[01/06/2025] Foulées de Bussy

Publié par David Gueudet sur 4 Juin 2025, 14:31pm

Je participe pour la troisième année consécutive aux Foulées de Bussy mais cette année, après deux participations sur la course de 9 kilomètres, je prends part au format plus long, le 16 kilomètres. Il y a deux raisons à cela. La première, c'est que le 9km est devenu un 5km, plus accessible aux jeunes et coureurs moins aguerris. La deuxième, c'est que le 16km fait partie du Challenge Trail auquel j'ai participé cette saison.

Quatrième du 9km en 2023 puis vainqueur ex-aequo avec Pascal l'an dernier, je viens avec des ambitions sur le 16km même si l'an dernier, vu que la course était support du Championnat de Seine-et-Marne de course nature, le niveau y était plutôt relevé. Cependant, avec toutes les courses qui se déroulent en ce moment et le WE de l'Ascension, il y a beaucoup moins de têtes d'affiche inscrites cette année donc j'ai clairement mes chances pour jouer devant. Je vise donc le podium, si possible, et même éventuellement la victoire si tout se passe bien !

Je le sais avant la course, mon adversaire principal sur cette épreuve, c'est Jérémy de Vaux-le-Pénil. Au classement du Challenge Trail, il a 401 points (même si la première course de la saison a étrangement disparu des résultats sur le site du CDCHS77, ce qui fait qu'il en a virtuellement moins que ça mais il n'y a pas de raison que le Trail du Mont-Sarrazin ne soit plus comptabilisé). De mon côté, j'ai 400 points. Le calcul est simple, si je veux passer devant lui, il faut que je le batte et que je finisse sur le podium des licenciés du 77 sur cette course pour grappiller des points. Les 4 meilleurs résultats sont conservés donc il faut que j'améliore ma 4ème place obtenue à Faremoutiers.

Avant la course, notre duel est très indécis sur le papier. Jérémy a remporté le Trail du Mont-Sarrazin en septembre, loin devant moi. Il a également remporté le Trail du Four à Chaux. A Chauconin, j'ai fait toute la course devant avant qu'il ne me dépose dans le dernier kilomètre. Il est donc favori si on prend en compte ces résultats 2024 sauf qu'en 2025, la donne est très différente. En effet, j'ai fini assez loin devant lui sur le Muco-Trail du Pays de Nemours, ce qui m'avait bien surpris. Rebelote sur le Trail de la Crapahute, pourtant Championnat de Seine-et-Marne de Trail. Et j'ai également fini devant sur les 10 kilomètres de l'Avonnaise. J'y crois, du coup !

Les gars du club se réveillent un peu à la dernière minute pour participer à la course, Saïd et JC ne venant finalement pas tandis que Nicolas et Laurent se sont inscrits très tardivement. Seul Benjamin était inscrit depuis longtemps. Et pire encore, Martin que je croise la veille au soir pendant la diffusion de la finale de la Ligue des Champions sur la Place de la Fontaine à Lagny, décide en dernière minute de m'accompagner et s'inscrit sur place.

De mon côté, j'aborde cette course comme un objectif même si je sais que mon enchaînement de courses des semaines précédentes est encore bien dans mes jambes. Jeudi soir, la séance a été très difficile avec la chaleur difficile à supporter. J'ai toujours beaucoup de mal avec les premières chaleurs. J'ai quand même profité du long WE pour me reposer un peu. Je suis simplement allé chercher mon dossard samedi matin à la boutique du Collectif des Lunetiers à Chanteloup-en-Brie, un bon aller-retour en guise de footing d'activation, encore bien dans la chaleur. Et samedi soir, je suis vite rentré après la fin du match mais j'ai eu un peu de mal à m'endormir avec les coups de klaxons célébrant la victoire du PSG. Obligé d'aller dormir dans le canapé pour m'éloigner de la rue trop passante !

Dimanche 1er juin 2025

Le réveil pique un peu, je ne me sens pas dans un état de forme optimal mais tout va bien pour autant. Je passe chercher Martin et direction Bussy pour une arrivée vers 8h30 au Moulin Russon après m'être garé plus haut, sur le parking de la mairie. Martin s'inscrit donc sur place puis on retrouve les autres gars du club : Laurent, Benjamin et Nicolas. Théo est également dans les parages, il court le 5km tout comme Juline.

On part s'échauffer tranquillement sur le bas du parcours puis dans une montée que l'on passera en descente vers la mi-parcours. On assiste ensuite au départ du 5km où les jeunes du club vont brillamment monter sur les podiums avec la deuxième place de Théo (qui n'est que junior !) et la troisième place de Juline chez les filles (alors qu'elle est cadette). Et beau podium également pour l'ami Pascal, encore une fois, 3ème ce coup-ci !

