Dimanche 7 avril 2019, je reviens ravi du Cross-Duathlon de Chessy avec une envie, porter un nouveau dossard le week-end suivant ! Je serai à Mouroux le samedi et le dimanche après-midi pour coacher des jeunes au tournoi de Badminton organisé par le Comité Départemental mais le dimanche matin, j'aimerais prendre part à une course pendant que d'autres seront sur le Marathon de Paris.
Deux possibilités s'offrent à moi : faire la Rando des 3 châteaux, pas très loin de Mouroux, même si ce n'est pas une course ou bien trouver une équipe pour participer à l'Ekiden du PAAC à Pontault-Combault. J'insiste sur la deuxième option. Cependant, nous ne parvenons pas à monter une équipe avec Sothéa donc je laisse juste un message sur la page de la course sur Facebook, au cas où... Et bingo, Marylin cherche justement un coureur car ils ont un forfait dans l'une de leurs équipes FunRun77 !
Me voilà donc lancé dans l'aventure Ekiden, pour la première fois et à deux pas de la maison, à Pontault. Marylin, Nicolas et Erwann ont monté trois équipes avec leur association. Ils sont chacun capitaines de l'une d'entre elles tandis que le reste de la composition a été fait par tirage au sort donc il n'y a aucune ambition de résultat. Juste du Run, fun ! C'est dans l'équipe "Soleil" dont Nicolas est le capitaine que j'atterris avec 10 kilomètres au programme, en tant que deuxième relayeur.
Réveil bien matinal ce dimanche avec un départ pour Pontault vers 7h30. Le départ de la course est prévu pour 9h00, le rendez-vous est fixé pour 8h00. J'arrive avec un peu d'avance et il ne fait pas bien chaud. 0°C ce matin, il va falloir bien s'échauffer. Je finis par retrouver quelques membres de l'association FunRun avec qui nous rejoignons les capitaines qui ont installé une tente à proximité du départ, où nous pourrons laisser nos affaires. C'est le lieu de regroupement des 3 équipes, chacun arrivant progressivement. Je fais connaissance avec mes coéquipiers alors que les capitaines affichent les horaires prévisionnels de départ de chacun et en parallèle, l'horaire de début d'échauffement prévu, en fonction des chronos estimés des uns et des autres. Pratique !
Je suis le deuxième relayeur de mon équipe donc je passe après Nicolas qui court 5 kilomètres en environ 16 minutes ! Je serai donc parmi les premiers au moment de mon départ et j'ai estimé mon chrono à 40 minutes approximativement puisque mon RP est de 39'53. Je n'ai aucune idée de ma forme du jour mais je le sens plutôt bien donc je pense être capable de boucler les 10 kilomètres entre 39'30 et 40'30. Optimiste.
J'attends un moment avant de retirer mon pantalon pour me mettre en short car la température ne monte pas malgré le soleil. Mais je préfère tout de même m'échauffer sans le pantalon donc je finis par le retirer et je pars trottiner sur la fin de la boucle de 5 kilomètres avec les deux autres deuxièmes relayeurs de la Team FunRun, en gardant bien sûr la veste ! Les capitaines sont eux déjà à l'échauffement depuis 15 minutes quand nous nous attaquons à la ligne droite finale de près d'un kilomètre. L'aller-retour me suffit comme échauffement.
Lorsque je reviens vers la tente FunRun, le départ de la course vient d'être donné. Les 100 premiers relayeurs sont partis. J'ai donc 16 minutes avant de m'élancer. Je retire ma veste et pars en direction du sas destiné aux relayeurs. Au niveau de la tenue, j'ai donc mon short de course habituel avec en haut un tee-shirt à manches longues et un tee-shirt à manches courtes. Casquette sur la tête, dossard numéro 72-2 (le numéro de notre équipe puis le numéro du relayeur) en place et chaussures Kalenji Kiprun Fast aux pieds, je suis prêt.
Je fais quelques mouvements dans le sas d'attente pour me réchauffer et je surveille le chrono car je sais que Nicolas sera dans les temps et parmi les tous premiers athlètes à débouler vers la ligne d'arrivée/départ. En tête, un concurrent de Val d'Europe arrive à toute vitesse en un peu moins de 16 minutes puis, seul, Nicolas arrive, en deuxième position ! Il me transmet le témoin, un brassard jaune que je récupère à la volée et met sur mon bras gauche. C'est parti pour 10 kilomètres !
