Etant venu le jeudi soir pour participer une première fois à l'événement avant ce week-end, l'introduction et le début de mon récit se trouvent en allant sur le lien suivant.
[11/05/2017] NO FINISH LINE PARIS - Mes expériences sportives
3ème édition de la No Finish Line de Paris et donc ma 3ème participation. Comme chaque année, l'événement se déroule au Champ de Mars, devant la Tour Eiffel, en pleine capitale. L'on s'inscr...
http://mesexperiencessportives.over-blog.com/2017/05/11-13-14/05/2017-no-finish-line-paris.html
A présent, venons-en à cette nouvelle expérience, l'un de mes défis principaux de ce début d'année. C'est un challenge que je me suis donné en profitant du profil de la manifestation. En effet, la No Finish Line Paris permet de s'élancer pour le nombre de tours de circuit que l'on veut, en s'arrêtant ou non, en courant ou en marchant. Tout arrêt n'est pas un abandon. Je peux donc rester autant de temps que je veux et faire autant de kilomètres que je peux sans qu'il n'y ait de contrainte particulière. Je ne me suis nullement préparé pour ce défi donc je l'aborde sans objectif particulier.
Le principe, c'est de venir le samedi en début d'après-midi et de rester le plus longtemps possible. J'espère pouvoir passer toute la nuit sur le Champ de Mars et j'envisage pourquoi pas d'y rester près de 24h00 selon ma forme et mes sensations. A la moindre alerte, je m'arrête. Si ça ne va pas, je stoppe et c'est tout. Pas de pression. Après, j'espère quand battre mes records personnels de distance et de durée de course établis à la Montagn'Hard au début du mois de juillet 2016 (60 kilomètres en un petit peu moins de 13h00).
Je viens donc à Paris avec des ambitions personnelles mais je viens aussi et surtout pour y voir du monde, que ce soit des personnes que je connais déjà - principalement des kikoureurs - ou pour rencontrer d'autres personnes. Je veux aussi profiter de l'ambiance de l'événement qui me plaît bien ainsi que faire tourner la flamme Kikouroù, d'autant que tous les tours que je fais permettent de récolter des sous pour les associations soutenues par la No Finish Line. Ainsi, chaque kilomètre que je parcours rapporte 1€ à une association donc plus j'en fais, plus je suis utile ! Tout se combine plutôt bien.
Samedi 13 mai, je pars de chez moi vers 14h00 pour prendre les transports en commun et arriver vers 15h30 sur le Champ de Mars. Cette fois, je ne fais pas d'erreur et je sors bien à la station de Métro "Ecole militaire" pour arriver immédiatement sur le lieu de la manifestation. J'entre dans le village et je file directement à la tente Kikouroù pour me préparer. J'y croise Sophie (Bérénice) qui s'en va alors que je vais de mon côté seulement débuter ma longue aventure du week-end. C'est ça la No Finish Line de Paris, des coureurs qui viennent et d'autres qui partent, en continu, pendant 5 jours.
Je me mets donc en tenue. Il fait chaud donc ce sera assez léger. Je mets des chaussettes de course assez courtes mais solides pour éviter tout risque d'ampoule - d'autant que j'en ai quelques-unes avec le Badminton - et par-dessus mes chaussures Kalenji Kiprun SD de Route qui ont bien fait l'affaire jeudi. Cela peut paraître anodin en toutes circonstances mais je prends bien le soin de les lacer très correctement pour ne pas rencontrer le moindre problème, ni de serrage trop intensif, ni trop léger. Je suis en short et je porte juste mon tee-shirt à manches courtes Kikouroù avec mon dossard n°4456 et une casquette Kikouroù sur la tête. Et c'est parti pour quelques tours de circuit !
Je ne croise aucune tête connue donc je m'élance en solo à bonne allure en ayant pour idée que je ralentirai quand je rattraperai quelqu'un que je connais. Je fais un premier tour assez rapide puis je me retrouve à la hauteur d'Arcelle et de Anne. Cette dernière porte la flamme donc je me propose de la prendre pour lui faire faire quelques tours courus tant que je suis encore frais. Je fais donc 4 ou 5 nouveaux tours du Champ de Mars à bon rythme avec la flamme avec moi, jusqu'à ce que je rattrape Sébastien (Vik) qui est sur la course officielle du 24h.
