Depuis ma découverte des Trails de la Brie des Morin en 2016, je n'ai manqué aucune édition. C'est donc ma cinquième participation étant donné que la course a été annulée en 2020 et au printemps dernier avant d'être reportée à cet automne. L'épreuve ayant connu quelques bouleversements dans son organisation et le contexte sanitaire étant toujours aussi particulier, c'est une édition inédite avec seulement deux distances au programme : 8 ou 21 kilomètres.
Ayant pour habitude de participer à des formats relativement longs quand je viens dans le coin (deux fois le Trail du Tacot Briard d'une trentaine de kilomètres et une fois le Grand Trail du Sonneur de 68km même si j'ai aussi fait trois fois la Course nocturne des Têtards), je m'inscris donc au format "long".
En plus, la course s'inscrit plutôt bien dans ma "préparation à la SaintéLyon" puisque cela me permet de faire une sortie longue, chose que je ne fais pas sans dossard. Une semaine après le Trail du Soldat de la Marne (30km) et une semaine avant Entre Dhuis et Marne (22km), c'est parfait.
La semaine précédant la course a été relativement soft et classique avec une belle météo me permettant de faire du vélo, une bonne séance d'Athlé jeudi soir (6 fois 1000 mètres) et 3 séances de Badminton. Je suis encore très légèrement enrhumé mais beaucoup moins que le week-end passé et je ne ressens plus ma gêne à la cheville. J'aborde donc la course plutôt sereinement.
C'est toujours un plaisir de revenir à Saint-Cyr-sur-Morin ! En revanche, qu'est-ce qu'il fait froid ce matin ! Après un très beau lever de soleil vu depuis la voiture par-dessus les champs de la campagne de l'est seine-et-marnais, il est temps d'aller récupérer mon dossard mais encore bien habillé, chaudement. Il fait à peine 1 ou 2 degrés pour l'instant.
Arrivé sur place vers 8h30, il n'y a pas foule donc je peux récupérer le dossard n°269 tranquillement ainsi que le tee-shirt offert. Il est sympa mais la bouteille de jus de pomme offerte aux coureurs du 8km m'aurait sûrement été plus utile mais peu importe.
Je pars me préparer tranquillement à la voiture, j'attache la puce à mes chaussures Evadict Race Light qui sont très adaptées au terrain que nous allons fouler. J'enfile un tee-shirt par-dessous mon maillot de l'USTA auquel j'ai accroché le dossard, mon short léger malgré la température extérieure et mes gants par contre, c'est le plus important. Pour le reste, je me couvre le plus longtemps possible avant d'aller m'échauffer.
Enfin, c'est un bien grand mot car je ne fais qu'un petit kilomètre de footing et quelques mouvements d'échauffement pendant le quart d'heure qui précède le départ. Je croise une connaissance, Naoufel, qui ne devrait pas être loin de moi pendant la course. Puis, nous nous rendons sur la ligne de départ aux côtés de la mascotte et de Florian, un des organisateurs. J'imagine que c'est à lui qu'on doit le beau parcours qui nous attend.
Allez, un peu moins de 150 coureurs se placent sur la ligne de départ, la Maire de la commune commence un compte à rebours et dit "c'est parti" tandis que le coup de pistolet ne part pas... Mais tant pis, nous, nous partons bien du coup. Et au bout de quelques dizaines de mètres, retentit le coup de pistolet qui nous fait bien rire. On sent que l'ambiance est détendue, ça donne le ton, c'est cool.
Très rapidement, je repère Naoufel juste derrière moi et une autre connaissance, Alan, devant. Je remonte à sa hauteur, on échange quelques mots avant qu'il ne se laisse dépasser. De mon côté, je me sens bien à cette allure pourtant un peu rapide vue la distance et le dénivelé à parcourir puisque nous nous élançons à plus de 15km/h. Mais les sensations sont bonnes, j'en profite. Devant, j'ai clairement laissé filer les 4 premiers de la course qui semblent intouchables. Je me retrouve donc 5ème devant un petit groupe qui va s'étendre progressivement.
