Nocti-Trail du Bois des Granges
Au cœur d'un week-end sportif chargé, rendez-vous à Claye-Souilly ce samedi soir pour la première édition du Nocti-Trail du Bois des Granges. Je n'ai pas pu prendre part à la première édition de Run in Claye en juin dernier donc ce sera ma découverte des courses organisées par ADN Event 77.
Je reviens donc sur une course nocturne, à la frontale, restant sur un podium en Seniors à Saint-Jean-les-deux-Jumeaux. Entre temps, il y a eu la parenthèse des cross avec les départementaux puis les régionaux donc ça fait plaisir d'espérer à nouveau jouer le haut de classement, même si j'ignore tout à fait quelle sera l'adversité ce soir.
Après une chouette séance sur piste aménagée jeudi soir, je n'ai trop eu à puiser vendredi soir en interclub même si j'ai tout de même disputé un mixte en trois sets et un simple hommes. C'est plus l'enchaînement de la course de ce soir et du 10km des Foulées de Vincennes du lendemain matin qui risque de ne pas être évident. Je n'ai donc pas d'objectif, je me dis que si quelque chose est jouable, je donne tout. Si je suis loin, je profite en me baladant.
Tout de même raisonnable, je me suis aligné sur le 7km et non le 14. Et de toute manière, j'aime particulièrement les enchaînements d'épreuves, même si ce n'est quand même pas favorable pour une perf' sur 10 kilomètres comme ça ne l'a pas été avant les Départementaux de Cross. Mais l'essentiel, c'est le plaisir.
Un avantage majeur pour cette nouvelle course, c'est qu'elle n'est pas loin de la maison, à moins de 20 minutes en voiture. J'arrive sur place sur les coups de 18h00 où je stationne sans soucis à côté du Gymnase Loison où je suis déjà venu plusieurs fois, pour coacher en TDJ ou pour des interclubs en Badminton.
Sur place, je retrouve directement quelques connaissances dont Romain de la Team FunRun et Olivier qui seront aussi sur le 7km. Tout comme Enzo, un jeune Junior de l'USTA qui vient ici découvrir les courses nocturnes en compagnie de son père, Rachid, qui sera lui sur le 14. Enfin, je l'avais vu sur la liste des inscrits, je finis par croiser Cyril, comme souvent sur ce type de distance. J'aperçois également Eric Leblacher, favori du 14km.
L'accueil dans le gymnase est impeccable, je récupère facilement mon dossard, le numéro 44 puis je commence à me préparer avant de déposer mes affaires à la consigne à l'exception de mon sweat que je garde pour l'échauffement et que je pourrai leur ramener sans soucis après, parfait. La tenue pour ce soir, ce sera un tee-shirt à manches longues, un tee-shirt à manches courtes, mon bonnet et ma lampe frontale, ma montre au poignet, mon cuissard court et mes chaussures de Trail Kalenji Kiprun XT7. Je ne ferai pas une deuxième fois l'erreur commise à la course Les Poilus que j'avais courue en Runnings. Une erreur que certains vont faire ce soir...
Il fait doux mais il y a parfois des rafales de vent et il pleut par moments donc les conditions sont bonnes pour la course mais pas toujours très agréables. Enzo est parti s'échauffer avec son père tandis que j'attends un peu avant de sortir du gymnase. Je vais faire un premier aller-retour gymnase / arche de départ à 35/40 minutes du départ de notre course. Je dépose mon sweat et j'y retourne avec Enzo cette fois. Le départ du 14km, prévu à 19h00, est donné 3 minutes en avance donc méfiance, il ne va pas falloir rejoindre la ligne de départ au dernier moment...
Je retrouve Cyril cette fois. Il nous reste 20 minutes avant le départ donc on fait un aller-retour tranquille sur la piste cyclable pour bien finir de nous échauffer et revenir suffisamment tôt vers l'arche. On discute, on fait demi-tour au bout, on revient tranquillement et là, à notre grand surprise, quand on arrive à proximité du départ et alors qu'il n'est que 19h10 à peine, le départ du 7km est donné !!
Quelle galère, certains coureurs se plaignant de la pluie les refroidissant, l'organisation a voulu bien faire en anticipant le départ en pensant que tout le monde était déjà là mais non... 10 minutes plus tôt, c'est énorme. Nous voilà donc franchissant l'arche à la hâte en saisissant à la volée le brassard réfléchissant nous étant donné, à prendre le départ 30 secondes après les premiers et aux dernières places de la course !