Cette compétition incluse dans la No Finish Line a débuté à 10h00 ce samedi matin et se finit donc à 10h00 dimanche. Sébastien n'a pas fait la première heure puisqu'il participait à la session de Yoga mise en place puis il a fortement borné pendant un moment pour se lancer mais il s'est cramé physiquement d'autant qu'il ne sort pas d'une semaine blanche d'activité physique, loin de là. Nous discutons donc et commençons à alterner la course et la marche. Nous effectuons une dizaine de tours en faisant toute la première partie en marchant avant de relancer juste avant la mi-boucle pour courir jusqu'à l'arche d'arrivée. C'est plutôt efficace et cela permet de garder pas mal d'énergie, j'apprécie.
En plus, cela nous permet de ne pas nous mettre dans le rouge et de continuer à parler entre nous et avec d'autres personnes qui tournent sur le circuit. L'on croise notamment les Lapins Runners venus tourner pour 24h depuis vendredi soir ou encore Alex Forestieri, Jay ou L'Bagnard, des kikoureurs que l'on voit chaque année lors de la NFL notamment. L'on double aussi régulièrement d'autres participants du 24h tels que Le Lutin d'Ecouves et sa tribu, VieuxFred (qui abandonnera malheureusement), Mustang, Patricia (future 3ème féminine) ou encore François91. L'on croise aussi Stephanos (le futur vainqueur de l'épreuve) qui avance lui de façon assez impressionnante.
Au bout d'un certain temps, Vik éprouve le besoin de faire une pause pour relâcher ses jambes donc j'en profite pour courir à nouveau quelques tours après avoir laissé la flamme à Caroline (caro.s91) qui vient courir jusqu'à minuit. Nous allons nous relayer pendant une bonne partie de la soirée même si je vais beaucoup moins porter la flamme par la suite, avançant moins vite que les autres porteurs. A 18h00, j'en suis à 23,5 kilomètres parcourus, en 2h30 environ.
Après un démarrage assez rapide, je commence à me mettre davantage en gestion afin de pouvoir tenir sur la durée. Je sais que même si je me sens très bien actuellement, je peux à tout moment le payer physiquement. Depuis le début, je m'alimente et je m'hydrate très régulièrement. Il fait chaud donc je bois pas mal d'eau et parfois un peu de pepsi pour changer. Je mange aussi le plus de fruits possible, de la pomme et de l'orange. Et je fais bien car malheureusement, c'est la fin des stocks et il ne va plus y avoir de fruit du tout pour toute la nuit, il ne reste ensuite qu'une sorte de quatre-quarts et du marbré. J'aime bien mais c'est très limité et c'est sec.
Je continue d'alterner la marche et la course, courant régulièrement quand je suis seul car j'ai du mal à marcher quand je suis isolé mais dès que j'ai l'occasion de trouver quelqu'un avec qui causer, je marche avec lui. Ainsi, je fais un tour avec Rodolphe (Namtar) qui est sur le 24h (et va malheureusement abandonner au bout de 65km, fatigué) ou encore avec Patrice, un marcheur expérimenté qui gère son épreuve de 5 jours et avec qui je vais discuter pendant un bon moment à une allure très correcte.
A 20h00, j'atteins les 40 kilomètres, en 4h30 environ. J'ai toujours aussi chaud, je transpire bien et je marche de plus en plus. Le Champ de Mars commence à être un peu moins peuplé mais il y a encore du monde. A l'occasion d'un tour, j'ai la malchance de recevoir dans un virage un excrément d'oiseau peu agréable sur la main.. Nous côtoyons pas mal les pigeons et parfois même les rats, aspect un peu moins sympathique de la course même si c'est assez anecdotique. En même temps, nous sommes à Paris et inutile de parler de ce qui peut bien sortir naturellement des participants engagés sur les longues durées... Heureusement, des toilettes et de quoi se laver les mains sont à disposition donc je nettoie quasi-immédiatement.
A partir de maintenant, ce sont souvent les mêmes personnes que l'on croise sur le circuit. Plus l'on approche de la tombée de la nuit, plus c'est le cas car à l'exception de quelques coureurs passagers, nous faisons essentiellement affaire aux personnes inscrites sur les 5 jours et les 24h. Je croise parfois des connaissances de Kikouroù comme Leanahtan ou Mickey49 entre autres ou encore Yohan dit "Lapin Gaîné" que j'ai déjà aperçu auparavant. Mais je suis de plus en plus seul jusqu'à ce que je retrouve mon compagnon de début d'aventure, Sébastien ! Nous faisons à nouveau quelques tours ensemble, une bonne quinzaine je crois, en alternant toujours la course et la marche. A deux, c'est beaucoup plus motivant ! Et le rythme de Vik me convient bien. C'est un habitué de la montagne et des ultras donc même si cette épreuve est une nouveauté pour lui, il a de l'expérience.
