Le contexte
En 2015, j'ai découvert le Trail du Viaduc des Fauvettes grâce au forum Kikouroù. Il y a un an, j'ai donc arpenté pour la première fois les chemins de Gometz-le-Châtel et alentours. À cette occasion, j'ai réalisé mon objectif de la saison en venant à bout de pas moins de 50 kilomètres de course à pied et ses 2000 mètres de dénivelé positif non-négligeables. Je n'avais auparavant couru au maximum que 31 kilomètres. Une organisation au top, des ravitaillements géniaux, de nombreuses rencontres.. De super souvenirs de cette course, à l'exception des quelques jours suivants qui n'avaient pas été très joyeux physiquement parlant.. !
Cette année, c'est donc très naturellement que je m'inscris dès que possible à la course, qui se remplit d'ailleurs assez vite. Evidemment que j'y retourne en 2016 ! Et avec la ferme intention de terminer une deuxième fois consécutive les 50 kilomètres ! Car sur cette course, le format est très sympathique : nous parcourons une boucle de 10 kilomètres. Nous choisissons pendant la course si nous faisons 1, 2, 3, 4 ou 5 fois la boucle. L'on ne peut repartir pour cette dernière que si l'on passe la barrière horaire qui est de 6h00 à l'issue de la 4ème boucle (il faut donc terminer avant 16h00 les 40 premiers kilomètres).
L'avantage, c'est qu'en cas de pépin, de méforme ou autre, l'on peut décider de s'arrêter au bout de 10, 20, 30 ou 40 kilomètres. Mais cette année, encore plus qu'en 2015, j'ai bien l'objectif de venir à bout de ces 5 boucles pour une raison assez symbolique : c'est ma 50ème course officielle chronométrée ! 50 kilomètres pour ma 50ème, le but est tout trouvé. Accessoirement, si je peux améliorer mon chrono de l'année passée, je ne m'en priverai évidemment pas...
L'avant-course
C'est dans cet état d'esprit que j'aborde cette nouvelle course, une semaine après mon très satisfaisant Trail du Four à Chaux et sur la lancée des courses - bien plus courtes - du mois de septembre. Je suis en forme et j'en profite. Le Trail du Viaduc des Fauvettes est ma 5ème course de la saison, la dernière avant mes premiers tournois de Badminton de 2016-2017.
Pour que la symbolique soit totale, je contacte quelques jours avant l'épreuve l'organisation - très réactive - du Trail. Je leur demande s'il est encore possible de bénéficier du dossard 50 du fait de mon défi personnel. Cela ne s'avère malheureusement pas possible pour des questions d'organisation mais en revanche, je bénéficie de deux dossards très gentiment personnalisés et réalisés par les bénévoles du Castel Trail : mon dossard n°151 est complété de dessins et d'un mot au dos tandis qu'un dossard virtuel plastifié m'est également fourni. Très sympa !
Moins réjouissant en revanche, en amont de la course, il me faut trouver rapidement un covoiturage pour me rendre ce dimanche à Gometz-le-Châtel, dans l'Essonne, car cela fait 3 semaines que ma voiture est au garage et elle n'est toujours pas opérationnelle (fichu démarreur !). Heureusement, en laissant un message à une connaissance du coin, je trouve la solution : je vais aux Fauvettes avec Roger, sa femme et Stephan (avec qui j'étais déjà revenu de la Montagn'Hard grâce à Nicolas). Ils partent de Magny-le-Hongre, Croissy est sur la route pour aller à Gometz, parfait ! (un grand merci au passage si vous lisez ce récit un jour)
Nous voilà donc rendus sur place, ce dimanche matin. Je retrouve alors de nombreuses connaissances avec Soffian, Jean-Luc, Gilles, Christian, Sabine et Fabrice, Olivier, Bertrand, Bart, Marie-Laure mais aussi Magalie, Bruno, Luca, Sylvain ou encore Thierry ! Beaucoup de kikoureurs notamment. Et j'en oublie surement car j'ai vu beaucoup de têtes déjà croisées, ça change des courses en solo où je ne connais personne.
