Il y a un an, nous devions prendre part au Bures28 mais le week-end du Raid28 a dû être annulé. C'est assez tardivement en fin d'année 2017 que nous nous sommes remotivés, Julien et moi, pour nous réinscrire et parvenir à participer pour la première fois à une épreuve course d'orientation officielle. Du coup, difficile de trouver notre troisième coéquipier et ce malgré l'appel à l'aide lancé sur Facebook par Christian alias Bubulle sur Kikouroù... jusqu'à ce que Sophie ne tombe sur le post et propose de nous rejoindre en émettant une réserve car elle n'est ni habituée de l'exercice (c'est une découverte pour tous les 3 en compétition) ni habituée à parcourir souvent ce type de distance en Trail avec du dénivelé. Nous lui expliquons que nous sommes là pour découvrir cet exercice et prendre du plaisir sans ambition de classement donc l'aventure est lancée.
La course d'orientation, c'est une discipline que je connais tout de même assez bien car nous en avons fait quelques-unes lors de ma formation à l'université, dans les forêts de l'est de l'Essonne et du sud de la Seine-et-Marne. En plus, c'est un sport que je propose à des classes de CM2 dans le cadre scolaire ou en activité à la carte sur des stages sportifs des vacances à Chelles. Sans pratiquer très régulièrement, je sais lire une carte IGN ou bien utiliser une boussole. Et en plus, j'aime bien ça !
En revanche, on ne peut pas dire que ma préparation soit idéale en amont de la course car ces temps-ci, je fais essentiellement du Badminton. J'ai tout de même pris part au Trail nocturne La Frontale il y a deux semaines soit près de 14 kilomètres avec un peu de boue et une sortie « escaliers » ce jeudi en préparation de la Verticale de la Tour Eiffel qui a lieu dans un mois et demi. Mais le soir-même, j'ai fini aux urgences après m'être mis tout seul un coup de raquette de Badminton au niveau de l'arcade sourcilière et du haut du nez lors d'un match de double en jeu libre ! Une légère ouverture sans conséquences mais qui me pousse à la méfiance.
Je pars vers 7h15 de chez moi en direction de Bures-sur-Yvette (dans l'Essonne) d'où sera donné à 9h30 le départ de la course. Je passe en chemin chercher Julien et nous rejoignons ensemble le gymnase où nous retrouvons Sophie, arrivée sur place un peu avant nous. Nous récupérons l'enveloppe où tout ce qui nous est nécessaire pour la course se trouve à l'exception du roadbook que toutes les équipes découvriront en même temps. Nous récupérons notamment nos dossards pour notre équipe KiCOurou (puisque nous appartenons tous les 3 à la communauté Kikouroù et que nous remplaçons le K par un C pour C.O [course d'orientation]), numéro 337 ! Place à la préparation donc.
C'est un effort d'environ 6 heures qui nous attend donc le matériel à emporter est important. Il a tellement plu ces dernières semaines que nous allons forcément patauger dans la boue donc je chausse évidemment mes chaussures de Trail Kalenji Kiprun XT6 usées et non les neuves. Je porte un collant long pour le bas et trois épaisseurs pour le haut : un premier tee-shirt à manches longues, un à manches courtes et mon sweat Kikouroù. Casquette vissée sur la tête pour me protéger du froid et aussi pour protéger ma blessure, on ne sait jamais. Dans mon sac de Trail, j'emmène des gants au cas où ainsi que ma veste imperméable avec le matériel obligatoire imposé dont ma poche à eau remplie de plus d'un litre d'eau et du solide (pâtes de fruit et pâtes d'amande).
Je serai pendant la course le porteur du roadbook ainsi que du doigt électronique qui sert à pointer les balises que nous trouvons. Nous sommes prêts dans les temps. Nous prenons la photo traditionnelle du protocole des épreuves du Raid28 puis nous nous mettons en place pour le départ. C'est Julien, notre capitaine, qui est chargé de récupérer le Roadbook au lancement de la course par Harry Bignon, le speaker qui se fait un week-end marathon sur le Raid28 !