A 22h15, je passe les 56 kilomètres soit près de 8km/h de moyenne depuis 2 heures, pauses comprises. Nous en faisons d'ailleurs une qui me permet de prendre ma lampe frontale. Le circuit est plutôt bien éclairé mais il y a des zones d'ombre donc par précaution, au cas où je perde en lucidité au fil des kilomètres, je préfère m'assurer un bon éclairage, d'autant qu'il y a quand même quelques irrégularités sur le sol, entre petits trous, pavés ou racines. Sébastien me donne un Twix que j'apprécie particulièrement car la nourriture commence à être limitée au ravitaillement et je bois également un thé sucré pour rester dynamique. J'ai de l'énergie donc j'en profite et je l'entretiens.
Puis, nous poursuivons jusqu'à 23h35 où je comptabilise 64 kilomètres. 8 kilomètres en moins d'une heure et quart, le rythme baisse un peu mais cela reste très correct. J'avance toujours bien même si je sens que cela commence à tirer un peu dans les jambes et qu'une allure moins soutenue me ferait du bien. Nous passons au ravito et Sébastien compte carburer un peu pour atteindre les 100 kilomètres avant de faire une bonne pause (il en est alors à 91 kilomètres et il va courir pendant 9 kilomètres en non-stop). J'en profite donc pour souffler.
Je passe à la tente Kikouroù et j'y récupère mon portable. Je prends mon temps pour donner des nouvelles. Sothéa me renseigne à distance sur l'état des lieux du 24h où c'est très serré avec des kikoureurs sur le podium provisoire. Je prends mon temps avant de repartir sur mon tour de reprise avec des cuisses qui commencent à peiner à relancer quand je fais une pause. Si bien que je n'atteins 65 kilomètres qu'à minuit pile ! Là, je n'accélère pas vraiment car je suis à la recherche de la flamme Kikouroù étant donné que Caroline est partie et que les kikoureurs que je reconnais ne l'ont pas. Je finis par rattraper Dominique, un kikoureur engagé sur les 5 jours qui s'est réveillé pour assurer son relais alors qu'il est plein d'ampoules et n'avance quasiment plus après avoir fait 360 kilomètres en peu plus de 3 jours !
C'est vers minuit et demi que je reprends la flamme pour la faire avancer un peu plus vite en marche rapide mais finalement, je croise au bout d'un tour dg2 qui vient d'arriver et va courir donc je lui lègue la flamme qu'il va pouvoir faire progresser grâce à son état de fraîcheur. De mon côté, je progresse sur les 1,304 kilomètres de la boucle de la NFL depuis maintenant plus de 9 heures donc je perds assez nettement en efficacité même si je n'ai pas sommeil et que mon corps répond encore plutôt bien.
Il fait noir depuis un moment mais Paris vit le samedi soir et les heures passent vite avec le monde et l'animation qu'il y a jusque tard dans la soirée. Vers 1h00, cela se calme un peu puisqu'il y a de moins en moins de monde. C'est à 0h55 que j'atteins les 70 kilomètres soit 5 kilomètres en moins d'une heure malgré le tour avec Dominique, je suis encore relativement efficace. 20 minutes plus tard, j'atteins les 72 kilomètres passés soit 100 kilomètres au cumulé avec mes tours de jeudi soir. J'en profite pour mettre un tee-shirt à manches longues par-dessous mon tee-shirt Kikouroù car cela commence quand même enfin à se rafraîchir un peu et comme je ne fais désormais que marcher, je joue le prudence en évitant d'attraper froid.
Je continue de bien marcher sur le circuit même si mon allure a quand même pris un bon coup ! A 2h15, j'atteins mon 77ème kilomètre, soit à peine plus de 5km/h sur la dernière heure de marche. Je ne suis pas vraiment fatigué mais mon avancée se fait de plus en plus pénible donc je décide de faire une vraie pause pour récupérer un peu. Je vais dans la tente Kikouroù et je m'allonge en mettant un vêtement sous ma tête pour faire un coussin et mes pieds sur une chaise pour faciliter la récupération pour mes jambes.