Petit point météo avant le départ - un peu retardé - il fait beau et.. frais ! Comme l'année dernière. Il ne fait vraiment pas chaud au démarrage mais avec le soleil, pas d'inquiétude, ça va chauffer. Du coup, je suis comme à l'accoutumée en cuissard court et tee-shirt (le rouge Kikouroù). J'ai mon sac à eau avec 1,5 litres dans le dos, la casquette Kikouroù et les Salomon S-Lab aux pieds, leur première sortie depuis la Montagn'Hard si je ne m'abuse.
Vers 10h10, le peloton de 450 participants s'élance dans les rues de Gometz-le-Châtel ! C'est parti pour une longue aventure. Nous sommes un peu moins de 350 coureurs car il y a aussi une Marche Nordique qui part légèrement en décalé ainsi que quelques simples marcheurs venus faire 1 tour ou 2 (voire 3). Je pars aux côtés de Christian, Gilles et Sylvain, en 2/3ème ligne. Les premiers partent vite donc inutile d'être en 1ère ligne sur une course d'une telle distance mais mieux vaut ne pas être trop loin pour éviter les bouchons créés par les premiers goulots d'étranglement qui arrivent vite sur ce parcours.
Le parcours
Le parcours justement, il s'agit donc d'une boucle de 10 kilomètres pour environ 350 mètres de dénivelé positif cette année. Il est annoncé un peu moins difficile qu'en 2015 (où nous avions environ 400mD+ par tour). Il n'en reste pas moins un parcours assez exigeant, technique et donc tout à fait ludique ! (surtout pour une course de la région parisienne)
Malgré le fait que nous le fassions à 5 reprises, j'ai du mal à retenir intégralement le tracé et l'ordre chronologique exact dans lequel apparaissent les portions parcourues. Je vais donc essayer de décrire la boucle comme je l'ai retenue mais il peut y avoir quelques inversions. L'idée est tout de même de pouvoir imaginer un peu le type de parcours dont il s'agit et où apparaissent les principales difficultés. D'ailleurs, cette année, elles sont assez regroupées vers le milieu du parcours, la fin étant davantage roulante.
Tout d'abord, le départ se fait en descente. Nous attaquons donc chaque nouveau tour par une pente favorable à la relance, une fois le ravitaillement franchi (celui-ci est placé juste après le franchissement de la ligne d'arrivée). Nous partons donc dans les rues de Gometz par cette descente avant de tourner nettement à droite vers les marches de l'église de la commune. L'on remonte ainsi une nouvelle fois par la droite avant de basculer dans une nouvelle descente bien plus étroite sur la gauche. Des marches très étroites à descendre puis nous voilà sur la route pour continuer sur notre lancée descendante. En bas, l'on tourne à droite pour franchir une grille qui marque l'entrée dans le Parc du Château qui nous est spécialement ouvert pour la course. C'est là que nous attaquons la première difficulté avec une bonne première montée en sous-bois.
Une fois en haut, l'on relance sur une portion d'herbe pour rejoindre la forêt. L'on passe dans les bois puis l'on traverse un champ avant de retrouver à nouveau la forêt. On passe au-dessus d'un pont puis l'on bascule sur la gauche en descente pour attaquer la longue ligne droite sur chemin qui mène au viaduc. Petite remontée en sous-bois avant de passer au-dessus du viaduc où l'on surplombe les environs. L'on passe dans le sens inverse de celui de l'année dernière. Au bout du viaduc, l'on prend complètement sur la droite pour attaquer la première descente technique du tracé. De la terre et un peu de sable, il faut soigner les trajectoires pour ne pas glisser. L'on passe par-dessus un tronc avant d'aborder un monotrace bien sympa. Un coup de relance puis une bonne descente.