A 9h30, c'est parti ! Tous les capitaines s'élancent et chacun rejoint son équipe avec le précieux sésame dans les mains. Nous nous sommes installés sur une table dans l'angle du gymnase, ce qui nous permet de démarrer la course dans de bonnes conditions. Nous prenons un bon quart d'heure pour découvrir le roadbook et commencer à tracer notre chemin et à placer les balises sur les cartes. Il y a en tout 39 balises, 22 sont obligatoires, les vertes tandis que les 17 autres sont optionnelles, les bleues, ce sont des bonus. Nous prenons connaissance des deux cartes et donc du parcours que nous allons devoir faire. Nous découvrons également les Spéciales qui sont les zones où se trouvent les balises bleues et qui peuvent nous rapporter 15 ou 20 minutes de bonification si nous en trouvons mais leur recherche est moins aisée que pour les vertes dont l'absence de pointage est systématiquement pénalisée de 20 minutes.
Nous quittons le gymnase vers 9h50, partis pour au minimum 29 kilomètres à la recherche de balises. Quelques belles côtes nous attendent également. Nous devons franchir l'arrivée avant 15h30 soit en 6 heures de course si nous ne voulons pas être pénalisés (chaque minute de plus comptant triple) et surtout avant 16h00 si nous ne voulons pas être disqualifiés. Nous allons aussi devoir passer par des points de contrôle obligatoires sous peine d'être disqualifiés si nous n'y pointons pas. Nous sommes parmi les dernières équipes à sortir du gymnase mais nous sommes convaincus d'avoir bien fait de prendre le temps de préparer notre parcours. Dehors, les conditions météorologiques sont idéales, pas trop froid en étant bien couvert et il ne pleut pas.
Pas encore tout à fait orienté par rapport aux cartes, je laisse Julien nous guider sur les premières centaines de mètres. C'est Julien qui tient la carte tandis que Sophie porte le carton de pointage en cas de dysfonctionnement d'une balise ou en cas de passage à un point de contrôle. J'ai une boussole dans mes affaires mais Julien a la sienne donc je ne m'en servirai pas. Cependant, assez vite, ayant en main le roadbook, je me mets dans le coup et je commence à orienter aussi car à la première balise, je me repère plus facilement que mes compagnons d'aventure, ce qui nous permet de la trouver mais il ne s'agit que d'un indice pour la suite, certainement un moyen de nous faire rentrer dans l'épreuve car il ne s'avérera pas extrêmement utile pour la suite (enfin, c'est surtout qu'en fait, nous ne l'utiliserons pas).
En revanche, la balise suivante comporte elle bien un boîtier de pointage, en plus d'un autre indice destiné à la Spéciale. Sans nous en rendre compte, nous parcourons déjà pas mal de distance, en ville pour le moment. Julien maîtrise bien la carte donc il nous guide avec très peu d'hésitations mais nous sommes aussi bien proches de nombreuses équipes donc il est difficile de se perdre, sauf si eux-mêmes commettent des erreurs de trajectoire. Nous nous concentrons donc bien sur notre parcours.
Nous attaquons la première montée de la course et elle est sacrément raide ! Une fois en haut de la côte, nous bénéficions d'un peu de plat avant d'attaquer une bonne montée d'escaliers aussi où, au milieu, nous trouvons le troisième et dernier indice pour la Spéciale. Nous filons ensuite vers un parc où 5 balises sont positionnées.
Sur cette partie, nous ne nous servons pas des indices trouvés précédemment et que nous avons pourtant bien notés alors qu'ils auraient pu nous aider à nous orienter plus facilement, c'est sans doute une petite erreur. En fait, les trois nombres de chaque indice indiquaient les parcelles dont le point de jonction est le point de départ pour chaque recherche de balise bleue.
Au lieu de cela, à l'entrée dans le parc, nous sommes immédiatement partis sur la gauche car j'ai repéré que nous devions aller à l'arbre 83 et la parcelle en question est sur notre gauche sauf qu'elle aurait été plus facilement accessible en prenant les grands chemins donc en partant tout droit dans un premier temps.
Nous trouvons tout de même assez facilement la dépression dans laquelle est cachée la balise 102, la deuxième que nous pointons ce matin. Et nous enchaînons en partant à la recherche de la balise 103. Je m'occupe d'orienter mon groupe et nous retrouvons assez vite la parcelle 94 avec l'arbre en portant le nombre et depuis lequel nous devons parcourir 56 mètres au cap 28 pour trouver la balise au bord d'une mare. Là encore, les équipes présentes autour de nous ne nous permettent pas de nous débrouiller véritablement seuls pour trouver la balise mais c'est le jeu en partant tous en même temps.
