Après la découverte du Nice Côte d'Azur by UTMB, nouvelle expérience sur une course de ce type avec le Trail Alsace Grand Est by UTMB ! Cette fois, c'est en tout petit comité que nous y allons puisque seul Martin est du voyage avec moi, lui qui n'avait pas pu venir à Nice mais a couru l'Experience Trail Courmayeur et Mallorca by UTMB. Une nouvelle fois, nous avons choisi le format 50K et on ne va pas se mentir, on ne l'a pas du tout préparé ! Très peu de sorties en nature, beaucoup d'autres compétitions en amont de cette épreuve et même beaucoup d'autres à venir après pour moi, ce n'est pas un objectif principal mais c'est un beau défi pour autant.
Après un enchaînement course de l'heure - Entre Dhuis et Marne la semaine dernière, j'ai décidé de faire une semaine très soft en course à pied, d'autant plus que je me fatigue bien au boulot en ce moment. J'avais prévu de ne pas faire de séance mardi pour bien récupérer d'EDEM mais finalement, les sensations sont correctes, je fais la séance mais allégée, sans forcer. Jeudi, je me contente d'un footing tranquille sur la piste. Pas mal de vélo sur la semaine, comme depuis le début de l'année, c'est suffisant.
Vendredi, longue journée de boulot et samedi matin, je travaille encore, jusqu'à 12h30. Dès que je finis le boulot, je file à Lagny pour prendre la voiture et passer chercher Martin qui conduit le début du trajet. Cela me permet de me reposer un peu, si bien que Martin fait un long relais mais la voiture nous fait une frayeur... "Défaut moteur, faites réparer le véhicule" et la voiture s'arrête... On laisse le moteur se reposer un peu à son tour, on atteint lentement la commune voisine, on fait quelques magasins pour trouver de l'huile moteur car j'ai versé ce qu'il me restait avant le départ. La voiture refroidit, je remets de l'huile, le voyant reste allumé mais on repart doucement, très prudemment et on finit par arriver à Obernai dans les temps, ouf.
Notre créneau de retrait des dossards est de 19h à 20h, le dernier possible... On arrive sur place à 18h55, le temps de rejoindre le village de la course, c'est parfait. On récupère nos dossards (le 3322 pour Martin, le 3346 pour moi), on se pose un peu en encourageant des concurrents qui en finissent du 34km ou du 158km... Puis, direction Rosheim où se trouve notre logement pour ce soir. On trouve un petit resto bien sympa où je mange une pizza et Martin une flammekueche avant l'appétissante tarte aux pommes... un peu trop flambée au cognac !
On ne traîne pas pour rejoindre le logement ensuite afin de préparer nos affaires pour la course et ne pas se coucher trop tard car le réveil est prévu à 05h00, ça va piquer. Bon, on passe vite sur le fait qu'on n'a pas dormi au bon étage du logement... ça n'a pas eu d'incidences, la nuit fût plutôt correcte quand même !
Dimanche 18 mai 2025
Il est tôt, quand même. Mais on doit partir à 06h00 pour nous rendre au départ en voiture, en espérant n'avoir aucun problème de véhicule évidemment. On se prépare tranquillement, je parviens à faire les quelques passages aux toilettes nécessaires pour le bon déroulement de ma course... Martin, moins. On n'oublie rien, tout est prêt, direction Barr !
On y arrive sans difficulté, on stationne en bas sur un parking quasiment vide, c'est parfait. Direction le départ, on est pile dans les temps, il est environ 6h30 pour un départ à 7h. Certains s'échauffent, quelle idée avant une telle course ! Malgré le fait que nous partons en vague 1, nous avons décidé de partir en gestion, doucement, de toute manière. L'une des (très) (trop ?) rares choses que je sais du parcours, c'est qu'on attaque bien vite la première montée, très longue, vers le Mont Sainte-Odile.
Martin et moi restons tous les deux sur une expérience mitigée sur ce type de format. Que ce soit pour ma part à Nice ou pour lui à Majorque, nous sommes partis vite, en courant beaucoup en montée, nous nous sommes grillés, nous avons chuté puis nous avons vécu une course très compliquée. Martin encore plus que moi car j'ai souffert en étant vraiment dans le dur mais lui a eu le dos bloqué et a été contraint de marcher une grosse partie de l'épreuve. La leçon est retenue.
