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Mes expériences sportives

Mes expériences sportives

Courses à pied, tournois de Badminton & récits en tous genres


[19/03/2022] EcoTrail de Paris

Publié par David Gueudet sur 21 Mars 2022, 16:52pm

Catégories : #COURSE À PIED

Le contexte

C'est le 26 octobre 2017 que je me suis inscrit pour la première fois aux 80 kilomètres de l'EcoTrail de Paris. Finalement retenu pour la Verticale de la Tour Eiffel, je n'y ai pas pris part en 2018. Le 29 août 2019, rebelote, je m'inscris à l'épreuve afin d'entamer ma préparation aux courses estivales de 2020, particulièrement l'Ut4M80 Challenge. Finalement, la course est annulée au dernier moment et reportée. Entre temps, je passe le cap des 80 kilomètres en juillet 2020 en terminant l'Oisans Trail Tour 85km.

En 2021, je reporte à nouveau ma participation à la course car nous avons le choix entre juillet 2021 et mars 2022. Or, en juillet 2021, je prends part à l'Ut4M80 Challenge. Fin novembre, je boucle également la SaintéLyon longue de 78 kilomètres. L'OTT et la STL sont donc désormais les deux plus longues courses (en terme de distance) auxquelles j'ai participé. L'EcoTrail de Paris se placera entre les deux si j'en viens à bout, en préparation de mon objectif estival 2022 : la Traversée Nord de l'Echappée Belle, 85 kilomètres dans le Massif de Belledonne.

C'est peu dire que je ne suis pas prêt pour cet EcoTrail de Paris 80km alors que la course approche. En cette saison 2021-2022 où les compétitions ont repris quasiment normalement, ma motivation est principalement portée vers le Badminton avec la saison d'interclubs et les tournois. Je joue 4 fois par semaine au Badminton quand je cours 1 à 2 fois maximum : la séance sur piste du jeudi soir et de temps en temps, une course le week-end. Et en plus, je travaille davantage la vitesse et privilégie le court, pour le plaisir.

Heureusement, je fais pas mal de trajets à vélo quand même, principalement pour aller et revenir du boulot. Mon volume de sport est plutôt conséquent cette année encore mais ma préparation pour une épreuve telle qu'un 80km est inexistante. Non, non, vraiment, je ne suis pas prêt.

Cependant, je ne l'étais pas non plus fin novembre pour la SaintéLyon qui s'est parfaitement déroulée alors pourquoi pas ? La configuration n'est pas la même pour autant, départ le samedi à 11h00 pour l'EcoTrail contre le dimanche à 00h00 pour la SaintéLyon. C'est donc une course de jour qui m'attend contre une course de nuit. La météo devra être très belle et douce contre de la neige et du froid fin novembre. L'avant-course sera également très différent. Seul vrai point commun, un interclub de Badminton le vendredi soir juste avant la course...

Sauf que cette fois, je ne fais pas les choses à moitié et j'en suis conscient mais je l'assume. C'est moi et c'est comme ça. Vendredi soir, après une grosse séance d'entraînement il y a 2 jours (mercredi), j'enchaîne un simple (gagné 21-11 / 21-15), un mixte (gagné 21-08 / 21-07) contre Champs-sur-Marne et quelques points en simple avec Romane... Je ne me suis pas vraiment économisé.

Samedi 19 mars 2022

C'est vers 6h45 que je me réveille ce matin après une bonne mais relativement courte nuit. Le réveil pique un peu quand même. Après mon petit-déjeuner et une douche, je finis de me préparer et je pars de chez moi direction la Gare de Torcy pour 7h45. J'arrive sur place avec un peu d'avance, je retrouve Christophe (camarade de club) et son ami Thery (tous deux étant au club de Triathlon de Torcy). Nous prenons le RER en direction de La Défense et nous y retrouvons Augustin accompagné par Denis et un autre ami.

Le trajet passe bien, nous récupérons ensuite le U en direction de Saint-Quentin-en-Yvelines. Là, nous nous trouvons dans le même wagon que de nombreux autres participants à l'EcoTrail... dont Clément, juste derrière moi ! Et Yves à quelques sièges de nous qui vient nous rejoindre. On discute pas mal, le temps passe vite et nous voilà arrivés. Nous n'avons plus qu'à sortir de la gare et rejoindre un car-navette qui nous emmène directement à la Base de Loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines où sera donné le départ de la course.

