[01/09/2024] 4 heures de Montévrain

Publié par David Gueudet sur 2 Septembre 2024, 07:16am

C'est la rentrée ! Retour pour la quatrième fois sur les 4 heures de Montévrain, une course que j'affectionne particulièrement ! Cette année, difficile de composer une équipe vu les indisponibilités de chacun donc j'y reviens en solo, 5 ans après ma première en 2019 (20 tours, 6ème). Ce sera l'occasion d'une grosse sortie longue à 1 mois de mon objectif de ce début de saison (les 54km de Nice by UTMB).

Ce sera donc bien différent des deux précédentes éditions où j'ai eu l'occasion de monter sur le podium (2èmes avec Clément en 2022, 27 tours puis à nouveau 2èmes en 2023 avec Jérôme, Martin et Alex, 30 tours). J'aimerais bien monter en solo sur le podium mais je n'aborde pas l'épreuve dans un état de fraîcheur absolu puisque je reviens d'une semaine bien remplie du côté de Chamonix avec Martin. Les 30 kilomètres et 2500mD+ de rando lundi, les 15 kilomètres et 1200mD+ de course mardi et les 90 kilomètres et 2000mD+ de mercredi risquent de peser un peu dans la balance.

J'arrive au Parc des Frênes de Montévrain sur les coups de 7h, le temps de récupérer mon dossard tranquillement, de préparer mes affaires, de me poser et de croiser déjà de nombreuses connaissances, ce qui sera le cas toute la matinée entre les participants et les spectateurs de passage ! La rentrée, quoi, et les papotages qui vont avec. On s'installe au niveau d'une table avec Nicolas, 4ème l'an dernier mais moins ambitieux cette année vu ses échéances du week-end prochain. Arrivent ensuite Greg, Julien et Magali qui forment quand même une équipe VMA77 cette année !

Pas d'échauffement vu tout ce que nous aurons déjà à faire en 4 heures et il fait déjà bien chaud. Je connais la boucle, elle est dans le sens contraire de l'an dernier puisque cela change de sens tous les ans. C'est le sens que j'aime le moins mais tant pis. Les minutes défilent et il est déjà temps d'aller se placer sur la ligne de départ, aux côtés des coureurs solo et des premiers relayeurs des équipes.

Photo par Jeff peu avant le départ

1ère heure - TENTER

Je ne veux pas refaire la même erreur qu'il y a 5 ans donc je décide de partir sur un rythme de 12,5 / 13km/h maximum sur le début de course. Cela correspond à 6 tours max en 1 heure. J'ai un objectif très ambitieux de 50 kilomètres à parcourir soit 23 ou 24 tours, si la forme est excellente.

Comme d'habitude, ça part très vite puisque les relayeurs peuvent tout donner et les solos ont toujours tendance à partir un peu trop vite pour bien rentrer dans la course. Je ne m'affole pas, je laisse Toni s'échapper déjà loin devant, le vainqueur de l'an dernier est imprenable pour moi. Il y a aussi Laurent, très solide, qui a de fortes chances de terminer deuxième. Je le garde un moment en ligne de mire sans chercher à le reprendre. Je l'apprendrai plus tard mais un autre concurrent me devance également à ce moment-là. Je suis donc à priori 4ème et pourtant, je pars un peu fort.

Je boucle le premier tour en moins de 10 minutes, c'est logique, mais maintenant, il faut maintenir la cadence. Je me rends vite compte que ça ne tiendra pas 4 heures et que les 24 tours sont inenvisageables sauf si mes sensations s'améliorent en cours d'épreuve. Au bout d'un moment, Florent, une connaissance qui était calé derrière moi, me passe en montée, mon point faible. Je passe donc 5ème et là aussi, je ne cherche pas à suivre. Si je dois finir devant lui, j'ai largement le temps de le rattraper sur la vingtaine de tours à parcourir.

Si je ne m'abuse, je garde le rythme pendant 5 tours complets sans faire la moindre pause. Une grosse erreur que je vais payer cher. Près de 50 minutes sans boire dans ces conditions de chaleur et d'humidité, c'est vraiment une très mauvaise idée et je m'en rends compte bien trop tard, quand je prends enfin le temps de m'arrêter pour m'hydrater, en express. Jouer, c'est bien mais la priorité, c'est de bien gérer son effort. Mieux vaut perdre quelques secondes ou minutes maintenant en s'hydratant bien que d'exploser ensuite. Une bonne leçon, indéniablement.

Je termine mon 6ème tour en un tout petit peu moins d'une heure, sur le rythme visé en avant-course mais j'ai parfaitement conscience que je me suis grillé et que je vais devoir calmer le jeu, c'est déjà dur physiquement et je suis noyé de sueur, le maillot comme le short... J'espère encore pouvoir conserver ma cinquième place et faire plus de 20 tours, mieux qu'il y a 5 ans mais je vais rapidement déchanter.

