Cela fait plusieurs années que je souhaite participer à cette épreuve qui fait partie du Challenge Trail Découverte de Seine-et-Marne mais je n'en ai jamais eu l'occasion à cette période de l'année où j'ai souvent un planning chargé. Du coup, cette année, je m'y suis inscrit de bonne heure pour enfin la courir. C'est une course qui se déroule à Noisy-sur-Ecole, au départ du "Parking du Cimetière" que je connais bien puisque c'est ici que je stationne plusieurs fois par an quand je viens courir ou randonner sur le Circuit des 25 bosses (16 kilomètres et 850 mètres de dénivelé positif, le top pour s'entraîner quand on ne peut pas aller en montagne avant les trails estivaux).
Cette course est deux semaines avant l'Eco Trail de Paris - s'il est maintenu... - donc une bonne occasion de faire une sortie longue sympa dans un coin très agréable. Je suis en forme ces temps-ci et j'ai pu en profiter la semaine passée sur le Trail de l'Aubetin, de bon augure pour la suite. En revanche, ce week-end, je suis plutôt fatigué. En effet, nous avons eu la reprise du championnat d'interclubs vendredi soir (simple gagné en 2 sets, mixte perdu en 3), j'ai eu du boulot samedi matin et j'ai enchaîné avec 4 heures de Badminton samedi après-midi à Chelles.
Comme d'habitude, je ne regrette rien car c'est le plaisir avant tout mais ce dimanche matin, peu avant 7h00, le réveil pique bien. Je le sens directement, ce ne sera pas la grande forme ce matin. Je pars de chez moi vers 7h30, content d'y aller mais je sens à nouveau sur le trajet que je ne suis pas très réveillé. Pour autant, je me satisfais bien d'avoir choisi cette course pour ce week-end, d'autant que différentes épreuves sont annulées à cause de la menace du "coronavirus". Les courses de Villepinte et le Semi-Marathon de Paris n'auront donc pas lieu.
J'arrive à Noisy-sur-Ecole sur les coups de 8h30 et il y a déjà du monde qui stationne à proximité du fameux parking. C'est une petite course assez locale mais qui rassemble quand même bien du monde sur 4 formats différents : une course enfants, 5km, 10km et 21km. J'ai choisi la distance la plus longue et, inscrit tôt, j'hérite d'un petit dossard, le numéro 6 ! Je le récupère facilement. L'organisation de cette épreuve est bien rodée, la course existe depuis pas mal d'années déjà.
Il fait quand même frais ce matin donc je file à la voiture pour me préparer. Les conditions météorologiques ne sont pas très agréables ces derniers temps mais nous bénéficierons d'une belle fenêtre pour la course avec des conditions optimales pour courir : entre 5 et 8 degrés, à peine quelques gouttes et même une éclaircie.
Je pars assez léger ce matin, ne souhaitant pas me charger avec mon sac de Trail. Je pars juste avec 1 pâte de fruit et 1 pâte d'amande dans la poche arrière de mon cuissard et j'avale 1 pâte de fruit et bois de bonnes gorgées d'eau avant le départ. En plus, en cas de besoin, il y aura 4 ravitaillements sur le parcours ! Autrement, je porte évidemment mes chaussures de Trail, les Kalenji Kiprun XT7, mon cuissard, un tee-shirt à manches longues et un à manches courtes, ma casquette Kikouroù blanche et je joue la prudence en mettant des gants. En revanche, pas de montre aujourd'hui puisque je l'ai oubliée à la maison.
Je retourne ensuite vers le parking d'où sera donné le départ de la course. Je croise alors Bastien, un ancien camarade de FAC, qui est engagé sur le 5km avec sa mère. Puis, je finis de me préparer en retirant mon pantalon et ma veste afin de laisser toutes mes affaires à la consigne. J'assiste dans la foulée au départ de la première course du jour, le 10km avant de me placer près de la ligne de départ puisque nous partons 10 minutes après, à 9h40.
La course
Et c'est bien à l'heure que le départ est donné. Le chemin est relativement étroit vu le nombre de concurrents donc je me suis positionné en 3ème ligne pour éviter les embouteillages de début de course. Je reconnais deux personnes à mes côtés, Pascal de l'USRA et Eric de Bussy Running, que je vais garder un moment en ligne de mire.
Certains concurrents étaient également positionnés aux avant-postes mais partent plutôt doucement donc il faut se frayer un chemin pour remonter quelques places et trouver la sienne dans ce beau peloton majoritairement seine-et-marnais mais aussi rempli de coureurs de l'Essonne entre autres. Nul doute qu'il y a également quelques personnes qui devaient faire le Semi-Marathon de Paris vu que la distance est approximativement la même : 21,4 kilomètres annoncés au départ par l'organisation.
J'en profite pour soulever un élément sympa dans cette organisation, ce sont ces petites pancartes portées par les signaleurs qui indiquent le kilométrage pendant l'épreuve. Déjà, c'est un repère agréable et en plus, cela permet de porter une attention un peu plus importante à tous ces bénévoles très encourageants et qui passent leur matinée ici pour nous ! Ils sont assez nombreux sur cette course et nous aiguillent parfaitement sur ce parcours qui est en plus bien balisé.
Très rapidement, je sens que je n'ai pas beaucoup de jus ce matin et je sais que cela va être très compliqué de maintenir un bon rythme. Du coup, la "tête dans le guidon", je serre les dents pour tenir derrière un petit groupe dans lequel se trouve une féminine (la 1ère ?) bien accompagnée par un pacer. En plus, étrangement, je sens que mon lacet droit est très relâché voire carrément défait alors que j'ai fait mes lacets comme d'habitude avant le départ, en les resserrant bien. Peut-être un peu d'usure...
