Cross-Triathlon de Jablines
Retour à Jablines pour la troisième fois après ma première participation, déjà sur le S mais en solitaire, en 2017 et pour la deuxième fois avec Julie après notre expérience en relais sur le format M en 2018. Cette année, nous n'avons pas le choix de la distance, le contexte sanitaire demandant aux organisateurs d'adapter leur épreuve afin de la maintenir, au milieu de nombre d'annulations en pagaille.
D'ailleurs, c'est mon premier dossard officiel en septembre alors que j'enchaîne les courses à cette époque habituellement. Je m'étais inscrit à quelques-unes mais aucune n'a pu être maintenue jusqu'à présent. Mon dernier dossard remonte donc à la mi-juillet avec l'Oisans Trail Tour, seule compétition à laquelle j'ai participé depuis le mois de mars ! Quelle année...
Notre inscription au Cross-Triathlon s'est faite assez tardivement, nous n'y sommes pas vraiment préparés mais l'essentiel est d'y être. Notre nom d'équipe, "Yapadidé", prouve à quel point c'est une épreuve totalement improvisée pour nous. J'obtiens même mon certificat médical pour le Triathlon seulement 4 jours avant la course, de justesse. Julie n'a pas nagé en eau libre depuis un moment tandis que j'ai fait pas mal de vélo et de course à pied cette année mais sans objectif particulier.
Le départ de la course est prévu à 13h30 donc nous arrivons sur place peu avant 12h30 avec le VTT dans la voiture. Il ne fait pas beau, il pleut un peu et les températures ont chuté depuis le début de la semaine (on est passé d'un temps clairement estival à une météo automnale, presque hivernale). Pas plus de 14 degrés cet après-midi, la température de l'eau qui était à plus de 20 degrés jeudi est passée à tout juste 17 degrés et il fait gris avec quelques averses en amont de l'épreuve, histoire d'humidifier un peu le terrain.
Les organisateurs ont été contraints à quelques adaptations du fait de l'épidémie de COVID-19 qui continue de toucher la France. Masque obligatoire pour tout le monde, gel hydro-alcoolique, pas de ravitaillement à l'arrivée mais un sac pour chaque concurrent récupéré avant la course, pas de cérémonie protocolaire et surtout, un départ par vagues de 5 avec plus de 300 partants !
Après avoir récupéré nos dossards (numéro 434), nous finissons de nous préparer et entrons au parc à vélos où les arbitres s'assurent comme d'habitude que tout soit en ordre. Nous allons ensuite dans la zone des relais où nous nous installons. Peu avant 13h30, un coup de sifflet retentit et nous sommes tous conviés à nous rendre sur la plage de la Base de Loisirs de Jablines où tous les nageurs forment une longue file d'attente.
Un court briefing est ensuite prononcé avant les premiers départs. Julie est évidemment placée plutôt vers la fin puisque nous ne sommes pas arrivés dans les premiers donc l'attente sera longue, très longue. Pas loin de 45 minutes après les 5 premiers, Julie s'élance enfin dans l'eau, c'est dire ! J'attends de mon côté dans le parc à vélos, sans trop savoir à quelle heure je pourrai m'élancer.
Allez, une fois les 400 mètres de natation parcourus par Julie, elle revient en courant vers le parc à vélos pour me passer le relais. Au final, elle est dans mes temps de 2017 avec 12 minutes et 54 secondes d'effort. Sauf que là, je vais partir sans avoir nagé donc je ne vais pas perdre de temps sur la transition et je suis en pleine forme donc cela devrait nous permettre d'améliorer le chrono que j'avais alors réalisé.
Julie arrive à mon niveau, je récupère la puce à sa cheville gauche, la trempe dans une bassine pour la désinfecter (no comment) et la scratche à ma cheville gauche. Je file récupérer mon vélo, casque sur la tête et vêtu d'un tee-shirt à manches longues, un à manches courtes et un short. J'ai fait le choix de partir sans gants ni gourde, n'en voyant pas l'utilité pour cet effort. Et je porte mes chaussures de course à pied, les Kiprun KD+, pour ne pas avoir à changer entre les deux disciplines (VTT et course à pied).
Je ressors du parc à vélos en courant avec mon vélo et en galérant un peu pour déclencher ma montre que je n'ai pas préparée en attendant Julie, préférant guetter son arrivée. Je franchis la ligne au niveau des arbitres et c'est parti pour un poil plus de 10 kilomètres de VTT. Et je vais me faire bien plaisir malgré le terrain quand même bien gras après le passage d'environ 250 concurrents avant moi.