Une fois en bas du viaduc, l'on attaque un petit faux-plat montant après avoir sauté par-dessus un petit fossé (l'interrogation au premier tour est de savoir si l'on sera assez en jambe pour le passer en courant au 5ème tour, cela a été le cas pour moi en tout cas). Là, l'on retrouve un rû qui est à sec cette année. Un panneau nous signale une zone de paludisme puis une descente courte mais rapide nous attend. Du coup, l'on remonte forcément ensuite sur une portion où nous avons quelques troncs à franchir puis d'autres obstacles à éviter (pierres, trous). L'on se retrouve au pied du viaduc pour la montée de quelques marches sur le sable.. Voilà qui ressemble fortement à l'ultime difficulté de l'an passé.. Sauf que cette fois, l'on ne va pas jusq'en haut, l'on s'arrête au niveau d'un bénévole pour basculer vers un passage raide et technique afin de redescendre vers le faux-plat que nous avons monté peu avant.
Après cette portion favorable, l'on retrouve une nouvelle montée, pas très raide mais assez longue, à travers les champs. L'on poursuit sur une descente dans l'herbe avant de retrouver le bois à l'issue d'un léger faux-plat montant sur chemin où l'on peut relancer. Là, on attaque sur la gauche une portion descendante avant un monotrace assez varié. Petite descente en lacets puis idem en montée avant une nouvelle relance. L'on remonte sur la droite par un virage serré avant de prendre complètement à gauche pour une montée bien raide qui pique les jambes au fil des tours. Une fois au sommet, une descente nous attend avec quelques troncs à franchir sur un nouveau single avant un petit chemin sur herbe et un virage sur la droite.
Là, nous arrivons à la mi-boucle où un panneau nous indique le fameux "attention terrain plat". C'est vrai que jusque là, c'est plutôt bien accidenté et varié ! Mais il nous reste 5 kilomètres à faire avec deux difficultés majeures mais aussi quelques lignes droites plus plates. L'on prend sur la droite pour attaquer une des montées les plus raides du parcours, dans une zone paléolithique. L'endroit est bien sympa mais il n'est pas aisé de regarder le paysage. Au sommet, l'on prend sur la gauche où l'on a encore un faux-plat à passer avant d'attaquer une bonne descente, à nouveau sur la gauche. Une bonne relance jusqu'au passage sous un pont puis une descente plus légère avant de prendre une courte remontée sur la droite puis une petite descente sur la gauche qui nous mène sous le long pont. Là, le terrain est globalement plat mais très irrégulier. De petites bosses se sont formées donc les appuis sont incertains d'autant.. qu'on ne les voit pas du tout, l'on est complètement dans le noir car la lumière du jour n'atteint pas le milieu du 'tunnel'. Et pas de bougie de posée cette fois contrairement à l'année passée.
Uns fois sortis du pont, l'on retourne dans les bois pour une nouvelle côte sur la droite où un panneau posé par l'organisation indique "Notez votre FC max".. Et c'est vrai que la raideur de la pente fait monter le rythme cardiaque, même en marchant.. La montée n'est pas longue mais bien pentue. En haut, l'on prend tout à fait à droite pour la plus longue ligne droite du parcours. Elle est intégralement plate et cette année, l'on ne passe pas sur les chemins des côtés, on est en plein milieu. L'on file jusqu'au viaduc mais lorsqu'on y arrive, l'on tourne à gauche à presque 180°C pour une nouvelle montée, peu longue mais bien cassante aussi.