Mais peu importe, je continue et la première boucle se passe tout de même plutôt bien puisque l'allure est bonne. On dépasse progressivement des concurrents du 10km partis 10 minutes avant nous ainsi que les joëlettes parties juste avant nous. Je zappe ensuite le premier ravitaillement, peu après la bifurcation avec le 10. C'est au bout de 5 kilomètres environ que nous retrouvons les chemins du début de la course.
Cette fois, ce sont donc les concurrents de la fin de peloton du 5km que nous dépassons puisqu'ils sont partis quelques minutes après nous. C'est à partir de là que je commence à me sentir dans le dur, bien trop tôt sur une course de plus de 20 kilomètres. Mais je continue de tenir le rythme, en espérant de meilleures sensations sur la suite car on avance bien quand même sur ce parcours qui devrait m'être très favorable : roulant mais jamais complètement plat et sur des chemins, souvent sableux. C'est plus agréable que le bitume !
Cette fois, lorsque l'on retrouve la bifurcation, ce sont les concurrents du 5 qui partent à droite tandis que nous partons ce coup-ci à gauche, sur la boucle du 10. Que le paysage est agréable dans ce massif forestier des 3 pignons. J'adore y venir pour parcourir les 25 bosses mais c'est aussi sympa de passer par les chemins plus roulants. On croise par moments le circuit que l'on emprunte même sur quelques mètres mais sans emprunter les bosses.
Petit à petit, je lâche prise vis-à-vis de ceux auxquels je m'accrochais depuis un moment et c'est vers le 11ème kilomètre, dans une descente où je relance bien volontiers à grandes enjambées, que je finis par me décider de m'arrêter pour refaire mon lacet droit qui commence à m'embêter davantage puisqu'il est sorti de la petite poche de la chaussure où je le range une fois fait.
Je m'arrête avant la fin de la descente afin de pouvoir repartir plus facilement sur une portion favorable. Mais lorsque je repars, après avoir vu passer quelques coureurs, j'ai la mauvaise surprise de voir mon lacet se redéfaire immédiatement ! Allez, un double-nœud fera l'affaire, je perds du temps et quelques places et surtout, la dynamique du début de course. Mais ce n'est clairement pas plus mal. Je relance en changeant complètement d'état d'esprit. Après 11 kilomètres dans le dur, je vais essayer de profiter de la course et du tracé, tant pis si je me fais doubler par du monde.
Du coup, alors que j'avais zappé le deuxième ravitaillement, je m'arrête bien volontiers au troisième où je bois un verre de coca avant de repartir "à la cool". De toute manière, on arrive à la difficulté majeure du parcours, une montée bien raide et assez longue. Les gars qui me doublent sont efficaces alors que de mon côté, je m'arrête très tôt de courir pour grimper intégralement en marchant. J'en profite pour manger la pâte d'amande que j'ai pris avec moi.
Ainsi, je suis lent mais la difficulté passe bien puisque je m'alimente et salue les bénévoles ici présents. Et du coup, je prends plaisir à relancer une fois en haut avec en point de mire deux gars que je sais que je peux reprendre si je retrouve de bonnes jambes. Pendant les 4 kilomètres suivants, je gère tranquillement, en maintenant l'écart avec les deux coureurs que je poursuis mais sans chercher à les reprendre. J'ai calmé le jeu, cette allure me convient bien mieux. Un autre gars me dépasse mais je ne cherche même pas à le suivre.
Ce n'est donc qu'à 5 kilomètres de l'arrivée environ que l'on arrive dans une belle descente où je décide de dérouler. C'est le genre de descentes un poil techniques que j'affectionne particulièrement, elle me fait beaucoup de bien. Du coup, je dépasse le gars en gris que j'avais laissé passer dans la grosse montée et que je suivais depuis un moment. Il me laisse passer en s'écartant. Et là, plus personne ne va revenir de l'arrière. J'avais repéré quelques "menaces" précédemment mais je vais parvenir à bien relancer et tenir un bon rythme sur tout le dernier quart de course.
Je me rapproche même progressivement d'un autre concurrent qui m'avait dépassé mais je ne réussirai pas à le reprendre. Je finis bien mieux la course que je ne l'avais commencée, non pas que j'aille plus vite car ce n'est évidemment pas le cas mais je me fais bien plus plaisir et savoure de retrouver des sensations plus correctes. Une course irrégulière donc mais pas trop mal gérée en fin de compte. Je souris bien plus facilement aux gens qui nous encouragent désormais, je zappe le dernier ravitaillement et file vers l'arrivée.
J'en termine au bout d'1 heure et 32 minutes environ pour finalement plutôt 20.2 kilomètres et 200 mètres de dénivelé positif. Une course très sympa avec une très bonne organisation et un parcours très chouette, dans des conditions idéales. Je reviendrai bien volontiers ! Je suis fatigué mais satisfait. On échange quelques mots avec Eric, arrivé 3/4 minutes avant moi avant que je ne rentre chez moi. Je me classe finalement en 59ème position sur 654 arrivants.
Sur l'initiative d'Eric Leblacher, un événement Facebook a été lancé dans la semaine à l'occasion de la journée internationale des maladies rares : 2 jours de solidarité exceptionnelle pour l'association ELA en réalisant un don à hauteur du nombre de kilomètres parcourus lors d'un entraînement ou d'une course.
Par conséquent, je participe en versant 20,00€ à l'Association Européenne contre les Leucodystrophies. L'initiative rapporte en tout pas moins de 1586€ grâce aux dons de dizaines de coureurs/cyclistes. De quoi transformer une belle sortie en une course solidaire.