J'avais annoncé à Enzo ma stratégie : partir vite avec les premiers pour voir ce qui était jouable. Et bien, partir vite, j'en suis bien obligé mais avec les premiers, c'est impossible puisque nous avons un peloton de 132 coureurs à remonter (en tout cas, nous serons 134 à l'arrivée). Et que c'est compliqué de partir un peu énervés, derrière tout le monde avec des coureurs aux allures très différentes et qui occupent la largeur du chemin, forcément. Je ne calcule pas, je fonce pour essayer de rattraper un maximum de monde. J'emprunte un passage dégagé mais bien boueux sur la gauche pour me frayer un chemin au milieu des champs, sur un chemin agricole.
Je pars très fort avec Cyril qui me suit mais que je n'attends pas vraiment, ne pensant qu'à remonter tout ce monde. L'essentiel du peloton est désormais derrière nous, je double assez vite deux concurrents que je reconnais bien, d'abord Olivier puis Enzo. Le pauvre galère dans la gadoue avec ses chaussures de route ! Il le saura pour la prochaine fois... Il essaie de me suivre mais le terrain n'est pas suffisamment praticable pour qu'il le puisse, il patine trop. Un gars chute devant moi, je m'inquiète de son état mais il me répond "c'est rien, ça fait partie de la course".
Je poursuis ma folle remontée mais je n'ai absolument aucune idée de combien de concurrents se trouvent encore devant moi. Si ça se trouve, il y en a une dizaine encore. Ou bien beaucoup moins... Difficile à estimer puisque je n'ai même pas vu le départ et qui prenait la tête. Je sais simplement qu'il y a quelques frontales en ligne de mire dont certaines appartiennent à des coureurs du 7km. Mais d'autres sont sur le front de bénévoles ou bien encore sur des coureurs du 14km que nous ne tardons pas à rattraper.
Il y a un autre coureur que je rattrape et je l'ignore complètement à ce moment-là mais il s'agit du troisième de la course. A l'attaque de la principale difficulté du parcours, je me retrouve donc virtuellement sur le podium, distançant mon adversaire. Cependant, lui doit savoir que je viens de lui chiper sa place sur le podium et il réagit assez vite. On gère tous les deux la montée, plus dure et surtout plus longue que je ne l'imaginais. Le terrain est un vrai chantier avec toute cette boue. Une fois en haut, je relance mais en reprenant mon souffle et sans me mettre dans le rouge car j'ai effectué un départ très engagé et je ne vais pas pouvoir tenir le rythme tout du long.
Le fameux gars en rouge me repasse en y mettant beaucoup d'énergie, à tel point qu'il me dépose littéralement sur place. Je continue à ce moment de dépasser les concurrents de fin de course du 14km mais je le vois s'éloigner petit à petit et je n'ai pas la force de le suivre car je n'ai aucun repère sur ma position et où j'en suis dans la course, même si le fait d'avoir regardé la carte du parcours avant le départ m'aide bien à découper le tracé en plusieurs phases tout de même. En plus, je crains le retour de l'arrière de concurrents dont Cyril par exemple donc je gère, en maintenant l'écart avec le type en rouge.
Sur les hauts du parcours, après une petite remontée, je slalomme un peu entre les coureurs du 14 en essayant de communiquer avec eux en amont pour ne pas les gêner et qu'ils puissent me laisser passer, ce qu'ils font très gentiment dans l'ensemble, merci à eux ! Je profite d'un balisage parfait pour me repérer facilement et voir par où je peux passer pour être le plus efficace possible dans mes dépassements, prenant souvent des chemins plus accidentés ou filant droit dans les flaques d'eau pour éviter d'être ralenti par les autres.
Clairement, je prends un bon bain de boue mais tant pis, on verra ça à l'arrivée... Le plus désagréable, ce sont les coups de crampons que je me mets à chaque glissage vers le milieu du mollet droit, le pied gauche venant griffer ma jambe. Même en Trails, je patine bien et l'avantage, c'est que mon adversaire que je poursuis est tout autant gêné par la boue et par la densité de coureurs à doubler que moi.
Après ce long passage de relance où j'ai réussi à bien envoyer tout en ne me grillant pas, on attaque la descente, mon terrain de jeu ! Mais c'est ici ma dernière chance de me replacer pour le podium, l'arrivée étant déjà proche. Il faut dire que l'avantage de ce départ à l'arrache, c'est que les kilomètres ont défilé très vite, je n'ai pas eu le temps de gamberger, de réfléchir à une quelconque stratégie. J'ai foncé puis j'ai géré, sans savoir où j'en étais au niveau du classement.