Etant arrivés assez tôt dans le sas, nous sommes quand même placés plutôt dans la première moitié mais je suis bien décidé à modérer nos envies de profiter de nos éventuelles bonnes sensations de début de course, étant conscient de notre manque d'entraînement en dénivelé et de notre fatigue accumulée ces dernières semaines. On veut profiter, prendre du plaisir, c'est le mot d'ordre.
D'ailleurs, on profite de l'ambiance sympa d'avant-course. Ces courses coûtent cher, c'est peu de le dire à mes yeux, mais c'est quand même une superbe organisation. Tout est nickel, les parcours, le balisage, les bénévoles, les ravitaillements... et même les conditions météorologiques ! Ils sont trop forts, là ! Grand soleil mais pas trop chaud ce matin, ça permet de partir en t-shirt sans avoir froid. Bon, par contre, on ne va pas se cacher qu'aujourd'hui, on va se traîner du matériel obligatoire bien inutile dans le sac (la lampe frontale, la veste à capuche imperméable, le collant long...).
En parlant matériel, je pars donc avec mon sac habituel, un sac de chez Decathlon qui remplace celui que j'utilisais avant pour mes courses en montagne, le Salomon, trop usé. Je pars avec 1 litre d'eau dans la poche à eau et 500mL dans une flask avec un gel Baouw. J'en ai un deuxième en poche pour plus tard dans la course. J'ai quelques barres Baouw aussi que j'ai testées en les achetant chez le Terre de Running qui a récemment ouvert près de chez nous. Et les classiques pâtes d'amande de chez Decathlon. Pour la tenue, du très classique, casquette sur la tête, short, t-shirt et mes chaussures de Trail, les Scott que j'ai testées sur Entre Dhuis et Marne ! Totalement validées à part une petite ampoule à l'extérieur du petit orteil du pied droit donc par précaution, j'ai mis de la bande élasto sur mes deux petits orteils.
Du départ (Barr) au Mont Sainte-Odile
8,74 kilomètres / 656mD+
Le départ est donné à 7h00 dans une ambiance bien sympathique ! Je m'élance dans la foulée de Martin. D'entrée, un petit ralentissement avec quelqu'un qui passe devant Martin et ralentit d'un coup mais pas de soucis, personne ne tombe ! Les rues de Barr sont jolies, le décor est déjà très cool et c'est pour l'instant très roulant évidemment. On ne s'emballe pas mais on en profite car on sait que ça ne va pas durer.
Assez vite, on arrive dans la première portion montante, on prend de la hauteur au-dessus de la commune avec des paysages qui se découvrent. Bon, pour l'instant, on est un peu obligés de courir, ce n'est pas très pentu, c'est du bitume, on est dans le peloton et personne ne marche. Mais je suis vigilant, ne voulant surtout pas tomber dans le même piège qu'à Nice où c'était la même chose mais pendant plusieurs kilomètres !
Martin s'arrête prendre des photos, j'en profite pour ralentir un peu pour l'attendre sans m'arrêter. Tout ce qu'on peut économiser maintenant est une énergie précieuse pour la suite. On finit par rejoindre des chemins en forêt, ça monte un peu plus, on marche ! Et là, le résumé de cette première montée, c'est assez simple. En général, Martin est devant moi. Dès que c'est un peu plus roulant, il se tourne vers moi et soit je valide la possibilité de courir un peu, soit je dis qu'il vaut mieux marcher. Et heureusement, sagement, il m'écoute. Alors, de temps en temps, j'accepte de trottiner un peu mais pas longtemps et que si c'est vraiment facile à courir. Je sais que notre course ne se joue pas là si nous sommes prudent et dans l'économie mais qu'elle peut en revanche se jouer là si on se grille.
Dans la montée, on pense à bien s'hydrater et on mange quelques bonbons crocos amenés par Martin ! Il me semble que c'est aussi là que j'entame une barre framboise - pistache qui sera la seule que j'ouvrirai et que je ne finirai même pas en en mangeant un bout à plusieurs moments de la course. Tout se passe bien, les kilomètres défilent très lentement mais on arrive déjà au premier ravitaillement. Après une longue mais pas très difficile ascension, on descend un peu dans un décor très agréable pour atteindre le Mont Sainte-Odile. Quelques marches d'escaliers pour atteindre le ravito et c'est l'heure de notre première pause. Enfin, première, pas tout à fait car nous avons fait une petite pause dans la descente afin de satisfaire un besoin naturel, Martin n'ayant toujours pas réussi à faire "l'essentiel".