Allez, il est temps de se placer sur la ligne de départ. Jérémy est bien évidemment là. Laurent et Martin sont à mes côtés et Luca également ! C'est du très court pour lui aujourd'hui ! Je ne connais pas les autres potentiels adversaires, je vais donc tenter de partir devant et voir ce que cela donne ensuite.

La course

Niveau stratégie, j'ai plusieurs possibilités. Soit je pars fort pour essayer de lâcher tout le monde et résister ensuite. Soit je laisse les autres mener la course au départ et j'adapte en fonction de comment ça se déroule. Le problème, c'est que lorsque j'ai battu Jérémy, c'est à chaque fois en prenant de l'avance en début de course puis en tenant. Et quand il m'a battu, c'est en partant de derrière avant de me doubler. Du coup, je ne suis jamais parti derrière lui donc je ne l'envisage pas aujourd'hui alors que c'était peut-être une bonne idée...

En tout cas, du coup, je prends immédiatement les commandes dès que le coup de pistolet est donné. Je pars devant, à mon rythme. Pas celui de la semaine dernière à Chelles où je ne faisais que la première descente pour le fun avant de calmer le jeu. Non, là, je veux un rythme que je sois capable d'assumer le plus longtemps possible. Alors, évidemment, avec la fraîcheur du début de course et le fait que ce soit plat, je pars un peu fort mais je ne fais pas de folies. Luca m'accompagne sur les premières dizaines de mètres puis il ralentit en me souhaitant une bonne course. Martin avait prévu de m'accompagner sur plusieurs kilomètres pour m'aider sauf qu'il me suit au départ et comme je pars vite, il ne peut pas vraiment prendre de relais.

Au bout de 150 ou 200 mètres, la situation se clarifie et je me retrouve en tête de la course avec un athlète dans ma foulée mais je n'ai pas encore identifié de qui il s'agit même si je m'en doute. Jérémy est là, il semble décidé à calquer son début de course sur le mien et ne compte pas me laisser prendre les devants tout seul, ça ne m'arrange pas du tout. Je n'ai personne d'autre avec moi, on part pour un duel qui ne semble pas être un bon plan pour moi dans mon objectif de finir devant l'athlète de Vaux-le-Pénil. Cependant, je joue aussi le podium de la course donc j'assume et je reste devant, sans ralentir. J'espère user mon adversaire et finir par le distancer, étant déjà bien content de jouer devant sur une course comme ça, pourvu que ça dure.

Après la longue première ligne droite, on attaque assez vite la première montée du parcours que je passe franchement bien, c'est rassurant. Jérémy a l'air très à l'aise mais il se contente de venir à ma hauteur sans passer devant. Je me sens bien, la course va être longue, c'est un départ probablement trop rapide vu le parcours mais je suis joueur, il faut bien que j'essaie.

En haut de la première montée, à l'occasion d'un virage à près de 180°, j'ai l'occasion de faire un point sur la situation et c'est plutôt intéressant pour moi. Nous nous sommes vraiment détachés d'entrée de jeu avec Jérémy. Luca et Martin sont en chasse un peu plus loin. Puis, en troisième rideau, il y a Laurent et un coureur que je ne connais pas. Le podium semble vraiment à ma portée aujourd'hui, c'est cool.

Je zappe évidemment le premier ravitaillement, en haut de la portion de montée bitumée que j'affectionne moins puis je me sens bien dans la partie un peu plus technique puis descendante avant d'aborder une looooongue ligne droite. Là, je me dis que le rythme qu'on tient actuellement, intense, il est peu probable que je le tienne sur le deuxième tour ! J'appréhende déjà !

Mais sur la suite, tout se passe bien, je me sens déjà bien dans le dur, l'effort est soutenu mais les jambes sont bonnes. Je mène quasiment tout le temps, Jérémy se retrouve légèrement devant par moment, en faux-plat montant notamment mais il me laisse toujours donner le rythme. J'essaie de voir s'il est à la limite mais j'ai l'impression de l'être davantage que lui. Je continue et je profite surtout de chaque partie plus accidentée pour mettre du rythme et faire un petit écart sauf qu'il recolle systématiquement à la relance.

Je prends un peu d'avance dans la descente dans l'herbe avec l'enchaînement avec un passage un peu technique où le chemin se rétrécit et on a une petite butte à passer... il revient. Je relance bien dans un enchaînement de virages mais il suit. J'en remets pas mal dans toute la portion qui serpente en bas avec pleins de virages très serrés et quelques obstacles à éviter mais il s'accroche. Je dévale à ma manière les escaliers à descendre mais ça remonte après le virage qui suit et il revient très facilement. Puis, ça monte, j'y vais à mon rythme mais il doit avoir besoin de récupérer aussi, j'espère en tout cas. Ou alors il est juste patient et attend le deuxième tour pour attaquer.