Que les dépassements sont délicats mais j'arrive à me faufiler grâce à ma confiance en mes capacités en descente. Je prends beaucoup de plaisir ici, je suis très efficace et je dépose ainsi le gars en rouge, vraiment beaucoup moins à l'aise dans cette portion. Les endroits dangereux sont signalés par de la bombe réfléchissante donc je peux éviter les racines et continuer de foncer.
Je suis tout de même bien ralenti par moments dans le single suivant puisque le passage est étroit mais nul doute que mon adversaire est exactement dans la même situation. Je ne lâche rien, jusqu'au bout, je remets un coup d'accélération sur les derniers mètres pour ne pas me faire surprendre sur la ligne et je finis cette course vraiment pas si simple sur un parcours que j'ai pour autant beaucoup apprécié.
Je vais directement au ravitaillement où se trouvent Romain et un autre jeune, un Junior. Ils ont terminé aux deux premières positions et c'est à ce moment que j'apprends que je suis donc troisième, alors que mon fameux adversaire vient me féliciter pour ma course. Je raconte donc ma mésaventure à Romain puis à un membre de l'organisation qui vient aux nouvelles pour savoir notre ressenti sur le parcours. On le rassure, il est top, le balisage est super mais quelle galère ce départ anticipé sans prévenir. Cyril arrive à son tour, dégoûté.
On discute tandis que les concurrents continuent d'arriver dont Enzo et Olivier, on profite brièvement du ravitaillement avant de filer vers le gymnase pour ne pas attraper froid. Sur la piste cyclable, Enzo et Romain ont encore bien de l'énergie vu comme ils avancent tandis que Cyril et moi discutons en allant à bonne allure aussi afin de nous mettre rapidement au chaud.
On découvre au gymnase l'état de nos jambes et vêtements, pleins de boue. On a eu le droit à la pluie mais les conditions étaient bonnes, globalement. C'est juste que le terrain était gras à souhait. Heureusement que j'avais bien mes chaussures de Trail. On continue de débriefer tout en récupérant nos affaires à la consigne, nos sacs cadeaux finishers et en profitant du ravitaillement d'arrivée bien fourni.
On passe ensuite de bons moments à discuter avec toutes ces connaissances, c'est super agréable, une très bonne soirée passée sur cette course à Claye-Souilly malgré tout. L'attente des podiums est longue mais que ça fait plaisir dans ces conditions d'avoir été chercher la troisième place au scratch sur 134 arrivants. Mon podium récompensé est en catégorie, ma deuxième place dans la catégorie Espoirs / Seniors / Masters 0 aux côtés de Romain (1er espoir) et Cyril (1er M0) tandis que je suis du coup 1er Senior.
7 kilomètres (enfin, 6,83 à la montre, avec 50 mètres de dénivelé positif) bouclés en 30 minutes et 19 secondes, un bon chrono vu l'état du terrain et le monde à dépasser. Mon seul regret est de ne pas avoir pu essayer de suivre les deux premiers. On ne saura jamais si j'aurais pu jouer la gagne car ils finissent en quasi 2 minutes de moins que moi mais avec des conditions de course bien différentes. J'aurais eu du mal à les battre mais la lutte aurait été sympa. Tant pis, ce sera une prochaine fois !
Et je reviendrai très volontiers sur cette course car l'organisation était très bonne (d'ailleurs, les organisateurs se sont excusés de ce soucis au moment de la remise des prix puis par un message que j'ai reçu). Un parcours très sympa, 100% sur chemins (agricoles et boisés), pas un mètre de bitume. Des bénévoles au top, tous les ingrédients pour faire une course réussie. Et ne plus, qu'il me fait plaisir ce podium avec Cyril et les belles coupes que l'on gagne. Sans oublier Enzo, 2ème Junior, Olivier 2ème Master et Romain bien sûr, vainqueur au scratch. Tout comme Eric, sur le 14km.
Je repars ravi de Claye-Souilly, content d'avoir croisé pleins de connaissances dont certaines que je n'ai même pas citées dans ce récit car ce fût plus bref mais non moins sympathique. On a bien rigolé, on s'est bien défoulés et maintenant, place au repos avant la course du lendemain matin. ça promet...