Etape 1 - Biathlon du confiné
Mardi, je suis invité par un ami, Bertrand Lellouche, excellent auteur de Trails & Ultras Mythiques et Défis Trails & Ultra Aventures, à rejoindre un groupe Facebook "Confined Sport Challenge" qu'il a fondé avec Grégoire Chevignard, Mélanie Valier et Bernard Dufour. Le principe de départ est un challenge à distance, chaque samedi à 10h00, durant le confinement, où chacun partage son défi, quel qu'il soit, peu importe son intensité, sa difficulté ou sa durée. C'est la deuxième édition mais ce sera ma première participation, en espérant en être tous les samedis d'ici la fin du confinement.
Je réfléchis donc à une idée de Challenge comme motivation et monte mon épreuve alors que Julie me propose l'idée de combiner deux activités... Mais oui, je vais même en combiner trois, ce ne sera que plus amusant !
Voici le principe de mon défi :
Une "boucle" de 5 kilomètres de vélo d'appartement à réaliser 9 fois (soit 45 kilomètres cumulés). Tous les 5 kilomètres, je descends du vélo, je monte les 16 marches des escaliers de chez moi pour me rendre au "pas de tir", comme en Biathlon. Là, je dispose de 5 volants que je dois envoyer en direction des 5 cibles (5 boîtes de volants). La difficulté majeure étant que je dois envoyer les volants à l'intérieur des boîtes et non seulement les toucher, en étant placé à 2 mètres. Pour chaque échec, j'écope d'une pénalité de 2 montées/descentes des escaliers à faire.
L'objectif : terminer en moins de 2 heures ou, tout du moins, le faire en prenant le moins de temps possible.
Initialement prévu à 10h00, le départ est avancé, en accord avec les participants... enfin oui, en accord avec moi-même quoi. Histoire de finir le plus tôt possible et de ne pas perturber l'organisation familiale vis-à-vis du déjeuner prévu sur les coups de 12h00. Du coup, il se fera à 9h21, précisément !
A la place des traditionnelles musiques de suspens mises pour animer le départ de certaines épreuves, on opte chez nous pour le doux son de l'aspirateur grâce à DJ Maman. Et c'est parti pour une première boucle de 5 kilomètres ! N'ayant pas de dossard à porter, l'organisation ayant prévu un juge-arbitre par concurrent (l'originalité de la course faisant que c'est le coureur lui-même qui s'auto-arbitre), je peux faire cette compétition torse-nu. Et c'est nécessaire car il fait chaud dans la maison et le vent est nul aujourd'hui, dans le salon.
Pour le reste de la tenue, c'est un simple short et d'anciennes chaussures de Badminton pour le vélo d'appartement, chaussures que je vais retirer avant de monter au pas de tir après chaque boucle (transition oblige et surtout, pour éviter de laisser des traces de mon passage dans les marches d'escalier). Bidon accroché au vélo et serviette sur le guidon pour m'essuyer régulièrement, le matériel est rodé (il faut dire que je m'entraîne tous les jours pour cela depuis près de 2 semaines !).
Après un démarrage tranquille, je prends progressivement mes marques. Le parcours est très roulant (je reste en résistance 1 tout du long mais je peux difficilement dépasser les 30 / 32km/h avec ce vélo d'appartement pas fait pour de la vitesse. Le but est donc d'être régulier et de tenir la distance. Tout va bien et je finis cette première boucle en 10'37. Ce qui sera finalement mon tour le plus lent (!). Etant mon propre JA, je m'occupe de noter mon chrono intermédiaire et je file au pas de tir pour la première fois.
Allez, il faut maintenant reprendre son souffle (ce qui est sympa, j'ai vraiment l'impression de me trouver dans les conditions réelles d'un Biathlon). Yes, je réussis le premier tir ! Mais c'est une réussite isolée puisque je manque les 4 suivants. C'est donc parti pour 8 aller-retours dans les escaliers et cet exercice promet d'être fatigant à la longue ! 2,56 mètres de dénivelé positif à chaque tour et je risque d'en faire un paquet.