Julien et moi prenons les choses en main pour rejoindre la balise 104 qui est une verte cette fois mais nous faisons un mauvais choix en partant trop loin. Nous retrouvons sans trop de soucis le bon chemin mais nous faisons un peu de distance en plus mine de rien. Nous finissons par trouver le terrain de Baseball près duquel est située la balise. Il nous reste une dernière bleue à aller chercher et cette fois encore, nous ne prenons pas forcément le bon chemin mais au moins, nous ne suivons pas les autres équipes comme des moutons et nous finissons une nouvelle fois par trouver sans difficultés la balise recherchée. Cependant, vu que nous avons un aller-retour à faire et que cela descend bien (donc forcément, cela va bien monter au retour), nous proposons à Sophie de nous attendre en haut avant de la rejoindre une fois la balise pointée. Nous trouvons bien la 105, c'est un bon début de course malgré quelques choix qui auraient certainement pu être plus judicieux, notamment si nous avions pris en compte les indices récupérés précédemment.
Nous poursuivons ensuite notre chemin et pointons la balise 106, elle aussi située à 28 mètres du point de jonction de 3 parcelles. Nous nous y prenons efficacement et quittons le parc en ayant 3 balises vertes et 3 balises bleues en poche.
Nous rejoignons ensuite le Bois de Vaugondran où nous attendent deux belles bosses. Nous en franchissons une première avec en ligne de mire la joëlette qui a pris le départ de l'épreuve avec une belle équipe de courageux vue la boue en masse présente sur le parcours et les difficultés à passer. Une fois en haut, nous pointons la balise 107 puis cap à l'ouest en direction d'une autre belle côte. Nous commençons la montée puis après une courte hésitation, nous décidons de couper sur la gauche, dré dans le pentu ! Mais aussi droit dans les ronces, heureusement que je ne suis pas en short. Nous luttons un peu pour passer les premiers mètres car nous n'avons pas forcément choisi l'endroit le plus simple mais nous y parvenons. Nous filons tout droit dans la pente quand je me retourne pour voir où en est Sophie et là, bingo, je vois la balise 108 ! Ouf, vue notre trajectoire, c'est un coup de bol de ne pas avoir à la chercher et cela nous permet de gagner du temps sur d'autres équipes d'autant que je la pointe discrètement. Au sommet de la bosse, nous croisons de nombreuses équipes revenant sur leurs pas car ils n'ont pas trouvé la balise, cela nous amuse bien.
Nous attaquons ensuite une zone de champs complètement à découvert où l'air est assez frais, ce n'est clairement pas la portion la plus agréable du parcours. Nous pataugeons complètement dans la gadoue et nous refroidissons. Sophie éprouve quelques difficultés à avancer efficacement sur ce genre de chemins très plats mais où la boue nous ralentit fortement. Le long de l'une des lignes droites que nous avons à parcourir, deux rangées de haies relativement hautes sont parallèles et c'est au bout que se trouve la balise 109 plutôt facile à localiser d'autant que nous nous trouvons une nouvelle fois entourés de bien du monde, devant et derrière nous. Certains sont d'ailleurs bien peu discrets, ce qui gâche un peu le plaisir car la recherche des balises est rendue trop simple.
Nous nous ravitaillons et filons vers le premier point de contrôle, au kilomètre 9,3 qui s'avère être le 11 ou 12ème kilomètre pour nous puisque nous avons fait un peu de rab en allant chercher les balises bleues dans le parc pour la première Spéciale.
Au bout du chemin, nous trouvons un bénévole qui poinçonne le carton tenu par Sophie, premier PC validé. Nous traversons la route un peu plus loin grâce à un autre bénévole, passons à côté de terrains de sport pour retrouver ensuite les bois où nous avons une nouvelle balise à pointer, la 110, avant d'attaquer un chemin descendant. Direction Montabé désormais. Un peu plus loin, la balise 111 est elle aussi relativement simple à trouver d'autant que, là encore, nous sommes loin d'être seuls. Nous rejoignons ensuite le Bois de Lanauroy qui va s'avérer être tout sauf une partie de plaisir.
