Six jours après mon abandon au Perray-en-Yvelines lors de la petite Origole, me voilà engagé ce samedi soir au Castor Garou, Trail nocturne de 16 kilomètres et 400 mètres de dénivelé positif se déroulant à Vauhallan. Je suis partagé entre deux sentiments durant la semaine précédant la course. D'une part, je souhaite jouer la prudence. Si vite, alors que ma douleur du dimanche est peut être du à une trop grande quantité de sport ou à de la fatigue musculaire, reprendre la compétition en course à pied, ce n'est pas le plus raisonnable. Mais d'un autre côté, toute la semaine est plutôt bien favorable. Mes activités physiques se déroulent très bien (séances explosives de Badminton et Squash). Je n'ai pas ou peu de gêne (rien avant le vendredi soir, un rappel le samedi matin..). De plus, le Castor Garou n'est pas une course de longue distance, je suis inscrit de longue date, je n'ai pas du tout envie d'être forfait et j'ai très envie de retourner à Vauhallan après ma belle expérience du Castor Fou à la mi-juin. Cette fois, c'est la première édition nocturne de la course, je veux en être.
C'est donc décidé, j'y vais. Je vais essayer d'y aller avec précaution mais je sais bien que si les sensations sont correctes, je ne pourrai pas me retenir de prendre mon rythme habituel. Je pars donc peu après 15h00 de chez moi, après avoir mangé une raclette le midi, évident régime du sportif (hum hum). C'est anecdotique mais c'est si bon... Départ organisé mais sans doute pas assez réfléchi. En effet, une fois arrivé au niveau de Créteil, au passage d'un tunnel, je me fais une réflexion sur le fait que le retour se fera de nuit... Ah, le déclic, ma lampe frontale !! Voilà que je l'ai oubliée. Demi-tour à mi-parcours donc, ça commence bien ! Heureusement, j'avais prévu large et j'étais bien en avance puisque le départ de la course n'est que pour 18h00.
J'arrive finalement sur place avec tout mon matériel et bien dans les temps. Je trouve une place et je pars récupérer mon dossard. Il y a 3 semaines, je portais le n°11. La semaine passée, c'était le 12. Et là, bingo, le 13 !! Sacrée coïncidence. Et évidemment, ce fameux numéro 13 avec ce qui m'arrive ces temps-ci, comment le prendre... N'étant pas superstitieux, je mets mon dossard à l'endroit, pas comme certains cyclistes lorsqu'ils ont ce nombre ! Allez, je file me mettre en tenue !
Nous avons beau être le 12 décembre avec une course nocturne, il fait tout de même bon. Cependant, je préfère avoir chaud que froid donc je me couvre en conséquence. Et ce Trail est pour moi l'occasion de tester ma nouvelle paire de chaussures, achetée en prévision de la Montagn'Hard 60km à laquelle je suis inscrit pour le premier week-end de juillet 2016. Il s'agit des Salomon S-Lab sensé 4 ultra SG. Après mes soucis physiques récents, je me permets ce changement de chaussures au cas où mes Supernova y soient pour quelque chose. Par contre, première utilisation de ces nouvelles chaussures à l'occasion de la course, je n'ai pas eu l'occasion de m'entraîner avec avant. Ce n'est pas très sérieux m'enfin, suis-je à ça près ? Ok, il va quand même falloir que je sois plus attentionné à l'avenir si je veux éviter les problèmes. Sinon, je porte mes affaires classiques, avec un colant long mais léger en bas, mon t-shirt colle-au-corps en haut sous un classique mais peu utilisé ces derniers temps, retour aux sources oblige pour retrouver les bonnes sensations : mon t-shirt vert de l'Oxy Trail ! (Ironie, j'ai bien conscience que ce détail ne joue qu'un rôle extrêmement mineur sur mes prestations, mais quand même !) Gants légers de cycliste aux mains et bonnet sur la tête pour la frontale. Et sac à eau avec deux gels vraiment au cas où et un peu d'eau dans la poche. Tout cela, par sécurité en cas de pépin.