Ce n'est pas hyper confortable et l'arrêt me donne un peu plus froid mais en me couvrant de quelques vêtements, c'est plutôt agréable. Ce qui est horrible et va grandement me perturber, c'est le bip-bip de la nacelle utilisée par ceux qui installent une tribune provisoire en pleine nuit... pour un défilé qui aura lieu le lendemain ! Et c'est ininterrompu donc il m'est impossible de trouver le sommeil. Je reste allongé pendant un peu plus d'une heure, ne gardant les pieds sur la chaise que quelques minutes avant d'être intégralement étendu sur le bois qui fait office de sol sous la tente. Le va-et-vient permanent dans la tente des kikoureurs qui tournent la nuit me perturbe un peu mais ce n'est rien à côté du bruit de la rue derrière moi donc je finis par me relever vers 3h30 pour repartir sur le circuit.
J'ai un peu peur au redémarrage car je sens une légère douleur au genou gauche mais ce n'est en fait rien, c'est juste lié à mon refroidissement. Les cuisses sont lourdes mais je sens que je suis apte à bien relancer. En revanche, je rajoute une troisième épaisseur en haut avec le tee-shirt à manches longues Kikouroù pour ne pas avoir froid. Je change aussi mes chaussettes et ma casquette, c'est agréable. J'apprécie d'avoir pensé à prendre des affaires de rechange, pour une fois ! Une heure quinze de pause, cela m'a fait du bien, je repars tranquillement.
En un peu moins de 40 minutes, je parcours les 3 kilomètres qui me manquent pour atteindre les 80 kilomètres avant de retrouver un rythme un peu plus efficace, la machine étant totalement relancée. Je me sens bien et j'avance plutôt pas mal, seul mais en croisant encore du monde. De 4h10 à 5h30, je fais près de 10 kilomètres puisque je parviens à passer les 90 kilomètres sur une bonne lancée. C'est pendant cette période qu'est arrivé sur le Champ de Mars un autre David qui vient faire progresser la flamme pendant un peu moins de 3 heures mais à bien bonne allure ! L'écureuil - c'est son pseudonyme Kikouroù - va "m'accompagner" jusqu'à la fin de mon aventure mais en me dépassant très souvent.
A partir de là, après une heure et demie plutôt efficace, j'avance au ralenti. Cela commence à être vraiment plus compliqué. J'ai bien passé la nuit mais désormais, j'en ai plein les chaussettes. Je démarre le compte à rebours, il ne me reste plus que 10 kilomètres à parcourir pour atteindre les 100 kilomètres qui signeront mon arrêt. Inutile d'en faire plus, je me sens plutôt bien physiquement mais il va me falloir du temps de récupération et de sommeil car je ne suis pour l'instant pas fatigué du tout mais cela ne pourra pas durer, d'autant que mon horloge biologique va bien finir par me rattraper.
Je n'ai désormais qu'une idée en tête : atteindre les 100 kilomètres. C'est sûrement ce qui va me bousiller un peu car je suis physiquement encore très bien dans le sens où je n'ai absolument aucun pépin physique. Aucune alerte, pas d'ampoules. Les jambes deviennent forcément de plus en plus lourdes mais mon corps est franchement en bon état de marche après 90 kilomètres parcourus à pied. Mais dans ma tête, le compte à rebours est lancé. C'est 100 bornes ou rien !
Alors maintenant, je me demande quand je vais bien pouvoir les atteindre ces 100 kilomètres. Je guette l'heure de temps à autre pour voir où j'en suis et estimer mon heure d'arrivée mais j'en suis bien incapable car mon avancée est très irrégulière. Un coup, je progresse vraiment péniblement à moins de 4 km/h et puis hop, ça va mieux et je tiens un bon 5-6km/h. Les fusées du matin me dépassent régulièrement - en même temps, ça a aussi été le cas cette nuit, entre les très bons participants du 24h et les personnes juste venues tourner la nuit.
Le Champ de Mars se repeuple progressivement après une vague de départs en pause survenue vers 4h30, heure où nous n'étions plus très nombreux sur la boucle en comparaison avec le reste de la nuit. J'avance doucement mais sûrement. C'est dur mais je sais que je vais y arriver même si c'est dur de sentir que l'on n'est plus en mesure de relancer véritablement l'allure. Il y a une fille qui va me dépasser sans arrêt pendant plus d'une heure, me doublant à chaque tour.. Je la hais ! Moi, je ne peux que marcher et encore, c'est de la marche plutôt lente. Mais je reste motivé, par mon objectif et par le fait que mine de rien, j'avance quand même bien mieux que de nombreuses personnes même si souvent, elles ont beaucoup plus de kilomètres dans les pattes que moi.