Nous sommes 658èmes après 1 heure 09 minutes et 28 secondes de course. Martin fait le plein en eau tandis que je choisis d'attendre le prochain ravitaillement pour le faire, n'ayant pas consommé beaucoup pour l'instant. Par contre, je profite bien du saucisson et du fromage ! L'apéro, à 8h du matin, j'approuve totalement ! J'attends un peu Martin du coup. Je lui avais dit que je prendrais bien le temps aux ravitos, je crois qu'il m'a bien écouté car au final, c'est lui qui prend le plus de temps mais c'est tout sauf un problème, ça nous permet de repartir totalement revigorés à l'assaut d'une portion bien plus longue ! Presque 20 kilomètres avant le prochain ravitaillement, et je l'apprends un peu après par Martin qui a entendu qu'il y avait 19 kilomètres à parcourir avant le prochain arrêt.
Du Mont Sainte-Odile à Klingenthal
26,78 kilomètres / 1293mD+
C'est parti pour une première belle descente, pas très longue mais un peu technique au départ. Je prends les devants sur la portion qui serpente pas mal puis quand ça déroule bien, Martin s'envole avec sa grande et longue foulée. La veille, il m'a dit qu'il irait mollo dans les descentes pour ne pas prendre de risques... Bon, c'est clairement pas le cas ou alors, on n'a pas la même vision du fait d'y aller cool en descente. Mais cela m'arrange, j'adore ça, les descentes. C'est clairement notre point fort et c'est là qu'on commence à reprendre des places en doublant du monde. On est même ralentis dans les passages plus étroits car on attend les bonnes occasions pour doubler ceux qui vont moins vite que nous.
Cependant, Martin se faufile et carbure bien, c'est un bel effort que je dois fournir pour le suivre, dès la première descente de la course. Il affiche la couleur, il a l'air bien en jambes ! Bon, c'est tout de même de courte durée car la descente n'est pas très longue et on finit par remonter assez vite. C'est pas plus mal, ça nous évite de casser trop de fibres d'entrée de jeu. Les kilomètres défilent plus vite et on arrive assez rapidement à un pointage intermédiaire, au kilomètre 15,46 (871mD+), au Château de Kagenfels (626ème ; 32 places gagnées) après 1 heure 54 minutes et 05 secondes de course.
De mémoire, ça remonte encore un peu avant de basculer dans une belle descente bien roulante, très favorable pour Martin. C'est là qu'il me fait le plus mal, à courir à moins de 3'30/km. Je ne peux pas suivre mais je charbonne bien et les sensations sont quand même très bonnes. On dépose pas mal de concurrents ici mais on sait qu'ils nous reprendront du temps dans la montée. Chacun ses qualités ! Ouf, on arrive en bas de la descente, on va pouvoir souffler ! Oui, c'est ce que je me dis mais c'est aussi ce que dit Martin qui en avait un peu marre de devoir aller aussi vite, ahah !
Pour les descentes, la donne est assez simple : Martin est quasiment impossible à suivre quand c'est très roulant et je prends le dessus et recolle dès que c'est un peu plus technique. Sur le plat, il est intenable pour l'instant, je lutte pour m'accrocher. En montée, on y va cool, on a un rythme assez semblable sauf qu'il aurait tendance à en faire trop en début de course. Désormais, on est bien sur la même longueur d'onde, en gestion totale. On continue de perdre quelques places quand ça monte mais de moins en moins au fil des kilomètres. On pense à bien se ravitailler avant d'attaquer la grosse descente qui nous mène vers le ravito, alors qu'on passe à nouveau dans de jolis décors de châteaux en ruine.
Cette fois, je prends les devants dans le début de la descente, très à mon aise et encore en très bonne forme après un peu plus de 20 kilomètres parcourus. J'allonge bien la foulée, sans forcer mais je double énormément de concurrents et je me rends compte un peu plus tard que Martin n'est plus du tout derrière moi. Je ne m'inquiète pas car je sais qu'il s'est potentiellement arrêté pour une pause technique donc je continue sur ma lancée et vers le bas de la descente, après avoir bien envoyé pendant quelques kilomètres, je m'arrête quelques secondes pour une deuxième pause pipi.
