Foulées de Vincennes
Trois ans après ma première participation aux Foulées de Vincennes, me voilà à nouveau engagé sur cette épreuve en cette année 2020. Ce n'était pas vraiment au programme au départ, m'étant d'abord inscrit sur les 7 kilomètres du Nocti-Trail du Bois des Granges à Claye-Souilly pour le samedi soir. Mais comme souvent, il était fort probable que je couple cette épreuve nocturne avec une course le dimanche matin. J'ai longtemps envisagé le Muco-Trail avant de finalement me décider à revenir à Vincennes. L'enchaînement de deux courses n'est pas idéal pour un chrono, j'ai pu le remarquer il y a 3 semaines lorsque j'ai subi les Départementaux de Cross au lendemain de La Frontale mais peu importe. C'est avant tout pour le plaisir et sait-on jamais...
La forme du moment est bonne, clairement. La séance de piste de jeudi soir a été top, l'interclub vendredi soir en Badminton est bien passé malgré la fatigue de la journée et j'ai eu de très bonnes sensations à Claye samedi soir. La nuit a été plutôt courte entre temps mais je suis bien réveillé ce matin donc j'aborde sereinement la course. De toute façon, je n'ai aucun objectif en particulier.
Ces derniers temps, je suis beaucoup plus régulier sur 10 kilomètres, étant descendu 5 fois sous les 40 minutes en 2019 dont 3 fois sous les 39 minutes entre septembre et décembre (Roissy, Montereau puis Houilles). J'espère pouvoir confirmer avec un chrono correct dans des conditions non-optimales ce week-end.
Il y a trois ans, j'avais réalisé mon RP de l'époque en 39'53 sur un parcours très semblable, dans la foulée de mes 39'55 de Houilles. Si l'on en suit cette logique, ayant fait 38'40 à Houilles il y a peu, je devrais être dans les mêmes eaux aujourd'hui, si la forme me le permet.
C'est donc déjà mon sixième dossard de l'année. Et quelle galère pour le récupérer celui-là ! Déjà, j'éprouve quelques difficultés pour stationner avant d'opter pour un parking payant (mais aux tarifs très accessibles) à un peu plus de 500 mètres du parvis de la Mairie de Vincennes où se trouve le village d'accueil de la course.
Une fois sur place, c'est sous une pluie fine que je fais une première fois la queue pour obtenir mon numéro de dossard. Bon, là, j'aurais pu utiliser mon portable pour le trouver en ligne mais autant me servir du listing mis à disposition. Nous ne sommes pas nombreux à attendre pour le consulter mais ceux qui me devancent ne sont pas très rapides. C'est le 756 pour moi.
OK, maintenant, il faut faire la queue pour retirer son dossard... Nan, ne me dites pas que c'est ça la file, ce serpent qui va à contre-sens des tentes où sont distribués les dossards pour passer par les escaliers devant la mairie et ensuite seulement revenir vers ces fameuses tentes !? Eh bien si, que c'est mal fichu. Pour une organisation aussi rodée, c'est très amateur là quand même. On se les pèle un peu sous la pluie malgré les douces températures mais tant pis, il faut patienter.
Je croise d'abord Jean-Jacques, de Keyla Torsou puis Alex, un des coureurs de l'USTA présents ce matin, ainsi que Pauline. Puis, c'est Sothéa que j'aperçois. Il n'est pas très optimiste sur mes chances d'avoir mon dossard à temps pour prendre le départ de la course. Ah non hein, pas encore un départ à l'arrache ! Heureusement, cela s'améliore ensuite quand on explique enfin aux concurrents qu'une partie d'entre eux n'attend pas au bon endroit. Mais il faut dire que c'est si mal indiqué...
Enfin, je parviens à récupérer mon dossard, à 20 petites minutes du départ. Je récupérerai donc mon tee-shirt plus tard, ce n'est pas la priorité, je file aux consignes pour me préparer et y déposer mes affaires. C'est complètement à l'arrache que je me presse pour me changer pour être sûr d'être dans les temps pour ne pas me retrouver tout au fond du SAS "moins de 40 minutes" pour lequel je suis inscrit. Je finis par déposer mon sac en oubliant de prendre ma montre, tant pis. Et le sac ne rentre même pas dans le sac qu'ils ont prévu pour l'accueillir, pff... Merci à la bénévole qui me soulage en me laissant partir "je m'en occupe, allez-y".
Direction le départ désormais, non loin de là. J'entre sans soucis dans le SAS qui n'est pas encore trop rempli, je fais quelques gammes d'échauffement pour ne pas partir complètement à froid quand même puis je me place, en 3 ou 4ème ligne du SAS, au milieu de coureurs qui visent souvent entre 36 et 38/39 minutes. Parfait. Je vais faire un départ au feeling, aux sensations, sans repère chronométrique, ce sera très bien comme ça. De toute façon, mon état de fraîcheur est forcément limité par mes efforts des jours précédents. Mais honnêtement, je me sens plutôt bien.
Le départ approche, j'entends deux voix bien connues au micro puisque ce sont deux speakers que je croise très régulièrement dont Harry Bignon. J'aperçois Alex qui s'échauffe dans le SAS des "moins de 35 minutes" et j'attends sagement le début de la course.
Pour la tenue, c'est du très basique ce matin vues les températures très douces : juste mon maillot de l'USTA en haut, mon short bleu en bas et mes chaussures de route Kalenji Kiprun Ultra Light. Et pour parer la pluie, ma casquette blanche Kikouroù ! Du léger, c'est l'idéal.
