer et encore une petite bosse où je rattrape péniblement une concurrente du 26km. A bout de souffle, épuisé mais si content de ma course où je n'aurai souffert que 3 kilomètres à peine, je l'encourage sur la relance et met un dernier coup d'accélérateur pour basculer dans la descente finale et franchir la ligne d'arrivée avec joie et un peu de soulagement quand même !
Mais quel plaisir ! 44,3 kilomètres, 1280 mètres de dénivelé positif... en 4 heures et 15 minutes !! 11ème sur 249 arrivants ! Alors que j'étais 150ème sur 236 en 5h30 pour 42km et 1500mD+ il y a 6 ans, la progression est folle ! J'avais jusqu'à présent le sentiment que je n'étais pas vraiment fait pour ce type de format avec une grosse préférence pour le court... Force est de constater que je peux quand même bien avoir ma place sur ce genre d'épreuve avec le volume de course à pied que je fais depuis cette année. Avec un peu plus de dénivelé, je pense que je pourrais faire des choses sympas ! A voir...
Je profite du ravitaillement d'arrivée avec le fameux sandwich au pâté et des bénévoles bien sympas. C'est une petite organisation vraiment top, un balisage absolument impeccable... J'ai eu à interpeller un coureur en début de course car il filait tout droit à un moment donné alors qu'il y avait pourtant de la rubalise sur la droite et une flèche en amont, sur un arbre. La seule hésitation que j'ai eu, c'est en arrivant dans un carrefour où je n'ai pas vu d'indication en amont mais j'ai vite repéré la rubalise un tout petit peu plus loin sur la gauche.
Je ne traîne pas car la météo est vraiment très humide et je suis cuit avec un réveil bien matinal et plus d'une heure de route à faire encore mais j'échange quelques mots avec Bruno qui termine 14ème puis avec le 12ème de la course avant de retourner me changer à la voiture. Encore un peu de bavardages avec un rando/coureur croisé pendant la course qui ne savait pas que la course avait lieu aujourd'hui... il a fait quasiment l'intégralité du parcours (40km) en même temps que nous, en partant à 7h30 de la Sablière !
L'après-midi, je suis une vraie larve devant le Biathlon mais j'écris mon récit le lundi soir et après un petit footing cool de 13 kilomètres ce soir et un peu de vélo en journée pour aller et revenir du boulot, tout semble aller parfaitement, à peine quelques courbatures principalement aux cuisses. En revanche, il a fallu retirer une belle épaisseur de boue sur mes jambes à la douche hier et mes vêtements ont été bien trempés et remplis de gadoue !