En vacances dans la station de Valfréjus cette semaine, je n'avais pas prévu de porter un dossard, n'ayant même pas vu qu'il y avait ce week-end, à moins d'une heure de route de notre logement, plusieurs courses organisées du côté de Valloire et Valmeinier dans le cadre du Trail du Galibier-Thabor.
Cependant, vendredi soir, alors que nous avons effectué les différentes randonnées que nous avions envisagées cette semaine, je recherche une activité à faire pour le lendemain du côté de la Maurienne... Et voilà que je tombe sur ces fameuses épreuves de course à pied. Mais les inscriptions sont closes donc j'envoie une bouteille à la mer en envoyant un message à l'organisation afin de savoir s'il serait tout de même possible de s'inscrire sur place... Et dans la soirée, je reçois une réponse positive !
Je me réveille donc peu après 6h00 ce samedi pour me rendre à la station de Valmeinier afin de m'inscrire en dernière minute pour le Trail du Lac Vert, la plus petite distance proposée aujourd'hui. C'est chose faite sur les coups de 8h00 ! Je retourne à la voiture car il pleut et il ne fait pas très chaud donc j'ai un peu d'attente avant le départ de la course prévu à 10h00.
A quelques minutes du départ, je fais un petit kilomètre d'échauffement, en montée évidemment. Tout va bien physiquement, aucun pépin, je suis opérationnel. Cependant, j'ai peu d'espoir de faire une bonne performance ce matin car la semaine a été chargée. Nous avons marché plus de 80 kilomètres depuis notre arrivée dans la région lundi et quasiment 5000 mètres de dénivelé positif (et négatif) parcourus. De plus, même si nous sommes en altitude depuis quelques jours, je n'ai quand même pas l'habitude de courir aux environs des 2000 mètres. Au niveau du souffle, ça change un peu la donne et avant le départ, je sens aussi que le coeur monte vite dans les tours.
La course
C'est bien à 10h00 que le départ est donné ! Au milieu d'athlètes locaux et de jeunes probablement spécialistes de ce type de distance (il y aura à l'arrivée 4 juniors dans le top 5 !), je n'ai pas de repères même si je sais qu'à chaque fois, sur des courses en montagne, le niveau est élevé et je n'ai aucune chance de jouer aux avant-postes.
Les premiers partent très vite mais je profite d'un début de course roulant pour me tester et rapidement remonter ceux qui ont fait le départ pour le fun. En revanche, dès que ça commence à grimper (c'est-à-dire après seulement quelques centaines de mètres), j'accuse immédiatement le coup et choisis (en n'ayant pas vraiment le choix) de marcher. Je perds donc de nombreuses places même si je suis loin d'être le seul à subir cette première montée bien difficile.
La première côte n'est pas très longue mais elle casse bien les pattes, ça calme. Environ 1 kilomètre de montée avant de basculer dans une première belle descente qui me permet de me relancer. Les jambes sont bonnes mais je sais que les kilomètres à venir vont être très difficiles, on attaque la difficulté majeure du parcours entre le kilomètre 3 et le kilomètre 7.
Dès le premier kilomètre de cette deuxième montée, je regrette un peu de ne pas avoir pris les bâtons car ils m'auraient été bien utiles ce matin mais ce n'est pas grave, cette course n'est pas un objectif mais simplement une chouette occasion de courir dans ce coin que je ne connais pas et une bonne séance d'entraînement, au final.
Au kilomètre 4, on a un peu de relance après un ravitaillement liquide que je zappe volontairement. Cela fait du bien de pouvoir recourir un peu car sinon, la course va être très très longue. Pour autant, c'est usant car on alterne entre portions plates (mais jonchées de cailloux et de racines humides) et petites bosses dans lesquelles je profite de mon élan pour courir un peu mais où je finis systématiquement par marcher, déjà dans le dur.