En effet, après avoir pris sur la gauche pour descendre un chemin assez large, nous rentrons dans une portion extrêmement grasse et boueuse, assez étroite et glissante. J'avance aux côtés de Julien tandis que Sophie est un peu plus loin car elle peine à marcher dans cette boue. C'est vraiment une partie pas facile car c'est monotone et surtout un beau chantier à traverser. Une autre équipe mixte nous suit de près, il s'agit d'ailleurs d'une équipe avec un kikoureur, Claude, particulièrement expérimenté dans la discipline. Nous croisons « Cloclo et ses clodettes » régulièrement depuis le début de la course. Après de longues lignes droites, nous finissons par pointer la balise 112 à un coude du chemin.
Nous passons ensuite par-dessus un petit ruisseau bien chargé où Cloclo décide de se faire un petit bain de pieds en y allant franchement tandis que nous profitons d'un tronc pour passer « au sec ». Allez, direction le Bois de Vossery à présent. Deux balises vertes sont à pointer et une spéciale avec 4 balises bleues y est également présente. Je pars à l'assaut de la balise 113 qui se trouve en contrebas du chemin où nous sommes puis je remonte rapidement. Puis, nous nous laissons au maximum un quart d'heure pour essayer de trouver des balises bleues dans le bois.
Je pars donc à la recherche de la balise 116 dans un premier temps avec Julien en relais visuel entre Sophie et moi puisque Sophie nous attend sur le chemin où nous retournerons ensuite, vus les efforts qu'elle vient de produire. Après être parti au mauvais endroit, je reviens vers la bonne zone et grâce à une bonne inspiration, en reprenant un peu de hauteur, je trouve la balise recherchée que je descends discrètement pointer. Du coup, sur cette lancée, je me mets d'accord avec Julien pour essayer de trouver une autre balise bleue. Je pars donc de l'autre côté de la partie sableuse autour de laquelle se trouvent ces fameuses balises. N'ayant aucun indice sur la localisation exacte de la balise, je prends à nouveau un peu de hauteur pour essayer de la voir d'en haut. Je prends des chemins qui n'en sont pas vraiment, et je monte plusieurs courtes pentes. Ne trouvant rien, je descends en restant vigilant mais aucune balise à l'horizon. Je finis par me décider à rejoindre mes coéquipiers, inutile de perdre plus de temps si je ne trouve pas de balise d'autant que du coup, je les fais attendre. Mais c'est à ce moment-là que le membre d'une autre équipe aperçoit la balise 117 dans un trou. Pas très discret, il permet à plusieurs équipes d'y pointer, une bonne chose pour nous !
Je reviens à vive allure vers Julien et Sophie, satisfait de cette recherche nous apportant deux balises bleues supplémentaires. Et en plus, Sophie nous attend avec du saucisson qu'elle nous propose gentiment de déguster en récompense de nos efforts, ça fait du bien !
Une fois ravitaillés, nous partons en direction de la balise 114, la dernière balise verte de ce coin. Bien inspiré, Julien fait les bons choix et nous prenons les bonnes descentes, bien orientés par rapport aux parcelles d'arbres. Nous tombons pile sur la balise que nous pointons avant de prendre sur la gauche pour retrouver le GR que nous devons emprunter pour rejoindre le PCB à La Roche Pointue. Nous avons un petit bout de chemin à faire mais c'est relativement roulant donc nous pouvons relancer. Arrivés au PC, pas de pointage sur le carton cette fois, les bénévoles nous disent que c'est bon, nous pouvons y aller. D'autres bénévoles sont présents pour nous permettre de traverser la route en toute sécurité.
Une fois la route traversée, nous prenons dans l'herbe sur la gauche pour rejoindre les terrains de sport à proximité. Nous devons aller sur celui qui se trouve le plus à l'ouest afin de pointer la balise 160 qui se trouve sous une petite passerelle permettant de passer au-dessus de l'eau. Je la trouve sans difficulté. C'est alors que nous rejoignons le parcours du Raid28, à Chevreuse. Nous rejoignons non loin de là un petit parc avant d'attaquer la longue et raide montée vers les hauts de Chevreuse, en direction du Château de la Madeleine. Avant cela, nous devons trouver une balise située dans une petite ruelle, à proximité d'un hôpital. Nous prenons le bon chemin après avoir buté sur un passage barré par des travaux mais nous suivons une autre équipe placée devant nous, plus concentrés sur la pente qui nous attend que sur une éventuelle balise. Or, nous dépassons sans nous en rendre compte la balise 061. Heureusement, Julien a une nouvelle bonne inspiration car il se rend compte rapidement que nous sommes en train de monter trop haut. Nous vérifions tout de même que la balise ne se trouve pas dans la ruelle dans laquelle nous sommes avant de redescendre, persuadés d'avoir raté quelque chose et c'est effectivement le cas. Nous retrouvons facilement la fameuse balise en question et pouvons reprendre notre montée.