Sans me retourner, je maintiens ce rythme qui me plaît bien et je vais finir par m'échapper assez vite pour me retrouver seul cinquième. C'est parti pour une longue course solitaire mais motivante. Dès que le parcours se durcit un peu ou que j'ai un coup de moins bien, je pense à maintenir l'allure pour conserver ma place qui me plaît bien. Un top 10 me conviendrait déjà très bien alors 5ème, ce serait génial. D'autant que je ne le sais pas mais devant, ce sont 4 Masters. De jeunes Masters mais des Masters quand même donc je suis premier sénior.
Allez, les premières difficultés se profilent mais rien de très difficile, je me force à courir et à ne pas marcher pour ne pas laisser revenir mes poursuivants, sans prendre l'information de leur position. J'ai l'impression de bien avancer et je relance dès que possible pour ne pas être inquiété voire creuser l'écart. Le parcours, très sympa et bien balisé, nous fait passer au milieu de champs ou dans des bois donc le terrain est assez accidenté bien que globalement très roulant. Il faut rester vigilant au niveau des appuis et malgré une belle semaine très sèche, il reste quelques zones un poil humides. Mais nous avons vraiment été gâtés par les conditions météo, le parcours n'est pas glissant du tout.
A part quelques belles montées, ce n'est pas un Trail difficile mais c'est un beau tracé, plus sympa pour moi que celui de la semaine passée où les lignes droites à travers les champs semblaient interminables. En plus, mes sensations sont meilleures. 21 kilomètres, ça reste long pour moi mais je veux me tester et voir si je parviens à résister jusqu'au bout ou jusqu'où. Et j'ai un beau classement à jouer avec de sérieux clients derrière donc c'est vraiment motivant même si j'ai perdu de vue depuis longtemps les 4 coureurs de devant.
Autre point très positif de la course, ce sont les bénévoles très sympathiques, encourageants et certains nous prennent en photo, ça fera des souvenirs sympas ! Première photo au kilomètre 4 au passage d'une petite passerelle en bois où je suis déjà bien esseulé.
Je jette très occasionnellement un œil à la montre pour voir où j'en suis au niveau de la distance et du chrono mais sinon, je suis complètement dans ma course, focalisé sur le tracé et les pièges à éviter (racines, trous, cailloux). Je manque de peu de tomber à un moment mais une seule fois, ce qui n'est rien sur un tel parcours et souvent à plus de 14km/h. Je passe le 8ème kilomètre en 35 minutes environ puis le 10ème en 44 minutes. Un poil plus rapide que la semaine passée sur une distance plus courte mais sur un parcours plus dur. Sauf que la semaine dernière, j'ai eu un coup de moins bien au 20ème kilomètre.
De même, je ne regarde jamais derrière moi, je vais juste profiter de passages dans les champs avec des virages à 90° pour voir si j'ai fait le trou ou si ça revient. Je vais ainsi me rendre compte que j'ai de l'avance mais qu'il y a quand même 4 ou 5 coureurs en embuscade derrière et pas toujours les mêmes, ce qui va finir par m'inquiéter un peu quand je vais voir une nouvelle silhouette se rapprocher progressivement. Il y a là clairement un danger pour moi. Et un autre gars pas loin derrière.
Pendant une bonne partie de la course, c'est l'ami Naoufel qui est en chasse en 6ème position mais il va finir par rétrograder pour finir 10ème. Une fin de course un peu plus difficile pour Nouf ! Tandis que de mon côté, je tiens bon, je passe le ravitaillement sans m'en soucier, en saluant juste les bénévoles. Il y a très peu de bitume sur le parcours mais bitume rime souvent avec bénévoles et ambiance donc c'est finalement appréciable. Autrement, ce n'est que du chemin et j'apprécie bien mon choix de chaussures.