On attaque ensuite la partie finale de la boucle. Après une bonne portion descendante puis un faux-plat dans les bois, l'on retrouve les champs au niveau du Rû d'Angoulème. Là, l'on monte sur un chemin avant de relancer sur la gauche puis un nouveau faux-plat nous ramène vers une portion boisée très courte. Énième faux-plat plus à découvert avant de prendre à droite une portion plus plate. L'on passe au niveau du pont du début duquel nous descendons pour rejoindre le viaduc mais l'on prend à gauche vers un nouveau champ dont le début marque l'entame de l'ultime kilomètre du parcours. Une portion plate puis l'on file vers la descente assez raide où se trouve une barre au milieu à laquelle l'on peut se tenir. En 2015, nous passions là mais en montée ! C'est tout de même bien plus favorable dans le sens de cette année !
Enfin, l'on retrouve les bois après un net virage à droite puis un autre à gauche. Nouveau monotrace avec une portion descendante qui relance et une dernière remontée, pas très longue, pas très dure, mais peu évidente en fin de boucle. Encore quelques virages et chemins avant de filer sur un léger faux-plat descendant complètement sur la droite. Ultime remontée sur la gauche, en deux temps avec le franchissement d'une barrière au milieu et la fin arrive. Un virage dans un chemin très étroit à droite puis un virage à gauche après avoir passé le plan d'eau. Dernier tournant à droite et c'est la descente finale vers l'arrivée !
Ma course
C'est donc avec beaucoup de plaisir que j'ai parcouru ce fameux tracé, parfaitement balisé et très bien réalisé. Cependant, il m'en a bien fait baver.
Si bien qu'au premier tour, avec le départ rapide engendré par le début de course, je me demande comment je vais faire pour réaliser 5 fois cette boucle. En effet, je trouve le parcours assez technique, physique et très exigeant. Je découvre toutes les portions en allant au rythme de ceux qui m'entourent et c'est franchement pas évident. Et pourtant, je n'ai vraiment pas l'impression d'aller vite. Dans la première descente, je file avec Gilles. On dépasse Jean-Luc puis on lâche Christian qui part prudemment. Dès les premiers kilomètres, je sens que j'ai les mollets déjà assez lourds, surtout le droit, cela m'inquiète. Je ne ressens pas de douleur particulière, je semble être plutôt bien en forme et réveillé mais les jambes sont un peu lourdes.
Ce premier tour, nous le faisons à vive allure, plus de 10km/h pour autant de dénivelé, ce n'est pas dans mon habitude sur une longue distance, d'autant qu'en dehors de ce même TVF en 2015 et de la MH (incomparable) cette année, je n'ai jamais dépassé les 35km sur une course. Je suis donc encore loin d'être un habitué de ce type d'efforts ! Mais la gestion, j'aime. Je pars au feeling puis je m'adapterai selon l'état de forme. Je doute un peu mais je sais que je suis largement en mesure de me réguler pour réussir cette année ce que je suis parvenu à faire avec moins de caisse l'an passé.
Dans une descente assez "casse-gueule" que j'ai du mal à situer sur le parcours, sûrement plutôt dans la deuxième partie (une descente où l'on bascule de mémoire sur la droite après le croisement de bénévoles et où le chemin est très irrégulier avec un petit fossé au milieu et des pierres un peu partout), je manque de peu de me vautrer sérieusement. Je me rattrape à temps pour éviter la grosse gamelle qui aurait pu avoir de lourdes conséquences.
Autrement, ce premier tour passe plutôt bien même si, au 9ème kilomètre, je file tout droit à travers champs, dans l'herbe.. alors qu'il faut aller à gauche ! En effet, je vois au loin la rubalise et m'étonne de ne pas en voir plus proche et de parcourir un chemin très humide où l'herbe ne semble pas avoir été franchie jusque là.. Tu m'étonnes, j'ai manqué le virage et je fonce tout droit vers.. un chemin du tout début de course. Heureusement, je m'en rends compte et me retourne pour apercevoir le bon balisage. Je fais demi-tour après cet ajout d'une petite centaine de mètres rafraichissante pour mes pieds.. Heureusement que j'ai eu chaud dans ce premier tour où la découverte du parcours à une vitesse assez élevée fait bien transpirer.