Il faut ensuite aller jusqu'au fameux Lac Vert et ce n'est pas chose aisée. Je me fais beaucoup doubler dans la montée mais c'est vraiment difficile pour moi donc je limite la casse sans trop m'employer au risque de me griller totalement pour la fin de course. Je me fais la remarque que j'ai bien du mal à profiter des paysages qui sont pourtant bien sympas donc je lève un peu la tête, je profite quelques secondes avant de replonger ma tête vers le sol comme je suis contraint de le faire à chaque fois que cela monte.
Ce qui est rassurant, c'est que c'est dur pour tout le monde ici. On n'a pas besoin de s'échanger des mots pour comprendre ce que chacun ressent. Allez, un dernier effort et nous y voilà, au Lac Vert, à la mi-course ! Je salue les bénévoles présents ici pour nous pointer, nous aiguiller, nous encourager ou nous prendre en photos, merci à eux qui font partie de cette bien belle organisation. Je suis alors 40ème en 45 minutes et 40 secondes.
Après le Lac Vert, ça monte encore pendant un bon kilomètre, une partie relativement raide où j'ai l'impression de ne plus avancer du tout. Vivement que cela bascule ! Sur le haut, on ne part pas directement dans une descente continue mais plutôt une alternance de montées courtes - descentes plus longues donc ça se court bien. Je reste bloqué un moment derrière un groupe de 3 qui me ralentit mais ça m'évite de trop m'emballer et de m'user physiquement donc je ne cherche pas à passer.
Au bout d'un moment, la concurrente devant moi dépasse les deux qui la précèdent donc j'en profite pour faire de même. Je reste ensuite quelques instants derrière elle car elle avance bien mais elle me propose de me laisser passer donc je finis par la doubler également. Je suis très à l'aise dans cette portion assez engagée où on peut prendre de la vitesse sur des monotraces comme je les aime. Je puise pas mal dans l'énergie qu'il me reste pour mettre du rythme ici mais c'est plutôt efficace.
Finalement, on bascule juste après dans la descente plus franche où j'allonge nettement la foulée, j'approche les 15km/h, je sais que je vais le payer dans la montée finale mais tant pis, je profite de mon aisance en descente pour aller plus vite et rattraper quelques concurrents qui m'ont doublé en montée.
On passe devant le deuxième ravitaillement de la course, que je zappe également mais je profite des encouragements des bénévoles et là, on attaque la grosse descente du parcours, une alternance entre des passages assez pentus et d'autres plus vallonnés avec quelques légères remontées pas désagréables car ça évite de puiser trop longtemps sur les quadriceps. Cependant, c'est vraiment physique, usant. J'aime mais au fil des kilomètres, ça devient de plus en plus dur de continuer à mettre de l'engagement car la fatigue me rattrape !
Le bas de la descente est délicat, j'ai besoin de récupérer un peu donc je calme le jeu avant d'en remettre un peu sur les dernières centaines de mètres avant d'attaquer la bosse finale, celle dont je me serais bien passée ! Il reste un gros kilomètre à parcourir et c'est tout sauf le plus simple.
Bon, là, je n'avance quasiment plus, je suis à bout. Le seul objectif est de franchir la ligne d'arrivée, tant pis pour le classement et le chrono. Je reperds quelques places mais c'est pas grave. Les coups-de-cul s'enchaînent et font mal aux jambes mais les encouragements font plaisir et la fin est proche. Allez, dernière remontée avant de basculer vers l'arrivée, un petit bonus de quelques virages pour atteindre la ligne, je tape dans les mains de pleins d'enfants qui n'attendent que ça, bras tendus, ça fait plaisir !
12,6 kilomètres, environ 700 mètres de dénivelé positif et négatif... en 1 heure 36 minutes et 23 secondes. Je suis cuit mais c'est une bonne chose de faite, une belle improvisation ! Je termine 48ème sur 245 partants (244 arrivants). Place au repas (compté dans l'inscription) et à la récupération (nécessaire !).