Martin n'arrive toujours pas, je finis la descente puis, alors que le ravitaillement est tout proche, je profite d'une portion plate et bitumée qui ne me plaît pas trop pour marcher un peu afin d'attendre Martin et préparer ma flask que j'ai terminée. Je verse mon deuxième gel dedans en attendant de pouvoir la remplir d'eau au ravito. Je trottine un peu afin de rejoindre le ravitaillement qui est le bienvenu ! Je file donc aux robinets pour remplir ma flask tandis que ça y est, Martin arrive à son tour.
Je remplis ensuite ma poche à eau, probablement pour la dernière fois de la course puisque nous avons dépassé la mi-course. On profite allègrement du ravitaillement où je mange à nouveau majoritairement du saucisson et du fromage, quel plaisir ! J'y bois aussi un peu de Pepsi, ça change de l'eau consommée depuis le début de la course.
Je suis arrivé 503ème au ravitaillement après 3 heures 13 minutes et 40 secondes de course (123 places gagnées), Martin pointe lui en 517ème position, 36 secondes plus tard.
De Klingenthal à Rosheim
42,99 kilomètres / 1839mD+
On repart bien ensemble avec Martin mais sur le plat, je sens que je commence à manquer de fraîcheur derrière un Martin encore très à l'aise. Durant la montée, je pense à la fin de parcours avec une dizaine de kilomètres plus roulants d'après mes souvenirs et j'ai peur d'avoir du mal à y suivre mon camarade de course !
Cependant, pour l'instant, ça grimpe ! Un coureur ayant récemment fait une reconnaissance de cette portion du parcours nous parle de ce qui nous attend avec environ 3,5 kilomètres de montée dont une première partie assez longue, un replat puis une partie plus raide pour finir. On passe le kilomètre 30 en gérant bien la montée, on ne perd quasiment plus de places et on remonte même quelques concurrents alors qu'en début de course, on se faisait dépasser sans arrêt quand ça grimpait.
Effectivement, après une longue partie montante mais pas excessivement pentue, on prend sur la droite sur un chemin quasiment plat qui permet de relancer un peu puis, on attaque à gauche une montée bien plus raide, on ne nous a pas vendu n'importe quoi ! Là, ça pique, ça grimpe sévère mais j'ai encore des sensations très correctes donc ça passe plutôt bien.
Sur les hauteurs, la pente s'adoucit nettement et ça nous permet de reprendre un rythme de marche très correct avant d'atteindre le sommet. Et une fois là haut, une sympathique tour se dresse devant nous, la Tour du Heidenkopf ! Très joueur, tandis que tous les autres coureurs plongent vers la longue descente qui nous attend, je propose à Martin d'y monter ! La vue est forcément sympa en haut !
Martin n'est pas spécialement convaincu par mon idée au départ mais je ne lui laisse pas trop le choix en commençant à monter les marches et évidemment, il craque et me suit ! Nous montons les 17 longs mètres de hauteur de cette Tour Mündel et ses fameuses 88 marches (non, je n'ai pas compté, j'ai recherché l'info, à l'instant !) avant de profiter du beau panorama ! Puis, il faut bien redescendre pour fermer cette parenthèse et reprendre notre course.
Le début de la descente est assez technique donc je prends assez vite les devants et je me sens encore vraiment bien donc je prends quelques mètres d'avance sur Martin. On continue de doubler du monde et en même temps, il faut repasser tous ceux qui nous ont doublé pendant que nous grimpions la fameuse Mündel-Turm ! D'ailleurs, un gars nous fait la remarque en nous disant "il faut que vous montiez plus vite, vous me doublez dans toutes les descentes !". Allez, on file, j'envoie bien mais cette fois, Martin n'est vraiment pas loin derrière malgré plusieurs kilomètres menés bon train par mes soins.
Il ne faut pas beaucoup de temps pour qu'il me rejoigne, d'ailleurs, dès lors que la pente se fait moins pentue et le tracé moins technique. Dès que nous basculons sur du bon faux-plat descendant, Martin me rattrape très vite alors que je temporise un peu. Il me reprend, on échange quelques mots et hop, le voilà reparti à très grandes enjambées. Je me veux pas me mettre dans le rouge pour le suivre mais pour rester à distance raisonnable, je suis obligé de bien m'employer. J'en rigole même avec quelques spectateurs en leur disant qu'il me fatigue à carburer comme ça.