La situation dans laquelle je me trouve est assez particulière. Je n'ai aucune idée d'où se situent les autres concurrents et de leur niveau même si je sais que cela va revenir très fort derrière moi. J'ai vu quelques athlètes bien affûtés et j'ai croisé un kikoureur, Augustin, qui court le 10km en 3 ou 4 minutes de moins que moi. Rien que cela. Devant, disparaît bien vite le coureur de Val d'Europe qui bouclera ses 10 kilomètres en à peine plus de 30 minutes...
Je suis complètement seul sur ce début de course. Je ne me retourne pas, je ne veux pas savoir si cela revient ou pas. Je pense que je pars un peu vite avec l'adrénaline de cette deuxième place provisoire et l'envie de bien faire mais je me sens bien, plutôt en forme donc j'en profite. Les encouragements des bénévoles ou des concurrents à l'échauffement font plaisir. Cela fait tout drôle d'être aussi bien placé et de se sentir si efficace. Le parcours est extrêmement roulant donc très favorable à un bon chrono.
Je finis par quitter le bitume pour rejoindre la forêt où nous avons une très longue ligne droite à parcourir, de près de 2 kilomètres en très léger faux-plat montant. Tout seul, c'est très long mais j'ai de bonnes sensations donc je maintiens une bonne allure et je m'applique surtout sur ma respiration qui aura assurément son importance si je veux performer.
Au bout de cette très longue ligne droite, l'on fait un demi-tour derrière un tonneau, un virage à 180 degrés pas facile à négocier. L'on a alors parcouru 3 kilomètres de cette boucle de 5 kilomètres que nous avons à parcourir deux fois. J'attaque donc le retour. L'occasion pour moi de voir que j'ai encore un peu d'avance, je n'ai pas traîné sur ce début de course. Mais évidemment, cela revient fort derrière avec des coureurs particulièrement rapides, je sais que je ne tiendrai pas longtemps mais je résiste un maximum, c'est très motivant.
Pendant 1 kilomètre, je croise mes poursuivants donc quelques têtes connues comme Augustin bien sûr mais aussi Bruno Philipona ou d'autres figures locales sur ce type de distances. Virage à gauche à 90 degrés pour attaquer la dernière portion de la boucle, là où je me suis échauffé tout à l'heure. Tout va bien même si je sais que je ne tiendrai pas ce rythme jusqu'au bout. Je n'ai pas fait la moitié de mon épreuve et j'ai déjà pas mal puisé dans mon énergie. Mais je reste très concentré et j'apprécie les encouragements des spectateurs puis de la Team FunRun lorsque je quitte la forêt et que j'attaque la ligne droite en direction de l'arche d'arrivée/départ.
Je jette au passage un coup d'oeil au chrono. J'ai parcouru ces 5 premiers kilomètres en à peine plus de 19 minutes, ce qui est pour moi une très bonne performance sur un 10km à condition que je tienne une allure correcte sur la deuxième boucle. Pour m'aider dans cette mission, j'ai la chance de retrouver Nicolas un peu plus loin. Il va m'accompagner et m'encourager pendant les 5 kilomètres restants, une source de motivation supplémentaire. J'ai envie de bien faire pour l'équipe et je me sens capable de m'approcher de mon RP donc je ne compte pas lâcher.
Cependant, cela commence à être dur d'autant que j'entre dans une phase où les concurrents à ma poursuite me rattrapent... et me dépassent ! Mais j'ai tout de même tenu 5 kilomètres à cette fameuse deuxième place récupérée au passage de témoin ! Un bel accomplissement.
Normalement, j'entre maintenant dans ma phase la plus dure sur un 10km, entre les kilomètres 5 et 8. En général, c'est là que je commence à trop réfléchir, à calculer ce qu'il me reste à parcourir. Aujourd'hui, je sens que je fatigue mais les jambes répondent parfaitement. Je reste très concentré, toujours, et je mets de l'énergie pour bien respirer et maintenir un rythme aux alentours de 15km/h. Evidemment, c'est toujours au feeling car je suis parti sans montre, comme à mon habitude. Nicolas m'encourage, me dit que c'est très bien ce que je fais. Il me motive à tenir bon et à ne rien lâcher, ça fait plaisir.