La pente est assez sévère par endroits, nous passons par un chemin que je connais bien puisque nous y avons fait un Off du Château de la Madeleine il y a un peu moins de 2 ans. C'est assez technique et pentu mais aussi glissant parfois car la terre est bien humide ! Nous passons devant le château sur les Hauts de Chevreuse. Nous voilà en haut. On part vers la droite après avoir traversé le parking puis nous longeons la route. Nous arrivons jusqu'à ce que la route descende très nettement. Julien est hésitant mais j'ai à mon tour une bonne inspiration et je suis assez convaincu qu'il faut traverser pour rejoindre le chemin plat et non descendre la route.
Effectivement, nous prenons la bonne décision et attaquons une nouvelle bonne ligne droite jusqu'à ce que nous retrouvions une partie boisée où, à l'intersection de chemins, se trouve la balise 062. C'est dans ce secteur que se trouve la troisième Spéciale, l'Araignée du Claireau. Nous ne sommes pas particulièrement inspirés par cette recherche de balises bleues et nous voyons bien que le timing se resserre pour finir la course dans les temps donc nous ne tentons de trouver qu'une seule balise, la 065. Je descends donc une belle petite pente à proximité directe de la balise à priori et c'est effectivement le cas. D'autres concurrents ici présents trouvent rapidement la construction effondrée où est située la balise bleue et me permettent d'y pointer sans problème. Je remonte efficacement la pente que je viens de descendre pour rejoindre Julien puis nous retournons au croisement des chemins où nous avions laissé Sophie qui prend une nouvelle photo (j'en profite pour la remercier pour son reportage photo, en pleine épreuve !).
Maintenant, il faut faire le bon choix de chemin pour trouver la balise verte suivante, la 066, au nord d'un pylône. Julien est assez sûr de lui, nous le suivons mais il se met à douter lorsque nous arrivons en bas de la pente, pensant que nous sommes partis trop loin. De mon côté, ayant suivi son raisonnement de départ, je pense que nous sommes dans la bonne direction donc je propose de continuer sur la droite comme initialement prévu et, si jamais nous ne trouvons rien, nous revenons sur nos pas. Mais j'ai bien raison et nous trouvons la balise en question.
Nous arrivons dans un nouveau passage urbain où nous avons à traverser deux routes départementales. Nous descendons en bord de route avant d'attaquer la Côte de Rhodon après avoir grimpé une première salve de marches que je monte deux par deux à bonne allure en pensant à mon entraînement pour la Verticale de la Tour Eiffel. Nous continuons de monter, sur la route, en déconnant avec le membre d'une autre équipe : nous nous chambrons en parlant de fausses balises et de mauvaises directions pour faire semblant de nous induire en erreur, c'est sympa.
Nouvelle belle montée d'escaliers où se situe la balise 067. Nous partons ensuite en direction du Bois Départemental de Beauplan où nous pointons la balise 068 avant de rejoindre le troisième Poste de Contrôle de notre course, à Saint Rémy les Chevreuse où nous traversons une nouvelle route départementale. Nous en sommes au 20ème kilomètre officielle de la course soit notre 24 ou 25ème kilomètre réellement parcouru. Il nous reste 9 kilomètres !
Nous attaquons la dernière partie de l'épreuve et il nous reste moins de 2 heures pour la finir. Nous arrivons au Petit Chevincourt, sur un long chemin relativement plat, le long d'une route en contrebas. Ce passage est très long à ce moment de la course. Julien et moi essayons de rester le plus possible à proximité directe de Sophie qui avance à son rythme mais commence à être davantage en difficulté pour maintenir un bon rythme de course. Nous la motivons comme nous pouvons pour conserver cette cadence. Nous finissons par atteindre la balise 069, au coude du chemin.