Une fois sur place, nous nous préparons tranquillement et croisons encore quelques connaissances dont Patricia et Yann de Kikouroù. Je dépose mon sac à la consigne quand l'heure du départ approche et que j'ai fini de me préparer. J'attends Christophe et ses amis et nous nous rapprochons du départ mais c'est déjà trop tard pour intégrer la vague 1... et ce sera même trop tard pour la 2, à peu de choses près. Tant pis, nous serons vague 3 avec un départ à 11h10. Il y a en tout 4 vagues par horaire de départ, à 11h00, 11h30 et 12h00.

J'enlève mon coupe-vent peu avant le départ mais les conditions météorologiques sont vraiment idéales, il fait très beau aujourd'hui, ce sera un grand soleil toute la journée. Un peu de vent quand même, qui souffle bien par moments mais c'est raisonnable. Et il fait très doux, presque trop d'ailleurs, nous allons avoir bien chauds car nous ne sommes pas encore habitués à ces températures si tôt dans l'année.

Je pars donc évidemment en tenue très courte avec un short léger, un tee-shirt par-dessous mon maillot de l'USTA sur lequel est épinglé mon dossard n°371 reçu par courrier quelques jours avant la course. Casquette vissée sur la tête et sac de Trail sur le dos avec le matériel obligatoire dedans. Et aux pieds, j'ai choisi de mettre mes chaussures de route Brooks Ricochet tant il n'a pas beaucoup plu ces derniers temps. Le choix entre chaussures de Trail et route est toujours délicat mais je suis assez sûr de moi, ne voulant surtout pas faire les 10 derniers kilomètres sur les quais de la Seine en chaussures de Trail.

Allez, ça y est, nous entrons dans le SAS de départ et rejoignons l'arche, nous sommes en deuxième ligne avec Christophe et Thery, Yves et Yann sont juste derrière. Il est temps de s'élancer, après le compte à rebours, c'est parti pour une longue aventure sur les chemins de l'ouest franciliens jusqu'à la Tour Eiffel !

[19/03/2022] EcoTrail de Paris
La course
De Saint-Quentin-en-Yvelines à Buc (km 23,7)

Je le sais parfaitement, on me l'a dit et répété, ça se voit sur le profil de la course, les 20 premiers kilomètres sont piégeux car très roulants donc il ne faut surtout pas partir trop vite mais il est évident que de toute manière, je partirai trop vite. Je suis parfaitement conscient que je dois être raisonnable mais je suis joueur et je sais aussi que ça m'a souvent réussi de profiter de ma fraîcheur de début de course pour faire des résultats très satisfaisants pour moi. Donc je ne vais pas abuser, je vais gérer le début de course mais je vais aussi en profiter pour bien avancer car il y a un équilibre à trouver entre le fait de se fatiguer et de subir la suite de la course et le fait de se donner de la marge par rapport aux barrières horaires et au-delà de ça de se donner le temps de ralentir plus tard.

Les premiers kilomètres sont très plaisants, je les fais aux côtés de Christophe, on avance bien ensemble tous les deux, en papotant quelques fois mais aussi et surtout en remontant très vite les derniers des deux premières vagues qui sont parties. On va doubler un beau paquet de concurrents en peu de kilomètres, rien que sur le tour de la Base de Saint-Quentin-en-Yvelines. Parmi eux, on double Lolo l'bagnard de Kikouroù ou Clément, parti avec des collègues.

Les sensations sont bonnes, on avance bien à 13km/h de moyenne, tout va très bien. Je sais bien que je vais le payer mais je profite, j'ai parfois eu ce genre de sensations sur 40 à 50 kilomètres sur les épreuves de ce format auxquelles j'ai pu participer avec l'Oisans Trail Tour et la SaintéLyon.

On passe les 10 premiers kilomètres tous plats en 46 minutes, mine de rien. Nous sommes parmi les tous premiers de la troisième vague pour l'instant. Nous continuons de remonter le peloton petit à petit même si les allures des concurrents que nous rattrapons sont de plus en plus proches des nôtres. Très réguliers depuis le départ, nous allons commencer à l'être un peu moins car je sens que j'ai besoin de calmer un peu le jeu mais on avance toujours bien. Surtout que mes sensations sont par phases, je ressens parfois le besoin de ralentir un peu et je suis parfois bien et repasse devant Christophe.

