C'est la première édition du Cross du Val d'Europe, tout près de chez moi, à Chessy. Deux semaines après le Cross de Rentilly et une semaine après le Semi-Marathon de Boulogne-Billancourt, j'ai plutôt envie de tester l'épreuve de course nature proposée en introduction avant les plus traditionnelles courses de cross-country. 10 kilomètres au programme, ça me convient bien. Et pas de folies, j'ai déjà beaucoup de compétitions à venir pour cette fin de saison, je ne m'amuse pas à enchaîner avec un ou deux cross dans la foulée. Sage, raisonnable.
La semaine qui précède la course n'est pas facile, j'ai le sentiment de ne pas bien récupérer du semi-marathon malgré le peu de courbatures que j'ai eu. Mais par contre, j'ai les jambes chargées pendant et à la fin des quelques séances effectuées. Mardi, je ne force pourtant pas sur la séance de 300m sur piste puis idem mercredi avec un petit footing léger et vendredi, je suis très vite dans le dur sur les 600m. Je me préserve donc en espérant être en meilleure forme dimanche !
Cette nouvelle épreuve tombe vraiment bien dans le calendrier car je n'aurai rien couru ce week-end autrement. Et ce n'est pas un objectif en soi donc c'est une sortie à allure dans un coin que je connais déjà pas mal. Il ne faut en revanche pas que ce soit la course de trop car j'ai encore de belles échéances à venir avec notamment des épreuves du Challenge Trail et du Challenge de Seine-et-Marne.
Dimanche 24 novembre 2024
J'arrive sur place sur les coups de 8h00 pour récupérer mon dossard tranquillement. Je retrouve ensuite Pascal avec qui on a souvent le même débat : chaussures route ou chaussures trail ? Je finis par chausser les routes pour l'échauffement car le terrain semble plutôt sec. On repère le début de parcours dans un bois qui n'est effectivement pas très humide malgré la neige tombée quelques jours auparavant. Le vent qui a soufflé hier et souffle encore ce matin a bien aidé au séchage des zones humides.
On poursuit sur la deuxième partie de boucle où on retrouve Gilberto avant de couper quelques passages pour ne pas se mettre en retard et ne pas faire trop long car on court quand même près de 5 kilomètres alors que je ne me sens pas en grande forme, ça va être dur ce matin.
Finalement, je change de chaussures pour jouer la sécurité en mettant les trails car je trouve que ça glisse quand même un peu par endroits. Ensuite, direction la ligne de départ où je croise là encore pas mal de connaissances. C'est sympa de retrouver du monde sur cette première édition d'une épreuve locale. Rachid et Sophie sont également de la partie pour VMA77 !
La course
Malgré le fait que je n'ai pas confiance en ma forme du jour, je me positionne tout de même en première ligne car je sais que je peux tout de même jouer un peu sur une course de ce type. Le parcours me convient bien, les meilleurs athlètes présents aujourd'hui à Chessy disputent les épreuves de cross, il y a quelque chose à tenter !
C'est parti avec une première ligne droite dans l'herbe ! Et ça chahute immédiatement puisqu'un petit jeune joue des bras pour passer devant... à quoi bon ? Je rouspète d'autant plus que lorsque l'on franchit la petite butte au bout de la ligne droite, alors que nous devons tourner à droite, certains foncent tout droit donc ça se bouscule vu que le chemin est bien plus étroit. Bref, pas le meilleur départ possible. Je me déporte sur la gauche pour passer dans l'herbe et reprendre ma place, à l'avant du peloton en ne manquant pas de doubler le petit jeune que je ne reverrai pas de la course...
Une fois ce début de course un peu laborieux passé, la situation se clarifie et personne ne semble vouloir prendre les choses en main... Enfin, c'est mon ressenti. En réalité, je pars un peu trop vite mais je ne m'en rends pas compte du tout puisque mes sensations sont bien meilleures désormais. Du coup, je me charge de donner le tempo sur les premiers kilomètres... à moins de 3'40/km !
Oui, c'est une grosse erreur, je suis parti trop vite. Pourtant, j'ai vraiment eu l'impression de partir comme d'habitude, à l'aise. Je me sentais comme dans les bons jours sur des parcours nature où j'arrive à jouer aux avant-postes en partant fort puis en gérant mon effort. Le problème, c'est que même si je me sens vraiment bien, je plafonne bien trop vite sauf que je me sens obligé de maintenir mon effort pour ne pas laisser partir trop tôt Ruddy avec qui je partage le début de course.
Au bout de 2 kilomètres, après le passage tout plat dans la forêt puis la descente en direction du Parc des Frênes, je commence à accuser un peu le coup. Je suis en tête de la course mais Ruddy prend enfin les commandes et Pascal nous rejoint. Je me sens un peu juste donc je ne cherche pas à les accrocher dans la portion suivante, en montée, sur les traces du parcours des 4 heures de Montévrain.