Avant le départ, je m'échauffe !! Cela parait évident, normal, mais je le fais si peu souvent... Je sais que c'est nécessaire mais je pars toujours avec l'idée que les premiers kilomètres constituent mon échauffement, surtout sur les courses assez longues. Ce qui est fondamentalement faux vu que l'on part tout le temps trop vite. Et que les gammes ne peuvent pas être remplacées par de la simple course. Mais pour ce soir, je me suis promis d'être sage et de bien m'échauffer. Prudence jusqu'au bout ! Ensuite, je me place sur la ligne de départ, au coeur du peloton de coureurs. Les dunes d'espoirs (association participant avec deux joelettes) partent 10 minutes avant nous, l'organisateur nous donne quelques consignes, nous respectons une minute de silence en hommage aux victimes des attentats et enfin, à 18h00 pétantes, nous partons !
Je pars prudemment mais les sensations sont d'entrée plutôt bonnes. Le profil me convient bien. Après 1 kilomètre dans Vauhallan, nous entrons dans les bois où se succèdent singles, montées, descentes, relances. C'est humide, un peu de gadoue mais cela pourrait être bien pire à cette période de l'année. Le parcours est globalement assez boueux mais rien d'impressionnant. Après quelques kilomètres, je me retrouve absolument seul pendant un long single. Personne devant moi, personne derrière. Je déroule, cela va bien. Un peu plus loin, je suis finalement enfin rejoint par quelques coureurs. Nous nous "relayons" mais je mène souvent le groupe du fait de ma régularité. Le profil est assez compliqué avec beaucoup de relances, des "coups-de-cul". C'est assez dur physiquement. De ce fait, et avec de bonnes sensations, je suis à fond, je ne calcule pas et j'envoie. Physiquement. Je suis bien donc j'ai raison mais malheureusement, c'est tout de même cette portion que je vais payer sur la suite de ma course car c'est là que j'aurais du me ravitailler (boire un coup et peut-être même engloutir un gel). Finalement, après cette bonne dynamique, le coup de mou arrive et je suis à cours de jus, sans doute un peu en manque de sucre. Les derniers kilomètres me paraissent bien longs ! Le final est très pénible pour moi, je suis doublé par plusieurs dizaines de coureurs qui me mettent une mine. Je ne flanche pas complètement, je garde une fréquence de foulée passable mais je subis la fin de course et le moral prend un bon coup tant je suis déposé de partout. Je finis tant bien que mal avec tout de même une gêne à la cuisse gauche, la fameuse douleur qui m'a handicapé six jours auparavant et contraint à l'abandon. Cette fois, c'est tout de même moins intense, je peux continuer à courir sans trop de soucis. Je termine tant bien que mal.
Mon chrono final est plutôt correct, 1h30'09. Un poil moins de 11km/h de moyenne sur ce tracé quand même assez technique, de nuit, ça passe. Je perds quelques minutes sur la fin mais ma première moitié de course a été assez rapide. Je termine 145e sur un peu plus de 500 arrivants à priori (506, ndlr). Je suis premier espoir, je crois en avoir aperçu d'autres mais je ne sais pas encore si nous étions vraiment plusieurs engagés ou non (nous étions 5, ndlr). En tout cas, je renoue tout de même avec ce statut dans ma catégorie et surtout, je suis venu à bout des kilomètres et du dénivelé proposés.
En bilan, un plaisir que de participer à cette course avec une organisation impeccable, un balisage quasi-parfait (juste quelques doutes quand la lucidité à baissé). Les sensations n'étaient pas exceptionnelles mais pour la dernière course de l'année 2015, c'est satisfaisant. Un seul bémol, les longueurs sur la cérémonie protocolaire qui font que je reçois tardivement ma coupe alors qu'il n'y a presque plus un chat dans la salle dédiée à cela. Mais peu importe, ce n'est pas là le plus important.
À présent, prochaine course officielle programmée le 24 janvier avec la Sagittaire à Sucy-en-Brie (21,5km). D'ici là, deux off sont prévus avec des kikoureurs (aux 25 bosses à Noisy-sur-Ecole le 27/12 et à la colline d'Élancourt le 10/01). Et puis, un peu de repos et d'entrainement léger avec de toute façon, du Badminton en prévision. Mais une période nettement plus calme à condition que je ne me cale pas entre temps une ou deux courses. Affaire à suivre.