On passe devant le Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines puis devant la Gare où nous étions tout à l'heure avant la course. Nous prenons ensuite la direction des Etangs de la Minière, un coin où je suis venu une fois, en décembre 2020, à l'occasion d'un OFF Kikouroù au départ de Versailles. Je reconnais quelques chemins même si nous restons aujourd'hui plutôt en bas et ne prenons quelques montées bien sympathiques des environs... Le cadre est très sympa, on avance bien, on passe le semi-marathon en 1h45 mais je sens que ça ne va pas être simple par la suite. Je passe en peu de temps de bonnes sensations à de gros doutes sur ma capacité à suivre Christophe encore longtemps.

[19/03/2022] EcoTrail de Paris

Peu après, l'arrivée au premier ravitaillement de la course fait du bien ! Il commence à faire bien chaud. Il est 13h07 lorsque nous arrivons au Château de Buc. Le prochain point d'eau est dans plus de 20 kilomètres et le prochain ravitaillement solide dans plus de 30 kilomètres donc il n'est pas question de négliger ce ravito ! Il est très important.

Nous n'y trainons pas pour autant mais je bois deux verres de coca, je mange un peu de saucisson, de fromage, de pomme et d'orange, ce que je ferai à chaque fois. Un peu de salé et de sucré, des aliments que j'aime et qui me font du bien. J'ai sur moi des pâtes de fruit et des pâtes d'amande que je consommerai pendant la course, une compote également en plus de celle avalée juste avant le départ et quelques barres céréalières au cas où. La priorité est donc de consommer un peu de salé avant tout car je sais qu'en course, il n'y a pas beaucoup d'aliments salés qui me font plaisir.

On fait une petite photo avec Christophe, je donne des nouvelles à mes proches et on repart tranquillement en finissant de manger ce que l'on a pris. Nous allons attaquer les choses sérieuses, c'est là que la course commence vraiment après un gros échauffement.

BUC - CHATEAU (KM 23,7 - 227mD+) : 195ème en 1h57'16

[19/03/2022] EcoTrail de Paris
De Buc à Meudon (km 46,3)

Nous passons le 24ème kilomètre en moins de 2h00 de course soit plus de 12km/h de moyenne sur ces deux premières heures, c'est évidemment trop rapide mais au moins, il nous reste beaucoup de temps pour les 56 prochains kilomètres.

Nous allons désormais en direction de la Forêt de Versailles. Assez rapidement, nous arrivons dans une petite montée où j'aperçois Christian, sachant qu'il serait dans une côte pas loin du premier ravitaillement. Il me charrie en disant qu'il a failli m'attendre mais je sais pertinemment de mon côté que je suis en fait là trop tôt mais c'est comme ça. Je le salue, on redescend légèrement puis il se fait le plaisir de nous regarder et de nous photographier dans la belle bosse qui suit, raide comme il faut en nous précisant qu'ici, les premiers couraient, eux !

[19/03/2022] EcoTrail de Paris[19/03/2022] EcoTrail de Paris

Une fois en haut, on relance quand j'ai le plaisir de voir Elisabeth désormais ! Elle semble aussi bien contente de me voir ! Bon, le ravitaillement était il y a peu de temps donc je prends un bonbon pour la forme, ça fait surtout plaisir au moral ! Et c'est reparti, avec le sourire ! Et hop, quelques centaines de mètres plus loin, on croise Jean-Luc cette fois, il part retrouver Christian pour encourager les kikoureurs présents sur la course.

Ce n'est que quelques minutes plus tard, après que Christophe ait fait une jolie petite gamelle devant moi, que je fais une pause pour satisfaire un besoin personnel et que je dis à Christophe de partir sans moi. J'ai besoin de souffler. Il pense que l'on se reverra mais non, je ne reviendrai jamais sur lui, il a de bonnes jambes aujourd'hui alors que les miennes tirent déjà, surtout au niveau du fessier pour l'instant. Merci le Badminton de la veille^^

Allez, maintenant, il faut que je trouve la motivation de faire 50 kilomètres tout seul ou presque. Heureusement, il y a du monde autour et ce qui me rassure, c'est de voir d'autres concurrents dans le même état que moi, déjà marqués par ce début de course, abandonnant leurs objectifs de performance et cherchant juste à essayer de rallier l'arrivée désormais. Il va falloir avaler les kilomètres tant bien que mal, gérer les relances et les montées. C'est le début d'un long calvaire mais aller au bout sera déjà une belle performance.