Une difficulté majeure nous attend désormais et nous avons deux possibilités, soit la montée en lacets par les escaliers, soit la pente bien raide sur la gauche. Nous choisissons la deuxième solution, à l'attaque d'une belle bosse où l'eau ruisselle vers le bas. C'est dur mais personnellement, j'apprécie cet effort ! En haut, Sophie nous propose une nouvelle fois du saucisson en récompense de ce que nous venons de parcourir, cela fait du bien de manger un peu de salé entre des pâtes de fruit et des pâtes d'amande. Je pense aussi à m'hydrater régulièrement.
Arrivés en haut, Julien nous fait continuer tout droit mais il doute un peu par rapport au chemin qui nous attend, surtout en voyant une clôture non-repérée sur la carte. Je regarde cette dernière pour vérifier si nous sommes sur le bon chemin et je remarque que la montée que nous avons empruntée fait un crochet qui nous éloigne un peu du chemin à prendre donc nous devons revenir sur nos pas pour retourner vers les escaliers mais en restant en haut (heureusement!) pour ensuite prendre à gauche vers la loooongue ligne droite qui nous attend. Quelques centaines de mètres à parcourir avant le prochain virage et à présent, nous sommes tout de même entourés par moins d'équipes, ce qui est plutôt agréable.
Nous passons au Bois d'Aigrefoin dont nous zappons volontairement la spéciale Les Dédales d'Aigrefoin et son labyrinthe dont nous avons précédemment regardé la description avec Julien mais vu le temps qu'il nous reste pour arriver, nous avons vite décidé de ne pas nous en occuper. Idem plus bas pour la Spéciale Les Jardins de la Cure lorsque nous descendons au fond de la Cure après être passé entre deux lacs recouverts de lentilles. Ayant un peu pris les choses en main sur les dernières décisions, je m'occupe de guider l'équipe vers la prochaine balise qui se trouve vers la droite, à l'intersection des chemins et du ruisseau dans le Bois des Grais. Cependant, Julien propose de rejoindre le chemin de l'autre côté du ruisseau qui a l'air plus praticable sauf qu'une fois engagés près du point d'eau, nous nous rendons compte que nous sommes allés trop loin pour le traverser donc nous retournons sur le chemin bien gras sur lequel nous étions et descendons tranquillement vers le point de jonction où se situe la balise 077. Nous rejoignons ensuite le PC8, il nous reste 5 kilomètres à parcourir.
Après une nouvelle ligne droite bien boueuse, nous partons à l'attaque de l'ultime difficulté majeure de la course, une belle longue et raide montée en plusieurs temps : la Côte de Belle Image ! La pente est rude et c'est sans doute la montée la plus longue de la course. Je laisse Julien un peu devant et je me positionne en intermédiaire entre lui et Sophie pour qui cette ascension est vraiment compliquée. Nous la motivons pour qu'elle ne lâche rien et c'est ce qu'elle fait, elle monte à son rythme, sans s'arrêter.
Nous finissons par atteindre la balise 078, direction le dernier PC désormais, le PC9, à Gif-sur-Yvette. Nous y arrivons sans difficulté car nous sommes toujours à proximité d'autres équipes et les chemins sont relativement évidents même s'il faut rester lucide avec pas moins de 30 kilomètres dans les pattes. A partir de là, il ne reste plus que 3 kilomètres à parcourir. Il nous reste un peu plus d'une demi-heure pour arriver, cela va le faire, surtout qu'il n'y a plus de montée. Sophie relance une nouvelle fois et nous continuons de courir pour rallier l'arrivée avant 15h30.
Nous revoilà en ville, nous retrouvons même Bures-sur-Yvette, cela sent bon la fin de la course, quel plaisir que de se sentir aussi bien après une épreuve pourtant assez longue. Les heures et les kilomètres sont passés si vite ! Nous cherchons l'avant-dernière balise pour être sûr de ne pas la louper mais difficile de la rater, elle se trouve sur le chemin dans la ruelle que nous devons emprunter pour descendre en direction de l'Yvette.
L'ultime balise est elle le long du chemin qui nous emmène à l'arrivée. Nous longeons l'Yvette pendant quelques centaines de mètres en savourant. Nous prenons le temps de faire des photos de notre pointage de la dernière balise, la 080 puis nous relançons pour bien finir mais nous avons de la marge, nous n'aurons pas de pénalité !