Du coup, je me fais rattraper par ceux que j'ai lâché précédemment mais je retrouve la bonne trace, ouf. Je profite rapidement du ravitaillement et c'est reparti. Dans cette deuxième boucle, je me retrouve à faire le yo-yo avec un coureur avec qui je vais finalement me retrouver à discuter pendant quelques kilomètres ensuite, jusqu'au début du troisième tour : Axel. Nous parlons mais mine de rien, l'on avance bien ! Juste derrière nous, Gilles continue de suivre l'allure. Je m'étonne qu'il ne m'ait pas encore doublé mais en même temps, je ne suis pas vraiment à mon rythme, pour une telle distance en tout cas. Je sais que je vais finir par craquer.
Au passage des lacets avant la rude montée de la première partie de boucle, je suis contraint de m'arrêter un instant pour retirer une écharde rentrée dans ma chaussure et venue se planter dans mon orteil. Cette fois, je ne fais pas comme avec le bâton du Trail du Four à Chaux, je la retire aussitôt, d'autant que c'est un peu plus douloureux qu'un simple bout de bois.
Au quinzième kilomètre, je me fais une bonne frayeur au niveau de racines, juste avant la montée vers la zone paléolithique. Je sais cependant que ce n'est pas tant un problème de lucidité. Je serai largement capable de rester suffisamment lucide pour arriver au bout de mon objectif. Mais comme l'an dernier, c'est aux tours 2 et 3 que je suis le plus éprouvé. En plus, je me refroidis un peu dans les nombreuses zones ombragées du tracé. La concentration baisse un peu car l'on connait mieux le parcours donc c'est là que le danger est le plus important.
Sur ces deux premiers tours, l'on croise pas mal de monde autour du viaduc, des gens en promenade, des cyclistes, des promeneurs de chiens, des familles, des personnes venant faire de l'escalade.. Cela bouge, cela vit, c'est sympa comme ambiance autour de la course, tant que l'on n'est pas gêné. L'omniprésence des bénévoles permet que tout se passe bien. En plus, ces derniers sont très encourageants. Ils sont vraiment au top.
Au vingtième kilomètre, je pense à bien m'alimenter en prenant notamment un petit sandwich proposé au ravitaillement. Ce n'est pas évident à engloutir en pleine course mais je sais qu'il est important de prendre des forces. Quelques fruits, un peu de gâteau, un peu de boisson sucrée, tout ce qu'il faut pour ne pas flancher. Durant les cinq boucles, je consomme évidemment mon litre et demi d'eau (en le finissant juste à la fin) donc les ravitaillements ont leur importance.
Je termine le deuxième tour en.. 1h58 de course ! Pfff, non mais c'est vraiment beaucoup trop rapide !! L'allure d'un sub 5h, n'importe quoi. Mais je suis totalement conscient que ma moyenne va fortement chuter par la suite. Cependant, même si les forces utilisées en ce début de course ont forcément manqué par la suite, je ne regrette pas ce départ au feeling où j'ai pu bien avancer et ainsi rapidement progresser au nombre de kilomètres.
Je commence alors à être un peu plus dans le dur et je laisse volontairement filer mes deux compagnons d'aventure. Je lève le pied et je baisse clairement mon rythme de course, tout en faisant l'effort de bien avancer dans toutes les portions favorables. Ce sont les difficultés que je franchis en utilisant moins d'énergie pour m'assurer d'en avoir assez pour terminer la course. Malgré ce ralentissement certain, je garde une bonne allure et personne ne me rattrape. Je double même de nombreux marcheurs - nordiques ou non - et même certains coureurs ayant un tour de moins.
Je boucle le troisième tour en 3h08 (soit 1h10 pour les 10 derniers kilomètres). C'est encore une allure assez soutenue pour moi et j'ai surtout beaucoup d'avance sur mon chrono de l'an passé. Je commence donc sérieusement à espérer passer sous les 6 heures car je fatigue de plus en plus mais j'ai suffisamment d'avance pour pouvoir bien gérer mon affaire.