Je ne m'interdis pas de marcher de toute manière, même sur le plat. Je relance dès que possible, surtout quand c'est descendant. Je m'empêche juste de m'arrêter faire une pause. Je me fixe des objectifs à plus ou moins long terme, kilométriques ou les ravitaillements à atteindre. Je me force à courir le plus possible pour que ça passe plus vite mais que c'est dur. J'échange quelques mots avec certains de temps en temps, ça aide à relativiser sa propre souffrance. Que la course va être pénible. Je communique plus que prévu avec mes proches, surtout avec Mathilde qui est censée venir à la Tour Eiffel pour attendre mon arrivée en fin de journée.

Je cherche de nouveaux objectifs à aller chercher avec cette grosse panne d'envie, ce manque de motivation que je n'ai jamais connu aussi loin de l'arrivée. Sur de longs formats, cette lassitude, ces sensations de jambes très lourdes et cette pénible envie de s'arrêter là, je ne la connais habituellement que très tard, bien plus tard que ça. Là, c'est dès le trentième kilomètre que le calvaire a commencé et à la mi-course, je me mets à douter de plus en plus vis-à-vis de l'intérêt d'aller au bout dans ces conditions, en subissant autant de kilomètres et autant d'heures. Les montées sont des supplices et le reste n'est pas beaucoup mieux.

Je finis par arriver à Meudon, peu avant 16h00. Nous avons quelques séries de marches à monter pour atteindre le point d'eau et j'en entends pester ironiquement sur le fait d'avoir à grimper quand on sait qu'on finira par monter au premier étage de la Tour Eiffel.

Il fait chaud, j'ai déjà bu beaucoup plus que ce que j'aurais pensé, quasiment le litre et demi de ma poche à eau. Du coup, j'en profite pour la faire remplir quasiment intégralement donc presque 2 litres. Une eau plus froide qui fait du bien, un plein agréable alors que moralement, ça va un poil mieux car la moitié de la distance à parcourir est dépassée et je repars sans douter, avec l'envie d'aller au bout malgré tout.

MEUDON - ST-PHILIPPE (KM 46,3 - 736mD+) : 322ème en 4h42'21

De Meudon à Chaville (km 56,4)

En repartant de Meudon, c'est Yves qui me rattrape et que je laisse vite filer car je prends mon temps. Je donne des nouvelles à mes proches et j'essaie de voir avec Mathilde s'il est envisageable qu'elle me retrouve à Saint-Cloud plutôt qu'à la Tour Eiffel afin de me motiver à aller jusqu'à St-Cloud pour finir avec elle en marchant.

Pendant quelques kilomètres, je peine à relancer, je me force à courir un peu, je marche régulièrement, j'envoie quelques messages. Le prochain ravitaillement est dans moins de 10 kilomètres, c'est une motivation intéressante mais je prends mon temps pour y aller, je ne force pas. Cela se goupille bien pour Mathilde, je la retrouverai au kilomètre 69, c'est vachement mieux pour le moral que d'avoir à aller jusqu'au 80ème tout seul !

Au kilomètre 48, à 32 kilomètres de la fin, on voit une première fois la Tour Eiffel ! C'est dur de se dire que la ligne d'arrivée est en ligne de mire mais qu'il reste autant de distance à parcourir ! Surtout qu'on part dans la direction inverse et qu'on s'en éloigne. Mais c'est le jeu, on ne fait pas St-Quentin - Paris en un minimum de temps mais bien une course de 80 kilomètres, ça se mérite.

Après quelques belles bosses et kilomètres difficiles, on retrouve une portion plus roulante où je parviens à bien relancer, retrouvant davantage d'entrain. Cela fait du bien de courir un peu plus sans avoir l'envie permanente de s'arrêter. Bon, j'aurais bien envie de marcher ou de faire une pause mais c'est moins violent que depuis une vingtaine de kilomètres.

J'arrive finalement assez "vite" à Chaville, au ravitaillement situé dans un parc, à 17h13. Oh qu'il fait du bien ce ravitaillement après plus de 6 heures de course, 4h après le premier ravito. Comme à chaque fois, je prends un peu de coca, de saucisson, de fromage, de pomme et d'orange. Je repars même en compagnie d'Yves qui n'a pas avancé beaucoup plus vite que moi sur cette portion du coup. Mais là, je vais prendre tout mon temps pour finir de me ravitailler, relancer tranquillement pour faire les 13 kilomètres qui nous mènent au dernier checkpoint de la course !