Arriver en bas de la descente est presque un soulagement tant le rythme était soutenu mais heureusement, alors que je craignais d'être dans le mal pour la suite du parcours, les jambes sont encore relativement bonnes et Martin ne semble pas vouloir imposer un rythme de malade sur les parties plus plates qui nous attendent. Il est quasiment midi, il commence à faire bien chaud, surtout que nous attaquons une partie moins en altitude, moins abritée, où le soleil se fait bien ressentir.
Au final, ça reste assez vallonné et ce n'est qu'à 2 ou 3 kilomètres de Rosheim que le parcours devient moins sympathique, la portion la moins agréable de l'ensemble de la course mais que je ne vis pas si mal. C'est pendant très longtemps très légèrement descendant voire plat par moments, sur des pistes cyclables bitumées, dans un décor moins varié que sur tout le reste du parcours mais ça reste du village plutôt joli. Au moins, les kilomètres défilent plutôt bien et ce n'est qu'en arrivant au bout de ça, les jambes bien chargées désormais, qu'on se rend compte que nous sommes à Rosheim, là où nous avons dormi hier soir. On ne savait même pas qu'on y passerait sur le parcours.
Martin commence à manquer un peu plus de lucidité et part sur la droite à un endroit où il faut aller tout droit, le balisage étant un poil moins évident que le reste du temps mais il faut dire que tout était vraiment hyper facile jusqu'ici. Quelques virages plus loin, nous voilà arrivés au dernier ravitaillement de la course. Martin fait le plein en eau puis on file à l'intérieur afin de se restaurer. Comme d'habitude, du saucisson et du fromage font l'essentiel de mon alimentation ici avec à nouveau un peu de pepsi. Les bénévoles sont encore une fois très accueillants, on est encore en forme, sur une super dynamique. Martin prend un peu de bouillon comme lors d'un précédent ravito tandis que j'aurais bien pris un peu de thé mais finalement, cela nécessitant un peu d'attente et n'ayant pas très envie de boire du chaud, on repart.
Ce nouveau pointage intermédiaire me permet de me rendre compte que depuis le début, alors que je croyais que j'avais un peu de retard au niveau du kilométrage avec ma montre, je suis en fait pile poil dans ce qui est annoncé (43 kilomètres parcourus) alors que c'est Martin qui a un peu plus (quasiment 1 kilomètre de rab alors que nous sommes ensemble depuis le départ). En revanche, son dénivelé positif est bien correct puisqu'il nous reste 7,5 kilomètres à parcourir et quasiment 200mD+. Le profil du reste du parcours est clairement affiché au mur (par rétro-projection je pense) donc on peut constater que la fin de course n'est pas du tout toute plate, ce qui risque de ne pas nous permettre de finir en moins de 6 heures alors que c'était encore jouable (mais pas vraiment un objectif) mais au moins, ce ne sera pas monotone ! C'est mieux à vivre ! Il nous reste 4 montées, ça nous donne quelques repères plus clairs.
Nous sommes arrivés au ravitaillement en 437 et 438èmes positions (66 places gagnées) après 5 heures 12 minutes et 28 secondes de course.
De Rosheim à l'arrivée (Obernai)
50,53 kilomètres / 2031mD+
Quand on repart du ravitaillement, l'idée de finir sous les 6 heures n'est pas totalement folle mais moins de 45 minutes pour boucler les 7,5 derniers kilomètres, vu le profil qui nous attend, ça semble tendu, quand même. Sans notre rab à la Tour Mündel et en gérant notre course moins à l'économie, nous y serions sûrement parvenus mais non, le mot d'ordre aujourd'hui, c'est de profiter et si nous sommes encore en bonne condition à ce moment de la course, c'est parce que nous avons été raisonnables depuis le départ malgré des descentes engagées.
La fin de course se passe vraiment bien, je commence tout juste à en avoir un peu marre des montées car la fatigue commence à bien se faire ressentir. En fait, les vraies grimpettes passent pas trop mal car on les gère en marchant mais ce sont les relances qui me sont pénibles car je n'ai plus envie de courir dans les faux-plats montants et je commence même à manquer de motivation pour courir sur le plat, ayant envie de basculer dans des descentes à la fin des montées.