Hop, c'est reparti ! Je commence gentiment à bien transpirer et la routine se met en place. J'ai besoin d'une trentaine de secondes pour reprendre mon souffle en reprenant le pédalage sur le vélo puis je reprends mon rythme en m'hydratant régulièrement et en m'essuyant avec la serviette pour éviter de transformer la maison en piscine (même si cela permettrait de faire un triathlon !).
Sur les 3 boucles suivantes, je suis très régulier sur le vélo (10'22 puis 10'18 puis 10'21) et aussi malheureusement très régulier dans mon incapacité à viser les boîtes de volants ! 3 passages au stand de tir et 15 échecs ! Soit 30 aller-retours dans les escaliers supplémentaires, ça va commencer à être dur là ! D'ailleurs, j'ai changé ma stratégie pour cet exercice, je ne trottine plus les marches une par une mais je monte en marchant mais en y allant 2 marches par 2 marches. C'est plus efficace et moins épuisant.
Je passe ensuite la mi-course, au kilomètre 22.5 après 59 minutes d'effort, je suis bien dans mon timing ! 1/20 au tir mais plutôt en forme pour le reste. En revanche, la serviette n'est plus que transpiration... Heureusement, je bénéficie de mon assistance puisque celle qui était DJ avant le départ m'apporte désormais une serviette de remplacement, ouf !
Tout va bien, je réalise mon meilleur tour sur le vélo (10'16) puis mon meilleur passage au tir également (2/5 !) donc je n'écope que de 6 aller-retours de pénalité, ça change franchement la donne au niveau physique ! Du coup, je suis encore mieux sur le vélo, désormais bien lancé vers mon objectif ! Je frôle les 30km/h de moyenne sur cette boucle en l'achevant en 10'03. Malheureusement, l'effort est sans doute trop brutal, je flanche sur le pas de tir !
Je retombe donc dans mes travers, sous la pression du regard d'un spectateur, enfin, mon assistante quoi ! Elle préfère d'ailleurs ne pas commenter mon résultat (quoique je vais quand même me faire chambrer un peu), heureusement que ce n'est pas mon entraîneur au tir ! Allez, je repars pour 10 A/R de pénalité mais j'ai la chance de bénéficier des encouragements d'un autre spectateur, qu'on appelle Papa il me semble ! Ouf, cela me permet de tenir bon pour attaquer les 15 derniers kilomètres de la course.
Je commence à peiner davantage mais l'allure reste bonne. 10'20 sur ce septième tour que j'enchaîne parfaitement avec un 3/5 au tir très bon pour le moral ! Commencerais-je à m'habituer aux lancers ? Ne nous emballons pas. Seulement 4 tours de pénalité par contre, je prends avec plaisir. Cela ne me permet pas pour autant d'aller plus vite sur le vélo car je commence à ressentir les efforts réalisés jusque-là quand même et je gère pour bien finir. 10'21. Allez, je monte pour mon dernier tir.
Bon, ce n'est pas fameux mais j'en réussis quand même 1, ce qui me permet de ne faire "que" 8 montées et descentes supplémentaires des escaliers. Je me remets en selle, après avoir remis mes chaussures (je perds peu de temps sur la transition, ne faisant pas mes lacets mais les glissant simplement dans les chaussures). C'est dur mais ce sont les 5 derniers kilomètres de la course, la dernière ligne droite (oui mais elle est longue quand même). J'effectue mon deuxième tour le plus rapide de la course en 10'07 !
Mission accomplie ! Je termine au bout de 1 heure et 55 minutes d'effort. 45 kilomètres au compteur pour 1h32'45 sur la selle (soit 29,1km/h de moyenne), 7 tirs réussis sur 40 (6/20 dans la deuxième moitié de course). 59 minutes pour la première moitié, 56 minutes pour la deuxième grâce à ces tours de pénalité en moins. Mais tout de même 74 montées/descentes d'escalier au cumulé pour 190 mètres de dénivelé positif.
Un beau défi mine de rien, dans ces conditions de confinement où il faut être créatif pour ne pas faire sans arrêt la même chose et éviter de se lasser. Et un bel outil de partage avec tous les participants qui évoquent chacun leur épreuve, de bien belles initiatives.