Je n'arrive pas à le lâcher, je suis déjà dans le dur alors qu'on n'est pas à la mi-course alors maintenant, je me dis que plus longtemps il reste avec moi, mieux c'est pour que j'ai un second souffle et que je puisse éventuellement jouer en toute fin de course. Mais je ne suis pas confiant malgré les encouragements des spectateurs dont les amis Geoffrey et Joël et ma forme quand même très correcte. Le trou est fait sur nos poursuivants.

La dernière portion du parcours m'est plus favorable avec une belle relance une fois en haut de la dernière montée puis une longue descente vers le départ. J'arrive en bas avec une belle vitesse mais le visage marqué par l'effort, je sens que ça va être compliqué. Jérémy ne me lâche pas... quoique si, quelques dizaines de mètres après être repassé sous l'arche de départ, le voilà qui démarre sur la droite alors que j'ai bien trop besoin de récupérer des efforts consentis jusque-là. Je n'essaie pas de suivre, je sais que je vais exploser sinon. Je vais essayer de lisser mon effort et on verra bien s'il finit par craquer, mon objectif étant de le garder un maximum en ligne de mire.

Je prends vite quelques secondes de retard, je ne peux pas vraiment lutter. Je fais l'effort dans la montée qui suit mais j'accuse le coup. L'ami Laurent, le père de Juline, m'accompagne et m'encourage mais je ne peux pas faire beaucoup mieux que de serrer les dents et m'accrocher comme je le fais déjà. Il reste encore beaucoup à parcourir et je suis en train de craquer.

Je pense que je limite bien la casse sur toute la portion ascendante même si je n'avance pas bien vite, notamment dans la partie plus raide et bitumée. Cette fois, je chope un gobelet au ravito mais je ne me sens pas capable de boire sans m'arrêter donc je m'arrose juste puis je fais un superbe lancer du gobelet dans une cagette, pas peu fier de moi ! La descente qui suit fait du bien mais comme prévu, la ligne droite qui vient après me paraît interminable. Je suis tellement dans le dur que comme souvent sur les longues distances sur piste ou sur route (5, 10km), je ferme les yeux ! Je ne pense plus à la possibilité de rattraper Jérémy qui est bien plus fort que moi aujourd'hui, je commence à avoir peur de me faire reprendre par les poursuivants.

Ensuite, c'est la descente dans l'herbe où je suis un peu plus à mon aise, je passe bien le petit passage technique, à nouveau, c'est maintenant qu'il va falloir que je sois très solide. Je déroule pas trop mal dans la longue descente qui mène vers le bas du parcours même si je suis bien moins efficace et bien plus emprunté qu'au premier tour. Je galère un peu à choper un gobelet sur ce deuxième ravitaillement, ayant choisi d'attraper un des deux gobelets tendu par la bénévole sauf qu'elle semble avoir choisi de me donner l'autre et je ne peux pas m'arrêter... Un petit cafouillage mais j'attrape malgré tout le gobelet que j'avais ciblé, je m'arrose un peu, je bois une gorgée avec difficulté et j'envoie le gobelet vers ce qui semble être fait pour le récupérer mais cette fois, mon lancer est bien moins fameux que le précédent, je suis à bout ! En lutte totale depuis plusieurs kilomètres, je n'en peux plus mais je ne lâche rien, enfin, j'essaie !

Laurent me donne occasionnellement quelques infos sur l'avance que j'ai sur le troisième mais j'ai du mal à me rendre compte et je commence à avoir besoin de me rassurer sauf que je ne veux pas trop me retourner, de peur de le voir trop proche de moi et de craquer encore plus tant je suis dans le dur. Je me concentre sur le passage de la descente qui serpente puis des nombreux virages qui suivent. J'adore ce type de singles mais j'ai beaucoup moins de lucidité et d'énergie qu'au premier passage ici donc je suis beaucoup plus approximatif même si je pense que je limite bien la casse sur cette portion.

Je serre les dents dans la montée dans l'herbe qui me paraît si dure désormais puis je relance pas trop mal avant les quelques marches à monter et la descente d'escaliers où je m'en sors à nouveau pas trop mal, je pense. Par contre, on attaque toute la dernière partie montante et là, je sais que je vais en baver et que je vais perdre du temps sur tout le monde.