Je commence le quatrième tour sur une bonne dynamique. Je sais que si je le termine en bon état de forme et avec un bon chrono, je serai très à l'aise pour attaquer le dernier tour. Pas de pépin physique, rien ne peut m'arrêter. Cela commence à être dur mentalement pour courir toutes les portions possibles et ne pas trop ralentir en montée, les jambes sont de plus en plus lourdes mais cela tient.
J'avance, encore, toujours, et je continue de progresser, au fil des minutes, au fil des kilomètres, tant bien que mal. À la fin du quatrième tour, je croise Stephan au niveau du viaduc, alors qu'il entame sa quatrième boucle. Au fil du temps, mon efficacité dans les difficultés baisse nettement et j'ai du mal à relancer mais cela reste correct. Je finis ce tour en 1h16 après 4h24 de course, boosté par quelques encouragements de bénévoles ou de coureurs/marcheurs que je dépasse et qui me reconnaissent à mon dossard virtuel "c'est votre 4e tour ? - OUI. - oh ben ça va le faire les 50 kilomètres alors". J'en suis certain mais je continue de me méfier, c'est si vite arrivé que de flancher, que ce soit sur blessure, problème quelconque d'alimentation, déshydratation ou que sais-je. Une défaillance psychologique ? Aujourd'hui ? Impossible par contre. J'y tiens trop à mes 50 kilomètres ! :-)
Allez, je finis mon quatrième tour. Je commence à être claqué mais rien ne peut m'arrêter. Je ne doute plus du tout. Je croise Bert et Bart, respectivement 3e et 2e de la Marche Nordique, au ravitaillement. Bertrand va partir pour un quatrième tour, toujours en MN. Il m'interroge : "tu n'as pas vu Christian ?". Eh non, toujours pas, ça me surprend d'ailleurs. Et ma question intérieure est "quand va-t-il me reprendre ?". Je sais que vu mon rythme et sa capacité à avancer tel un métronome, je ne peux pas résister encore bien longtemps.. Mais il ne reste plus que 10 kilomètres !
Allez, c'est reparti, dernière boucle, en route vers un nouvel accomplissement ! Je suis content mais surtout très concentré. Motivé mais très appliqué dans mon avancement. Je veux faire un dernier tour convenable, comme en 2015 (1h22 le dernier tour en passant les 40km en 5h00). En faisant 1h22 cette année, je finis en 5h46.. Un objectif que je n'osais certainement pas imaginer. Je m'accroche à l'idée de mettre une claque au sub 6h, même si le chrono est loin d'être ma priorité. Et de toute manière, je n'ai aucun repère chronométrique.
Je dépasse encore bien du monde à qui je prends 1, 2 ou 3 tours pour certains marcheurs. Chacun son allure mais la performance de tout le monde est remarquable sur ce parcours, à l'arpenter si longtemps. Je me fais doubler par deux coureurs, qui semblent plus frais que moi sur ce dernier tour. Je suis nettement moins efficace mais je continue d'avancer et de courir quand c'est possible. Finalement, je mets un poil moins d'1h23 à finir ce dernier tour, en comptant l'arrêt au ravitaillement. C'est beaucoup mais ce n'est pas non plus énorme pour moi avec le départ rapide qu'il a fallu que je gère ensuite et mon manque d'expérience sur de telles distances. Je suis plutôt très satisfait de mon chrono.. 5h47 ! Inespéré, inattendu. Je savais que je pouvais améliorer mon temps de 2015 mais de là à faire 35 minutes de mieux !!