Cependant, lorsque l'on sort du sous-bois du haut du Parc, on retrouve une portion descendante qui m'est plus favorable et devant, les gars temporisent donc je les rattrape avec deux autres coureurs sur mon porte-bagage. Je réintègre donc un groupe de tête désormais composé de 5 athlètes mais dans le bas du parc, je comprends vite que ce n'est pas une bonne nouvelle. J'ai tenté un départ rapide, ça aurait pu payer si nous nous étions retrouvés à 2 ou 3 maximum devant, pour jouer le podium (j'ignore à ce moment-là qu'en fait, c'est le top 5 qui est récompensé donc je suis parfaitement dans le coup).
On passe une petite bosse, courte mais raide et là, je sens que je ne tiendrai pas. A la relance, Pascal et Ruddy s'envolent et je me fais doubler dans la montée suivante par mes deux poursuivants. Je relance convenablement dans la portion du Parc du Bicheret qui me convient un peu mieux mais dès que ça remonte à nouveau, je suis à la peine et on n'est même pas à la mi-course.
On revient en direction de la zone de départ avec un long faux-plat montant dont une longue portion en ligne droite, vent de face. Je me sens au ralenti et je me fais rattraper par d'autres concurrents, rien ne va, je baisse les bras. Dans la tête, je n'ai plus la motivation pour jouer, ça se transforme en un footing ++. Je serre quand même les dents pour ne pas exploser mais c'est dur. On reçoit pas mal d'encouragements au moment de passer près des tentes de l'organisation et on part pour une deuxième boucle identique. Je suis bien moins frais qu'en début de course, sur les mêmes chemins.
Toute la partie en forêt me convient plutôt bien donc je réussis à me relancer un peu, ça me rassure pour la fin de course même si je ne joue plus rien. Je crois que je suis 8ème à ce moment-là et je parviens à revenir sur un coureur que j'ai déjà croisé sur certaines courses. On se met à papoter, en se disant qu'on est dans la même situation, pas si cuit finalement puisqu'on arrive à parler mais on a mal aux jambes, c'est un jour sans. Je tiens dans sa foulée jusque dans la montée du Parc des Frênes mais il me distance quand on arrive dans le sous-bois.
C'est vraiment le passage de la course où je subis le plus alors que pourtant, je tente de maintenir une allure potable. A la sortie de la forêt, je perds encore deux places puisque Nicolas me double, suivi de près par un autre coureur. Il m'encourage, me dit de tenir mais je n'ai plus aucune envie. Heureusement, la descente me permet de reprendre un peu de vitesse, je déroule. En bas, je recolle même juste derrière Nicolas dans la bosse que je passe mieux que lui mais la relance me fait bien mal.
Allez, dernière montée vers le Parc du Bicheret, je limite la casse. Je sais que je suis 10ème désormais, j'essaie de relancer pour conserver ma place dans le top 10. Je vois même que je suis en train de revenir sur un athlète qui doit être dans le dur comme moi aujourd'hui car je sais qu'il vaut bien mieux. Sur la toute fin de course, j'ai 3 coureurs en ligne de mire et un autre en chasse derrière moi, je parviens à en remettre suffisamment pour éviter le retour de mon poursuivant mais je pars de trop loin pour rattraper ceux qui me devancent malgré un bon finish. Après avoir laissé tomber ma chasse à la meilleure place possible pendant quelques kilomètres, je sers les dents dans le dernier faux-plat montant pour sauver les meubles.
Cette fois, on descend dans l'herbe la petite butte du départ pour franchir la ligne d'arrivée au bout de la ligne droite. Tout juste moins de 40 minutes (39'52) pour un poil moins de 10 kilomètres à la montre. Quasiment 15km/h de moyenne dans la forme du jour, c'est pas si mal même si j'étais plus rapide il y a une semaine, sur un parcours plus favorable mais aussi deux fois plus long. J'ai tenté, j'ai joué, je me suis grillé, j'ai subi mais j'ai quand même bien apprécié le parcours ! 10ème sur 172 concurrents classés, 3ème senior, ça reste très correct. Je finis à seulement 47 secondes du podium récompensé, Pascal terminant en 5ème position, ça veut bien dire que j'y avais ma place si j'avais eu de meilleures jambes mais je n'ai aucun regret.
Merci à z00m pour les photos 📷
Après la course, je récupère tranquillement et retrouve encore d'autres connaissances, parents des enfants qui participent aux épreuves du cross. Un très bon moment passé à papoter, suivre les courses, encourager les jeunes athlètes. Et en fin de matinée, une de mes élèves à Chelles qui m'avait prévenu qu'elle ferait le cross dispute la course des Poussines. Je suis resté pour la voir courir et ça fait bien plaisir de la voir aller chercher une très belle troisième place pour son premier podium en cross !