2ème heure - SE RÉSIGNER

A présent, il n'est plus question de maintenir ce rythme de 10 minutes par tour, tant pis si je perds du temps mais je compte bien m'arrêter très régulièrement pour boire et même éventuellement commencer à marcher en montée car je ne suis pas très à l'aise. La deuxième partie de la boucle m'est beaucoup plus favorable, je peux gérer le début et relancer ensuite. J'enchaîne les tours mais ça commence à être vraiment compliqué et l'idée d'arrêter là commence à trotter dans mon esprit. A quoi bon poursuivre pour dégringoler au classement et finir complètement explosé de fatigue et physiquement ?

7ème, 8ème, 9ème tour... je change de chaussures, ne supportant plus les chaussures de Trail, je mets les chaussures de route pour davantage de confort. Les premiers virages et passages un peu glissants sont délicats mais ça va assez vite mieux, un choix judicieux je pense. Même si je suis dans le dur, je retrouve un peu le moral. Je rattrape Jeff qui me dit qu'il va bâcher, je me sens moins seul dans ce calvaire. Puis, c'est Nicolas qui me rattrape dans le tour où je me résigne à marcher pour la première fois dans la montée. Il me dit qu'il fait encore une heure puis qu'il finira en relâchement. On est à la mi-course, j'ai dépassé les 20 kilomètres depuis un moment (en passant le semi-marathon en moins de 1h45) mais je n'en peux plus.

J'ai terminé le 10ème tour bien avant la fin de la deuxième heure donc l'objectif de faire autant voire mieux qu'il y a 5 ans reste réaliste mais c'est la troisième heure qui va en décider autrement.

3ème heure - LÂCHER

Je ne sais pas combien de kilomètres j'ai fait durant cette troisième heure mais une chose est sûre... pas beaucoup ! Complètement déshydraté, je fais une grosse pause pour prendre le temps de récupérer et de boire, boire, boire... Je suis lessivé, je n'ai plus de motivation mais le mental prend le dessus, j'irai au bout de ces quatre heures malgré tout.

Je prends mon temps, assis à l'ombre sur une chaise. Je papote, je souffle, je bois. Je repars ensuite au ralenti, je fais quelques kilomètres très lents. Cependant, je commence à récupérer un peu d'énergie. La fin de la troisième heure approche et un nouvel objectif apparaît : les 40 kilomètres sont encore atteignables. Et alors que ça ne devrait être qu'une formalité de faire 13 kilomètres en 1h20 (le temps qu'il me reste approximativement), c'est pourtant loin d'être gagné vu mon avancée de ces dernières dizaines de minutes.

Je retrouve un rythme correct, je marche moins, je cours de plus en plus mais je sens rapidement que cela me pompe de l'énergie tant il fait chaud. Je perds vite ce que je mets du temps à récupérer mais le moral est bon et j'avance à nouveau, c'est l'essentiel. Je n'ai de toute manière pas envie de faire beaucoup de tours mais suffisamment pour sauver l'honneur et éventuellement grapiller quelques places car je suis désormais 16ème...

4ème heure - RELANCER

La dernière heure se passe bien, je ne suis pas rapide mais j'enchaîne les tours à une allure convenable. Je m'arrête systématiquement pour boire, discuter un peu et repartir, je ne suis plus en mission, j'avance sans oublier de profiter.

Dans les dernières minutes, le timing se resserre donc je bascule en mode guerrier, je suis bien plus efficace mais il ne me reste plus beaucoup de marge pour effectuer les deux tours avant la fin des 4 heures, ce qui me permettrait de dépasser les 40 kilomètres en fin de course.

Remotivé, je boucle mon 17ème tour sur un bon rythme. Je m'arrête boire quelques secondes et je repars dans la foulée, il me reste moins de 14 minutes pour finir le 18ème et ainsi pouvoir faire un 19ème tour. Je mets à peine plus de 11 minutes pour cet avant-dernier tour, ça fait plaisir ! Comme quoi, on peut retrouver des ressources après près de 4 heures d'épreuve et plus de 38 kilomètres parcourus.

Je franchis la ligne sans m'arrêter boire, pour être sûr de pouvoir faire ce dernier tour... Je continue sur mon rythme sur la partie roulante jusqu'à ce que je rejoigne Axel (qui a fait un tour de plus que moi, 8ème) accompagné par Sébastien. Ils marchent donc je reste à leur niveau et en profite pour relâcher après l'effort de relance que j'ai fait sur ces derniers tours. On papote bien, on y va cool, ça fait du bien. Je relance quand même sur la fin de la boucle pour terminer convenablement. J'ai 41,41 kilomètres et 399 mètres de dénivelé positif parcourus en 4 heures 15 minutes et 14 secondes à la montre. D'après Strava, j'ai 3h47 de temps de déplacement soit 28 minutes de pauses cumulées, ce qui me semble cohérent. Je termine finalement 14ème sur 53 participants individuels, à 3 tours du podium et à 1 tour de la 7ème place, 3ème senior.

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