CHAVILLE - PARC MARE ADAM (KM 56,4 - 944mD+) : 345ème en 6h03'26

De Chaville à Saint-Cloud (km 69,5)

A la sortie de Chaville, on a quelques kilomètres pas faciles avec quelques belles bosses du côté des Fausses-Reposes. Je commence à avoir les cuisses bien raides désormais, je suis épuisé mais je n'ai aucune douleur donc je suis confiant pour la suite. Je n'ai "que" 13 kilomètres à faire avant le prochain ravitaillement où je retrouverai Mathilde, ce qui m'obligera à finir les 11 derniers kilomètres en marchant et c'est très bien comme ça. Ainsi, je finirai avec davantage de plaisir, pas seul, sans forcer donc sans me faire mal.

Mon seul objectif au départ de la course était de la finir, ça commence à sentir bon. Bon, ça restera quand même une course bien subie où j'aurais aimé faire bien mieux et pour laquelle je sais que j'ai le potentiel de faire une belle prestation mais non, je n'étais pas prêt pour cette année, j'ai presque fait tout ce qu'il fallait pour aborder l'épreuve dans les mauvaises conditions (surtout avec le Badminton) mais je marche à la motivation et j'avais plus l'envie d'aller faire un interclub que de courir ce 80km. Mais je suis quand même content d'y être, c'est un bel exercice mental et physique, une bonne prise de repères, de bons apprentissages et la confirmation que je suis capable de faire ce genre de distance même dans une forme assez moyenne. En revanche, j'aurais évidemment aimé prendre davantage de plaisir.

Une nouvelle connaissance finit également par me rattraper, marathon-yann qui s'arrête à mes côtés pour échanger quelques mots. Il fait une course très solide, parti pas mal de vagues après moi. Non sans mal, je continue ma progression et les kilomètres ne défilent pas si lentement que ça. Je tiens au courant Mathilde au fur et à mesure et comme avant le ravitaillement de Chaville, je parviens à bien relancer à l'approche de celui de Saint-Cloud. Ainsi, je fais 3 kilomètres en courant quasiment sans m'arrêter. Alors, je cours lentement, à 10km/h mais quand même, ça fait du bien.

J'ai perdu peu de places entre Meudon et Chaville et j'en perds encore moins entre Chaville et Saint-Cloud. Je n'aurai finalement pas si mal géré la portion Meudon - Saint-Cloud après le gros gros coup de mou survenu peu après Buc. Bon, c'est aussi surtout parce que beaucoup d'autres concurrents sont dans le même cas que moi mais c'est la course et je sais que j'aurais pu finir en environ 9h00 si j'avais fini seul et que je m'étais forcé à courir, ce qui n'est pas si mal pour 80 kilomètres.

Mais non, là, mon objectif désormais, c'est uniquement de rejoindre le 69ème kilomètre pour finir tranquillement avec Mathilde, sans pression. Il est à peine 19h00 lorsque j'attaque la dernière montée qui précède le ravitaillement, j'ai tout mon temps pour finir. Quel plaisir de voir Mathilde, de la serrer dans mes bras ... "t'es plein de sueur", ah oui, c'est vrai, pardon !

Il fait encore bien chaud, j'ai beaucoup bu toute la journée, ça n'aura pas non plus aidé même si je ne vais pas me plaindre de ces conditions météorologiques excellentes. Allez, je bois un peu de coca, on me sert une belle quantité de saucisson, de fromage, de pommes et d'oranges, plus que ce que je souhaitais mais je vais prendre le temps de bien manger en repartant en marchant du ravitaillement et j'aurai même quelques réserves au cas où.

DN ST-CLOUD - BALUSTRADE (KM 69,5 - 1251mD+) : 356ème en 7h52'19

De Saint-Cloud à la Tour Eiffel (km 80)

Allez, plus que 10 gros kilomètres à parcourir, en compagnie de Mathilde. Je ne tarde pas trop à mettre mon coupe-vent car la nuit tombe et vu que je ne vais plus courir, je risque de prendre froid après la chaleur de la journée et avec la transpiration.

Je prends tout mon temps pour manger tranquillement dans la descente qui nous amène vers les quais de la Seine, je donne des nouvelles à mes proches et on blablate. Je n'en ai rien à faire de tous ces concurrents qui me doublent désormais, je suis bien content de ne pas avoir à courir tous ces kilomètres bitumés en fin de compte. J'aurais détesté cette portion autrement, c'est certain. Là, je ne vais pas dire que je l'apprécie complètement car je suis très fatigué mais ça passe beaucoup mieux.