Et la cerise sur le gâteau, c'est ce finish avec la crainte que j'ai eu pendant la course... A 200 mètres de l'arrivée, je sens revenir l'ogre V2 de Kikouroù, le fameux Christian alias Bubulle ! Il améliore de 9 minutes son chrono de l'an dernier mais ne revient sur mes talons qu'en toute fin de course. Hors de question de le laisser me passer. Très gentiment, il me dit qu'il me laisse finir devant mais de toute manière, je ne comptais pas me laisser faire ! Je finis à grandes foulées pour boucler avec un plaisir intense ces 50 kilomètres pour ma 50ème course ! RAVI !
Résultat et remerciements
Au final, je boucle donc en 5 heures 47 minutes et 13 secondes les 50 kilomètres et environ 1900 mètres de dénivelé positif (un poil plus d'après certains, 1750 si l'on en croit les 350mD+ par boucle annoncés par l'orga).
Je termine 15ème sur les 62 finishers du 50 kilomètres et 325 coureurs classés sur l'une des 5 distances. Nous étions deux espoirs au départ de la course mais mon camarade de catégorie s'est arrêté après 20 kilomètres.
Au niveau des pointages intermédiaires, les voici avec un comparatif par rapport à l'année dernière :
1ère boucle en 58'18 (contre 1h09'15 en 2015 / + 10'57)
2 boucles en 1h58'53 (contre 2h17'36 en 2015 / + 18'43)
3 boucles en 3h09'24 (contre 3h35'27 en 2015 / + 26'03)
4 boucles en 4h25'05 (contre 5h00'16 en 2015 / +35'11)
5 boucles en 5h47'13 (contre 6h22'22 en 2015 / +35'09)
J'ai donc repris à chaque tour environ 9 minutes sur mon chrono de l'année dernière à l'exception du dernier tour réalisé en 1h22'06 en 2015 contre.. 1h22'08 cette année ! J'ai donc mis deux secondes de plus pour la dernière boucle cette année..
Je tiens à remercier l'organisation vraiment incroyable de cette course. Le cadre est génial, le parcours est superbe et à côté de cela, tout est au top. Les organisateurs et bénévoles sont très disponibles et investis. Les récompenses Finishers sont très sympas (tee-shirt et 3 produits locaux !). Les ravitaillements sont très variés avec des produits faits maison ! Un vrai régal ! Je n'ai pas pris le temps de goûter à tout, je pense que mon estomac n'aurait de toute façon pas apprécié, mais il y a tout ce qu'il faut. Le balisage est nickel. Et en plus, j'ai été formidablement accueilli avec ces dossards personnalisés pleins d'attention : Un vrai grand merci !
Ce fut un très grand plaisir que de revenir aux Fauvettes cette année après ma grande satisfaction en 2015.. Je reviendrai dès que possible !
Merci à tous les photographes grâce à qui je vais garder tous pleins de souvenirs de cette course et grâce à qui je peux illustrer cet article, que ce soit Trail Running Photos, l'organisation de la course : Castel Trail ou encore Sabine de Kikouroù (photo à la descente du podium !).
Par ailleurs, un grand merci à tous ceux qui m'ont glissé de petits encouragements, notamment avec la pancarte que j'avais dans le dos - au sens propre en plus ! Spectateurs, passants, coureurs, marcheurs et connaissances, merci !
Et quel plaisir que de retrouver tous ces kikoureurs notamment ! Un groupe super sympa et une ambiance extrêmement favorable ! De quoi passer une superbe journée. Et bravo à tous ceux qui ont fait les 50km en course (il y en a pas mal chez Kikouroù) ainsi qu'aux marcheurs (quelles perfs !).
Je suis comblé après ce dimanche vraiment au top. Par contre, pfiou que les jambes étaient lourdes dimanche soir avec une bonne grosse fatigue générale. Mais ce lundi, le corps semble avoir bien pris les choses. Mollets lourds mais globalement, tout baigne !
Repos, récup et dès dimanche, c'est parti pour les tournois de Badminton officiels !!