Je suis impressionné par tous ces courageux participants de l'épreuve des 5 jours qui tournent comme des hamsters en boucle depuis plus de 4 jours désormais. On dirait parfois des zombies mais généralement, quand on les aborde, on se rend compte qu'ils sont encore bien lucides. Et puis il y a ces vaillants marcheurs et/ou coureurs du 24h qui approchent de la fin de leur épreuve. Certains ne peuvent plus courir, comme moi. D'autres sont en pause ou ont lâché prise. Et les meilleurs continuent de courir, sans arrêt ! Les trois premiers, je les reconnais bien, ils courent !!
Après quelques centaines de mètres de nouveau passées à discuter avec Patrice qui est sur les 5 jours, je discute avec dg2 et je chambre gentiment l'écureuil en lui disant qu'il pourrait aller plus vite alors qu'il nous enrhume depuis plusieurs dizaines de minutes. Dg2 effectue son dernier tour en marchant avec moi, ce qui me permet d'être moins seul alors que mon avancée se fait quand même de plus en plus pénible.
A 6h45, j'atteins enfin les 96 kilomètres. 6 kilomètres faits en 1h15. Il m'en reste 4 à boucler, soit 3 tours de circuit ! Je vais mettre 40 minutes à les faire pour en finir à 7h25. 100 kilomètres !! J'ai longtemps pensé que je les atteindrais en 17h00, vers 8h30 mais finalement, j'ai réussi à tenir une allure correcte pour les boucler en 16h00 environ.
Sur les derniers tours, j'ai essayé de relancer un peu plus pour marcher plus efficacement. J'ai même essayé de courir mais je n'ai pas tenu plus de 30 mètres avant de réessayer au dernier tour. Au moment d'attaquer mon ultime tour de circuit, je me retrouve avec Yann (marathon_yann), un kikoureur engagé sur les 24h qui n'est pas passé loin du podium mais finit 4ème avec seulement 2 ou 3 tours de moins que le 3ème. Nous discutons un peu puis il essaie de relancer sur la ligne droite qui mène à la Tour Eiffel mais en vain, il ne peut plus courir non plus. C'est devant la Dame de fer que je me décide à tenter une nouvelle fois de courir donc je relance juste après le virage qui mène vers le pointage à mi-boucle, un peu avant la zone de relance que nous avions avec Vik.
Je cours très péniblement mais j'y arrive et je sens bien que j'avance tout de même plus vite qu'en marchant, ce qui me soulage. Je rattrape Yann et je le double puis j'essaie de tenir la course jusqu'au bout, jusqu'au franchissement de la ligne d'arrivée, chose que je réussis, au mental ! Symboliquement, juste avant l'arche d'arrivée, l'écureuil me dépasse. Mon homonyme vient d'effectuer son dernier tour avec la flamme. Il ralentit devant moi et prend une photo (il faudrait que je puisse la récupérer celle-là !!) juste avant que nous franchissions la ligne. Je n'en peux plus mais je l'ai fait ! J'ai atteint les 100 kilomètres !!
Je suis claqué et bien content de m'arrêter là pour pouvoir rentrer chez moi en transports en commun, assez péniblement dans les gares mais afin de retrouver le confort de chez moi. Apprécier un bon lit pour se reposer et un bon repas pour se remettre d'un tel effort... après une bonne douche requinquante !
Au final, j'ai parcouru 100,412 kilomètres en 16 heures de samedi après-midi à dimanche matin. En tout, j'ai fait 129,1 kilomètres lors de cette No Finish Line à Paris, soit 99 tours au cumulé dont 77 sur le week-end. J'ai très bien supporté cette expérience sur le plan physique et je me satisfais d'avoir été raisonnable et de m'être arrêté à 7h30 même si quelques tours avec des connaissances auraient été sympas dans la journée de dimanche. Tout n'a pas été simple mais j'ai apprécié l'ambiance, le partage et la convivialité d'une telle aventure !
Maintenant, place au repos et à la récupération en attendant... mercredi pour ma prochaine course ! Cela sera fondamentalement différent puisque je suis engagé sur une course en contre-la-montre d'un peu plus d'un kilomètre dans le cadre de l'Armentièroise organisée par Eric Leblacher, ancien coureur cycliste professionnel devenu Traileur. Il y aura 260 marches à franchir en un minimum de temps, un concept que j'adore et que je recherchais depuis un moment. Je n'aborde pas forcément la course dans les meilleures conditions possibles mais je compte bien m'y amuser et pour le résultat, on verra bien ce dont je serai capable mais ce n'est pas la priorité.