Du coup, il n'y a pas grand chose à raconter sur cette fin de course, une sympathique balade en Bords de Seine avec des sensations de marche très correctes pour le coup, à plus de 6km/h de moyenne. Un seul instant vraiment décevant, c'est quand on passe par l'Ile Saint-Germain qui a l'air sympa mais dont je n'ai strictement rien à faire honnêtement... mais la sécurité ne permet pas aux accompagnants d'y pénétrer. Obligé de faire cette portion seul, un peu énervé par cette débilité et obligé d'attendre pendant 5 bonnes minutes à la sortie que Mathilde arrive après avoir dû faire demi-tour et un détour.

Bon, ça ne gâche pas mon plaisir de finir avec elle mais c'est franchement pas terrible. Pas mieux un peu plus tard quand un bénévole (j'en profite pour dire un grand merci à tous ceux qui nous ont encouragé, qui ont été présents pendant des heures et des heures, qui nous ont très agréablement accueillis sur les ravitaillements, au top !!) prend son mégaphone pour dire "je précise que la lampe frontale est obligatoire" quand on est en train de marcher sur les Bords de Seine éclairés. C'est simple, il n'est nullement stipulé qu'il est obligatoire de l'utiliser, simplement qu'il est obligatoire de l'avoir et je l'ai, dans mon sac. Alors oui, j'aurais pu la mettre mais non, ce n'était clairement pas utile, en fait.

Allez, on finit à un bon rythme de marche, on voit la Tour Eiffel, c'est motivant et en ne traînant pas trop, je peux arriver pendant qu'elle scintille ! Mathilde m'attend en bas, je me remets à courir une fois tout seul, pendant les quelques centaines de mètres qui nous mènent au pied de la Tour Eiffel. Je rattrape et double quelques concurrents, je ne finis pas si mal, du coup, en ayant autant marché.

BAS TOUR EIFFEL : 610ème en 9h44'41

On récupère un ticket et c'est parti pour les 330 marches pour atteindre le premier étage où se situe la ligne d'arrivée ! Cela me rappelle 2018 et la Verticale de la Tour Eiffel, quand j'avais grimpé les 1665 marches pour atteindre le troisième étage, alors tout frais puisque l'épreuve ne consistait qu'en ça. Là, on est tous bien cuits mais je ne suis pas si inefficace que ça, je monte les marches 2 par 2 et je double 6 ou 7 concurrents pour bien terminer.

Une fois en haut, je trottine jusqu'à la ligne d'arrivée que je franchis enfin après près de 10 heures d'effort ! Ouf, j'y suis quand même parvenu finalement et ça n'aura pas été qu'une partie de plaisir aujourd'hui, loin de là. J'arrive à 21h00, pendant le scintillement de la Tour Eiffel !

1ER ETAGE TOUR EIFFEL (KM 80,2 - 1360mD+) : 610ème en 9h50'40

A présent, petit ravitaillement express (il n'y a pas grand chose sur ce ravito), je prends un peu d'eau pétillante, ne buvant pas de bière et des morceaux de banane séchée... Je ne suis pas fan mais c'est pas grave. Ensuite, il est temps de prendre l'ascenseur au milieu des touristes pour redescendre au pied de la Tour Eiffel où je retrouve Mathilde. Quel soulagement d'en avoir fini, je suis crevé, j'ai les jambes bien lourdes mais aucune douleur. A peine le genou gauche légèrement gênant et encore, rien du tout par rapport à ce que je ressentais en courant il y a moins de 2 mois, sans raison évidente. Heureusement et tant mieux.

A l'arrivée, on nous a donné un poster et une médaille en bois, je comprends l'aspect écologique qui justifie l'absence de cadeau plus généreux mais quand même, pour une inscription à plus de 100€, le souvenir n'est pas fameux, surtout quand on a vécu une course ne nous laissant pas beaucoup de beaux souvenirs visuels... Mais c'était tout de même une très bonne expérience pour autant. Je ne le referai pas mais je suis satisfait de l'avoir fait.

Je récupère mon sac au camion-consigne, je me change et on file au restaurant pour finir la soirée en douceur avant de rentrer par les transports en commun (quelle horreur pour moi). Fin d'une sacrée journée bien riche !

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