Tout va bien, je fais la course quasi parfaite pour moi jusqu'au 16ème kilomètre. Cela fait un moment que je sens qu'un coureur me revient dessus, surtout dès que cela monte. Je suis parvenu à le maintenir à distance sur une relance après une montée mais là, nous attaquons la difficulté principale du parcours, à moins de 5 kilomètres de l'arrivée, une bosse dans laquelle je renonce à courir tout du long. Elle est raide et assez technique mine de rien. C'est la seule fois de la course où je marche, sur quelques mètres, le temps de m'écarter pour laisser passer le petit jeune qui me dépose !
Je ne cherche pas à le suivre, je préfère m'économiser pour les derniers kilomètres, continuer à bien relancer sur le plat et lâcher les chevaux en descente mais il semble bien en jambes, il ne finira pas très loin devant mais je ne le reverrai plus. En haut de la montée, un photographe immortalise l'instant puis un peu plus loin, une bénévole m'encourage et annonce un peu de plat à venir, ça me va.
Allez, on attaque vraiment la dernière partie de la course. Je fais une belle relance sur le plat, je retrouve ma vitesse de début de course puis j'envoie bien dans la descente. Je maintiens le rythme pour ne pas perdre une nouvelle place au classement, étant désormais 6ème.
Je profite de mes bonnes jambes du jour car, malgré un départ rapide, j'ai encore de bonnes sensations après plus de 15 kilomètres, ça fait plaisir. Je finis par reconnaître un endroit que j'ai eu l'habitude d'emprunter à l'occasion des 6 épreuves que j'ai pu faire à la Brie des Morin, le final est toujours à peu près le même. Je connais donc bien la dernière difficulté et surtout, je sais que si j'arrive en haut sans me faire rattraper, je ne serai pas repris.
En effet, le faux-plat bitumé arrive bien, je le gère correctement, traverse la route grâce aux signaleurs et tourne vers la dernière grimpette du parcours, qui se court relativement bien. Elle est casse-pattes par contre. En bas, je reçois un encouragement "allez Torcy" qui fait plaisir, je parviens à garder un rythme correct dans toute la montée herbeuse, je relance péniblement en haut pour la dernière portion difficile. Je ne me souvenais pas que ça remontait encore autant ensuite dans les bois mais je tiens bon, je sais qu'après, c'est fini.
Allez, après un dernier effort, je finis par basculer dans la descente bien raide qui nous emmène vers l'arrivée. Ouh qu'elle fait mal aux jambes celle-là, après la grosse descente que l'on a déjà eu à 4 kilomètres de l'arrivée environ. Mais il est hors de question que quiconque puisse espérer me reprendre donc je fonce à grandes foulées et surtout, une fois en bas, le long des champs, je relance bien comme il faut.
Je finis à environ 15km/h les derniers hectomètres avant de franchir l'arche d'arrivée, très content de ma course. C'est un athlète de Bussy qui ne termine pas bien loin derrière moi et que j'ai réussi à ne pas laisser rentrer dans le final.
A la montre, j'ai 20,9 kilomètres pour 21,1 annoncés et 372 mètres de dénivelé positif. Je finis bel et bien 6ème sur 137 arrivants, 1er Sénior en 1 heure 31 minutes et 55 secondes. Un classement et un chrono qui me conviennent parfaitement et sur lesquels je n'aurais pas misé avant la course sauf à être très ambitieux vu le terrain.
On débriefe un peu à chaud avec les premiers de la course, le petit jeune qui m'a déposé au 16ème kilomètre, le gars de Bussy qui finit 7ème et Nouf. J'apprécie particulièrement le sandwich au Brie offert comme ravitaillement d'arrivée ainsi que la bouteille d'eau, évidemment. Puis, je ne traîne pas trop étant donné que de toute manière, seuls les trois premiers au scratch sont récompensés. En s'arrêtant de courir, il ne fait pas bien chaud et j'ai de la route à faire avant de pouvoir manger.