Ayant encore de plutôt bonnes jambes, je prends un petit peu d'avance sans vraiment le vouloir lorsque nous retrouvons la route d'où j'aperçois l'arche d'arrivée, un poil excité. J'attends mes deux compagnons d'aventure, nous dépassons une équipe du Raid28 en pleine célébration de son arrivée et nous réalisons un bon finish ensemble pour boucler cette superbe aventure partagée, quels bons moments !
Une fois la ligne d'arrivée franchie, nous rentrons dans le gymnase. Nous y retrouvons des camarades kikoureurs engagés sur le Raid28. Raya et Bert ont fini à 2 après l'arrêt sur blessure de Fafa, eux qui étaient initialement inscrits sur l'épreuve par équipes de 5. Sabzaïna étant grippée et Bubulle palliant le forfait de JCDuss dans l'équipe de Caro et Aurore, ils sont quand même parvenus à terminer l'épreuve tous les deux. Cette dernière équipe l'a aussi fait même si une mésaventure ne leur permet à priori pas d'être classés (perte du doigt de pointage !).
Je croise aussi Philippe, engagé dans une autre équipe sur le Raid28 ou encore Cloclo qui en fini une trentaine de minutes après nous avec ses clodettes. C'est le moment de profiter du repas d'arrivée qui nous est offert, de bonnes pâtes à la bolognaise qui font du bien alors qu'il est désormais presque 16h et que nous nous sommes élancés à 9h30.
Au final, nous terminons 20èmes sur 38 équipes classées et 50 partantes ! Un résultat qui nous convient parfaitement pour notre première expérience dans la discipline pour tous les 3 avec en plus la vraie satisfaction d'avoir accompli notre mission. Nous n'avions pas vraiment d'objectif à part de finir dans les temps et nous l'avons fait en ne doutant que très peu et en gérant globalement plutôt bien nos choix de balises à chercher et notre itinéraire.
J'ai pris énormément de plaisir dans cet exercice, nul doute que j'y reviendrai et je ferai très volontiers d'autres courses d'orientation. Je me suis retrouvé à fond dans le coup et j'ai adoré. En plus, nous terminons 6ème équipe mixte sur 16 engagées dont 12 classées (4 abandons), évidemment loin des premiers par contre puisque c'est une équipe mixte qui a remporté la course. Mais je pense que nous pouvons être fiers de notre performance car devant nous, il y a beaucoup d'équipes expérimentés avec des habitués du Bures28 ou des membres de clubs de Raid !
Au total, nous avons pointé 28 balises sur 39 possibles dont les 22 vertes obligatoires et 6 bleues supplémentaires en bonus (il y en avait en tout 17 en 5 Spéciales). Ces dernières nous permettent de retirer 1h35 à notre temps total de course qui est de 5h48 alors que nous devions arriver en moins de 6h00 pour ne pas avoir de pénalités.
Tout compris, j'en termine avec environ 34 kilomètres et 900 mètres de dénivelé positif au compteur, quand même !
Je tiens à remercier mes deux partenaires du jour qui ont parfaitement assuré : Sophie et Julien ! Ensemble, nous nous sommes bien amusé, nous avons passé un super moment. C'était une aventure géniale et une super expérience, un vrai régal !
Merci également à Elisabeth et encore une fois à Sophie, pour leurs photos qui me permettent de beaucoup illustrer mon récit, c'est toujours plus sympa pour se souvenir de ce que nous avons fait et pour le faire partager.
Enfin, un grand grand merci à l'organisation de ce week-end du Raid28. Je savais que ce serait une sacrée organisation mais un coup de chapeau à l'équipe Turoom qui accomplit un formidable travail pour la mise en place de toutes ces balises, la création de ces parcours et l'organisation générale qui demande tant d'investissement. C'est évident que c'est fait avec passion et c'est juste génial. Des bénévoles au top et quelle expérience, bravo.
J'ai eu la chance de pouvoir poser mes questions à Patrick Pilorget quelques semaines avant l'épreuve pour connaître un peu mieux le fonctionnement de cette organisation et en comprendre les motivations. Je suis ravi d'avoir pu prendre part à mon premier Raid28, sur la plus courte des distances proposées et il est certain que j'y reviendrai.
Le Raid 28, " une belle aventure humaine " Patrick Pilorget - Mes expériences sportives
Les 27 et 28 janvier 2018 va se dérouler le 25ème week-end du Raid28, une épreuve à laquelle je vais personnellement participer pour la première fois cette année, en prenant part au Bures28. ...