La course
Le départ est donné à 9h15, comme prévu ! Il me faut pas loin de 15 secondes pour accéder à l'arche et enfin commencer à courir tant la densité de coureurs est importante dans ces SAS sur cette course "Elite". Et c'est parti pour 10 bornes à bloc, ou presque !
Je le sais pertinemment, je pars bien trop vite mais je m'en fiche car les sensations sont bonnes et je ne m'emballe pas non plus. C'est juste qu'autour de moi, ça cavale bien et je me sens à l'aise dans le paquet. Je sens que je n'ai pas particulièrement beaucoup de jus aujourd'hui et en même temps, je me sens bien quand même, prêt à tenir une allure correcte le plus longtemps possible.
Le bitume est bien trempé donc il faut se méfier dans les virages et quand on passe sur les bandes blanches mais tout se passe bien. Le plus dur, c'est plutôt d'essayer de ne gêner personne et de n'être gêné par personne car cela dépasse dans tous les sens dans ce beau peloton de plus de 2000 coureurs. Que c'est grisant de se retrouver dans une masse qui progresse aussi bien, entre 15 et 16km/h de moyenne.
Il y a aussi du monde sur le bord de la route, des encouragements bruyants qui mettent l'ambiance. Chacun est dans sa bulle mais je ne trouve pas ça désagréable, je profite de l'instant. Les premiers kilomètres défilent et tout va bien, même si je suis lucide sur mon état de forme. Je vais souffrir sur la deuxième moitié de course mais tant pis, je ralentirai un peu. Voire beaucoup, s'il le faut.
Je n'aperçois personne, ni Alex devant, ni Eric Leblacher qui devrait l'être aussi, ni Romain censé être là également, ni Sothéa qui ne doit pas être loin derrière, tout comme Madjid que je pense que je verrai forcément passer à un moment donné. Et je ne me trompe pas, le voilà qui me reprend peu avant la mi-course. Pile au moment où je commence à entrer dans le dur, comme souvent, au kilomètre 4. Le début de course était cool, j'étais bien, à un bon rythme, mais là, je paie mes efforts fournis.
L'avantage, c'est que je commence à bien me connaître, je sais que je dois entrer en phase de gestion, je diminue légèrement le rythme mais je m'accroche, concentré sur ma respiration et sur les coureurs que je peux garder en point de mire, sans en suivre un en particulier. Jusqu'à ce que cela aille mieux et que je retrouve de meilleures sensations.
Que dire sur le parcours ? Il est assez monotone quand même, avec de longues lignes droites par moment et beaucoup de bitume. Mais, pour un 10km aussi roulant, je l'aime bien quand même car malgré tout, il y a pas mal de virages, une portion sur chemin qui est même bien humide et boueuse aujourd'hui, sans glisser pour autant. C'est tout sauf horrible. C'est juste propice à un bon temps et à une bonne vitesse de course. Bon, je me lasse quand même un peu sur la fin mais raisonnablement.
Je n'ai pas non plus grand chose d'autre à raconter sur les kilomètres qui suivent. Je limite bien la casse même si j'ai baissé en rythme. Je tiens suffisamment pour faire un chrono correct. Comme d'habitude, je ressens par moment l'envie de m'arrêter mais non, je ne lâche pas. J'ai même un sérieux coup de mieux vers le kilomètre 7, j'en profite pour doubler quelques coureurs mais sans m'affoler pour ne pas me mettre dans le rouge et subir les deux derniers kilomètres.
Je me motive en me disant en permanence que le plus dur est fait, qu'il ne reste quasiment plus rien à parcourir, je m'occupe l'esprit avec le reste du parcours qu'il me reste à franchir, tout en gardant le contact avec un petit groupe de coureurs dont Ketsia Jacquet de Meaux qui m'avait battu aux Poilus en novembre dernier.
J'ai encore de l'énergie, je le sens. Je n'ai juste pas envie de me faire mal donc je n'accélère pas mais je maintiens l'allure quand d'autres commencent à souffrir. Et je redouble Ketsia et cette fois, je ne la laisserai pas finir devant moi. D'après des encouragements que je perçois, nous sommes dans les eaux pour faire moins de 39 minutes, j'espérais secrètement un poil mieux m'enfin c'est déjà très bien vues mes sensations mitigées.
Au final, je profite de conditions idéales pour bien finir cette course agréable, en serrant les dents mais sans sprinter. Je franchis l'arche d'arrivée en 38 minutes et 35 secondes ! C'est mon deuxième meilleur chrono sur la distance (RP en 38'04), 5 secondes de mieux qu'à Houilles. Un résultat très correct pour moi au lendemain de mon podium à Claye.
Après l'arrivée, je retrouve Madjid qui récupère de ses efforts avec un très beau chrono de 37'45. Il n'est pas le premier de l'USTA puisque Alex, parti très fort, a tenu bon malgré une fin de course difficile. 37'33 pour lui. De super chronos ! Et tandis que l'on part récupérer nos affaires (et mon tee-shirt de la course par la même occasion), Pauline et Saïd en finissent aussi avec 2 très beaux RP !
On fait dans la foulée une chouette photo de groupe pour célébrer ces beaux résultats. L'USTA bien représenté à Vincennes ce matin ! De son côté, Sothéa termine en 39'04, Jean-Jacques en 41'55 et Eric en plus de 42 minutes mais en mode fun...
De mon côté, je suis très satisfait de cette course qui confirme mes progrès, dans des conditions peu propices à une performance même si le parcours et la température étaient favorables. Je finis la journée en allant voir le Meeting d'Athlétisme de Paris à l'Accor Hotels Arena avec mon frère. Un autre univers mais un beau moment de sport aussi. Un très beau week-end qui se termine impeccablement, en attendant les prochaines échéances...