Je donne tout jusqu'au bout, ayant l'impression de ne pas avancer mais j'atteins le haut de la dernière montée et je peux enfin reprendre de la vitesse dans la descente. Je fais l'effort même si je suis un peu dans la flou car on est encore assez loin des 16 kilomètres et en plus, on ne prend pas la descente à droite comme au premier tour, on continue en face pour passer par la montée que nous n'avons emprunté qu'au premier tour, la portion que nous n'avons pas faite au début du deuxième tour en prenant plus directement en direction du premier ravito.

Mais du coup, cette fois, c'est en descente, une descente plus progressive, beaucoup moins pentue que l'autre mais au final, ça nous raccourcit la fin de course car on ne va pas avoir à repasser par le départ puis courir la longue ligne droite avant de filer vers l'arrivée. Même si sur le moment, je n'en suis pas sûr, le fait d'arriver directement vers la "ligne droite finale" me fait du bien. Je sens le danger derrière moi, je veux du roulant pour reprendre de la vitesse, mettre ce qu'il me reste d'énergie et en finir de cette course devenue une souffrance sur cette deuxième partie. L'impression de revivre ma fin de course très difficile à Chelles la semaine dernière sauf qu'aujourd'hui, il y a un enjeu de podium, je dois m'accrocher !

Allez, c'est bien ça, on retourne vers la première montée du parcours où je croise des coureurs qui entament leur deuxième boucle puis je ne file pas à droite vers le départ mais juste après en direction de l'arrivée même s'il reste encore un beau morceau à parcourir. Je n'ose pas trop me retourner mais je jette un petit coup d'oeil en arrière pour m'assurer de n'avoir personne sur mes talons et je poursuis mon effort jusqu'au bout, soulagé d'en finir. Allez, ça serpente encore pas mal, des petites relances, ça pique et j'aperçois l'arche de départ, je sais que l'arrivée qui lui est parallèle, se rapproche. Derniers hectomètres, je pousse pour garder de la vitesse et ça y est, j'en termine enfin !

J'ai 15,4 kilomètres au compteur au final et je ne vais pas m'en plaindre, les 600 mètres supplémentaires auraient clairement été de trop pour moi. Je termine 2ème sur 179 arrivants en 1 heure 06 minutes et 25 secondes. J'ai concédé plus d'1'40 sur Jérémy sur ce deuxième tour mais je conserve 37 secondes d'avance sur Luca, solide 3ème aujourd'hui ! Laurent échoue au pied du podium, à 21 secondes de Luca. Martin est 6ème, tout proche du 5ème. Nicolas termine 49ème et Benjamin 56ème, tous deux derrière un autre athlète du club, probablement de la section Trail.

A l'arrivée, je suis vraiment cuit, je ne pouvais pas faire beaucoup mieux aujourd'hui. J'aurais certainement mieux fini en gérant différemment ma course avec un départ plus contrôlé mais il fallait que je tente le coup. Aucun regret, Jérémy était juste plus fort. Dommage que le Challenge se joue à un petit point puisqu'il devrait logiquement finir avec 405 points (3 victoires à 100 points et 105 points aux Départementaux) contre 404 points pour moi (2 fois 2ème à 98 points, 1 fois 3ème à 96 points et 112 points aux Départementaux). Avec des si, on peut refaire le monde comme on dit donc si je n'avais pas chuté aux départementaux, j'aurais probablement fini une place devant et donc obtenu 2 points de plus mais ça, ça n'est nullement certain et ce classement final est logique puisqu'il s'est joué à la régulière sur mon ultime manche. Je n'irai pas essayer de gratter 2 points sur une des 4 dernières manches, n'ayant pas du tout envie de faire de longues distances avant le gros programme de cet été.

Je risque donc de finir 4ème de ce Challenge Trail qui a bien rythmé ma saison. Je suis très content de mes performances et de ma progression. Si je prends du recul, c'est un très beau résultat d'ensemble. Pas certain que je joue le Challenge à nouveau la saison prochaine car j'ai vraiment envie de distances plus courtes pour l'instant mais si les règles restent les mêmes, rien ne m'empêche de faire juste 4 manches dans la saison, sans jouer le Challenge à fond, et de voir ce que ça donne à la fin.

Je suis aussi 4ème du Challenge route actuellement et jouer les 2 challenges est vraiment très contraignant car ça représente beaucoup de courses dans la saison. Ce sont majoritairement des courses que je ferais de toute manière même sans challenge sauf que ça m'oblige à aller sur des distances spécifiques qui ne seraient pas forcément mes choix de départ.

En tout cas, nouvelle très très belle édition des Foulées de Bussy dans des conditions idéales. Un très chouette parcours, une météo presque parfaite même si j'ai eu très chaud et que j'ai souffert ! Des bénévoles au top, une remise de récompenses assez rapide et très sympathique, que du plaisir ! Vivement l'année prochaine, sur la courte distance !

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