Je pars vite, si bien que je vais très rapidement avoir la sensation d'un goût de sang dans la bouche. C'est que j'ai beaucoup de monde à rattraper ! Et je double énormément d'individuels et même pas mal de relais. Tout se passe bien, je franchis les difficultés sur le vélo, en jouant des vitesses, quand beaucoup mettent pied à terre.
Comme chaque année, je me retrouve très loin des meilleurs triathlètes, plutôt au niveau des débutants, de ceux qui découvrent la discipline dont une bonne majorité qui n'est pas très à l'aise sur le vélo, qui craint la chute et ça se sent. Je dépasse sans arrêt. Je me retrouve même bien bloqué dans un single où le dépassement serait trop dangereux, l'occasion de récupérer donc. J'y perds du temps mais ce n'est pas grave.
Le parcours est sympa et physique. Il y a beaucoup de vent aujourd'hui mais il est peu gênant car nous sommes souvent à couvert sauf dans quelques portions où j'aurais aimé relancer mais où ce n'est pas simple, du coup. J'avance bien, je profite des plats pour envoyer un peu, à mon niveau de VTT. Je me sens bien et efficace même si les meilleurs me mettraient une mine partout sur le parcours. Je ne me fais pas doubler une seule fois et je mange même un peu de boue en passant dans des flaques...
Environ 26 minutes d'effort pour cette première partie d'épreuve, 10,2 kilomètres de VTT, un peu gêné par quelques concurrents plus lents mais c'est le jeu et l'essentiel est de ne pas chuter. Le chrono est très secondaire et surtout, je prends du plaisir. Mais je ne me suis pas reposé sur le vélo, bien au contraire, donc la course sera dure.
Je gère bien la transition entre le vélo et la course. Julie est là, elle m'encourage et me prend en photo. Je pose mon vélo à son emplacement, dépose mon casque et repart aussitôt, à bonne allure. Je ne traîne pas et attaque même un peu trop vite la première boucle. Nous avons 4 kilomètres à parcourir, c'est très court et en même temps très long après l'effort fourni sur le vélo. L'impression d'être à bloc tout du long et en fait, je crois que ce n'est pas qu'une impression.
J'éprouve donc le besoin de souffler un peu après un démarrage rapide donc je calme un peu le jeu pour bien respirer tout en maintenant un bon rythme de course. Là encore, je ne vais me faire dépasser par personne et doubler beaucoup de monde tout du long. Ce n'est sûrement pas l'épreuve où l'on reprend le plus de temps aux relayeurs, surtout ceux qui ne font que la course. En revanche, les individuels font presque penser à des zombies et, bien que franchement dans le dur, j'ai l'occasion d'en reprendre un paquet, surtout que les coureurs qui sont sur la première et la deuxième boucle se retrouvent.
Je finis le premier tour, ne fais pas l'erreur d'aller tout droit vers l'arrivée et prends bien à droite pour une deuxième boucle. Au passage, on prend un "chouchou" sur la table située à notre gauche juste avant de retrouver le morceau de parcours déjà parcouru peu avant. Je maintiens un bon rythme avant d'accélérer sur le dernier kilomètre pour bien finir.
Allez, dernier effort, je ne lâche rien, je me sens même mieux. Julie est encore là pour m'encourager et me photographier et je file vers la ligne d'arrivée à grandes foulées. J'ai mis environ 16 minutes pour ces 4 kilomètres de course sur un parcours assez varié. Soit un peu moins de 43 minutes d'effort au total pour moi.
Notre chrono final en relais est de 56 minutes et 31 secondes. Nous finissons à la 41ème place sur 310 au scratch, tout confondu, 9ème équipe sur 34 et 2ème équipe mixte, un podium virtuel puisque seules les 3 premières équipes au scratch sont récompensées. Et au final, nous améliorons de 7 minutes mon temps de 2017, temps grapillé principalement sur la transition entre la natation et le vélo et sur la partie VTT.
Une nouvelle belle expérience avec Julie, un peu (beaucoup) à l'arrache mais que ça fait du bien de porter à nouveau un dossard. J'ignore quel sera le prochain en course officielle tant il y a d'épreuves annulées.
(NB : J'en porte un 3 jours plus tard à l'occasion du concours ETAPS, un contexte bien différent mais avec un résultat très satisfaisant pour autant, moins de 2'58 au 1000m sur la piste de Guyancourt).