Cependant, notre rythme de course reste très correct. La première montée est passée, on descend un peu mais on arrive vite à la deuxième et Martin me dit que la troisième n'est vraiment pas grand chose lorsque je parle de ces fameuses "4 dernières montées à passer" mais bien sûr que si, elle est rude, cette 3ème côte ! Surtout à ce moment de la course ! Allez, on relance, l'arrivée approche, on avance ! Ultime bosse, la toute dernière montée du parcours, bitumée... C'est fait mais pfiou, en haut, ça ne bascule pas de suite, on pourrait franchement relancer dans le faux-plat montant final sur la route mais je ne veux pas, je veux que ça descende. Allez, on repart, ça y est, le plus dur est fait !
Ce qui m'étonne, c'est qu'à un petit kilomètre de la fin, on est encore vachement en hauteur ! On attaque la dernière descente et là, ouille ouille ouille, une pente très raide, sur le bitume ! Les quadriceps ont bien chauffé pendant toute la course, c'est le moment de serrer les dents ! C'est dur mais ça va, c'est supportable pour moi, plus compliqué pour Martin qui est un peu distancé. Une fois en bas, je garde le rythme sur la partie plate sur de petits pavés, là où nous sommes venus encourager les concurrents des autres courses hier donc la toute fin de parcours, on la connait ! On sait qu'il y a un peu de plat, une passerelle et encore un peu de plat.
Je ralentis ensuite pour permettre à Martin de me rattraper car il est hors de question qu'on ne finisse pas ensemble après avoir partagé ces 50 kilomètres ! On attaque ensemble la montée des marches de la fameuse passerelle nous permettant de passer par-dessus la route sur une structure métallique. Puis, ultime redescente pour finir lancés sur les dernières dizaines de mètres, à profiter de l'ambiance bien sympa de l'arrivée ! Je termine dans un état tellement meilleur qu'à Nice, ça n'a vraiment rien à voir !
On franchit l'arche d'arrivée pendant que le speaker dit nos prénoms au micro puis on se tape dans la main, mission accomplie ! Une bien bonne chose de faite ! On rejoint rapidement le ravitaillement d'arrivée où ça fait du bien de boire et manger, toujours les mêmes choses mais aussi un peu d'orange et un bretzel garni ! On va ensuite s'asseoir sur un muret pour nous reposer après 6 heures 04 minutes et 40 secondes d'effort ! Encore 22 places de grappillées sur la portion finale, nous avons gagné des places pendant toute la course, preuve de notre bonne gestion, ça fait très plaisir ! L'inverse de Nice où je n'avais gagné des places qu'en toute fin d'épreuve. Nous finissons 416èmes ex-aequo ! Pas mal vu le niveau des un peu plus de 1800 concurrents engagés sur cette course !
L'après-course
On se pose un moment sur ce fameux muret, un peu cuits quand même, malgré tout. On a vécu une superbe course, ça pouvait difficilement être mieux. Je suis bien fatigué mais je crois que Martin est un poil plus emprunté que moi mais quel plaisir de partager toute cette épreuve ensemble sans que jamais l'autre ne soit un frein pour nous ! J'ai eu peur d'être le boulet de la fin de course, un peu le sentiment vécu sur la SaintéLyon mais cette fois, j'ai mieux fini, beaucoup moins dans le dur.
On finit ensuite par aller récupérer nos récompenses, un verre, une serviette et une médaille, comme à Nice, de quoi débuter plusieurs collections ! Puis, on profite du repas d'arrivée offert, là aussi comme à Nice mais cette fois, c'est Burger - frites, j'aime beaucoup après une telle course et vu l'heure qu'il est ! Là aussi, on reste un bon moment à table pour récupérer, envoyer des nouvelles à nos proches, transmettre les premières photos. Puis, il est temps de filer car on a de la route, mine de rien !
On fait appel à un Uber pour retourner à Barr après s'être pris une grande bouteille d'Oasis citron bien frais chacun ! On n'attend pas très longtemps puis le trajet est rapide. On prend la route en faisant de petits relais au départ pour ne surtout pas piquer du nez et pour s'assurer de ne pas avoir de problèmes avec la voiture. Puis, on allonge un peu les relais pour arriver chez nous sur les coups de 21h, timing parfait et gestion de la route impeccable. Fin d'une parenthèse incroyable avec ce superbe week-end express en terres alsaciennes. Tellement de bons souvenirs en tête mais maintenant, il est temps de se reposer vraiment car demain matin, le boulot reprend et les prochaines échéances sportives arrivent bien vite !