Cela devient vraiment plus difficile au kilomètre 7, lorsque nous sommes au milieu de la très longue ligne droite et qu'il faut aller jusqu'au tonneau qui est encore si loin... Je sais que le plus dur est fait, il ne reste plus que 3 kilomètres mais qu'ils sont compliqués. L'effort a été soutenu et intense jusque-là et je n'en ai encore que trop peu l'habitude. Les 3 séances sur piste avec l'US Torcy Athlétisme récemment sont un bon début mais ne suffisent évidemment pas. Et je ne suis pas un expert du 10km même si je commence à être plus souvent proche des 40 minutes que des 45... Pour autant, mon objectif de ce début d'année est dans 2 semaines et c'est un Trail de 68 kilomètres : aucun rapport !
Nicolas m'abandonne quelques instants pour me laisser faire le demi-tour seul et ne pas gêner les autres concurrents. Ce n'est pas facile de maintenir l'allure mais je résiste. Après le virage, il faut relancer, c'est le plus dur ! Les jambes commencent à tirer davantage après 8 kilomètres à ce rythme. Nicolas a beau me dire qu'on est en faux-plat descendant, je ne le ressens pas vraiment. Pour moi, c'est juste du plat ! On pourrait même croire que c'est légèrement montant à ce moment de la course...
Allez, j'ai désormais quelques concurrents en ligne de mire, ceux qui m'ont dépassé et qui ne font pas trop le trou. J'en ai aussi sur mes talons dont un jeune qui tarde à me dépasser et ne me distance pas énormément, je m'accroche pour perdre un minimum de temps sur lui. Je croise au passage ceux qui m'ont repris du temps mais qui ne pourront pas faire la jonction avant la fin de notre relais. Une certaine satisfaction, quand même.
Allez, virage à gauche et dernier kilomètre ! Ouf mais c'est encore long, toute cette ligne droite en forêt qui semble de plus en plus longue. Je mets tout ce qu'il me reste pour tenir bon mais je n'essaie pas non plus d'accélérer car je sais qu'il reste encore un peu de distance à la sortie du bois et je ne veux pas les parcourir complètement à bout de souffle.
C'est lorsque je retrouve le bitume que j'accélère pour tout donner jusqu'au bout, à grandes enjambées, jusqu'à la zone de transmission du témoin. Je le retire un peu en amont pour bien le donner à Enora qui s'élance après moi. Je jette un oeil au chrono, je finis après moins de 56 minutes de course pour les 5 kilomètres de Nicolas et mes 10 kilomètres !
Une fois la ligne franchie et le témoin transmis, il me faut un peu de temps pour récupérer de ce violent effort. J'ai eu de très bonnes sensations aujourd'hui mais la fin a été dure et il a fallu que je ne lâche rien pour tenir jusqu'au bout. Des conditions optimales mais un contexte pas évident pour autant avec 5 kilomètres parcourus absolument seul puis le reste bien encouragé par Nicolas mais à me faire dépasser par des flèches. Idéal pour faire un temps mais éprouvant.
Je fais quelques calculs, j'apprends le temps de Nicolas (environ 16'15) et je me rends compte que c'est certainement mon nouveau RP que je viens d'établir aujourd'hui. Ce sera confirmé ultérieurement avec la publication des résultats. 39 minutes et 37 secondes !! 16 secondes de mieux qu'en février 2017 à Vincennes et 18 secondes de mieux qu'en décembre 2016 à Houilles. Je sentais que c'était dans mes cordes avec des chronos proches plus récemment (40'05 en septembre à Roissy ou 40'17 à Etampes il y a moins de 2 mois) mais je ne m'attendais pas à le battre avec autant de marge aujourd'hui !
Pour la Team FunRun, c'est l'équipe "Eclair" menée par Marylin qui finit première (51° au scratch en 3h15'22) devant notre équipe (59° en 3h21'53) et enfin, l'équipe "Arc-en-ciel" d'Erwann (67° en 3h25'19).